Les nuages s'accumulent au-dessus de Sarkozy
A six mois de la présidentielle,
les nuages s'accumulent au-dessus de Sarkozy
Violences dans les banlieues, inflexion dans les sondages, attaques du camp chiraquien: à six mois de la présidentielle, les nuages s'accumulent au-dessus de Nicolas Sarkozy, plus que jamais déterminé à être le candidat UMP à l'élection reine de la Ve République.
Outre les attaques venues des chiraquiens, M. Sarkozy doit faire face aux socialistes qui l'accusent, après les violences du week-end en Seine-Saint-Denis et dans l'Essonne, d'avoir "créé du désordre" dans les banlieues.
"Il n'y a plus de ministre de l'Intérieur", car M. Sarkozy est "en campagne électorale", a affirmé lundi Julien Dray, porte-parole du PS.
"On ne peut pas soupçonner le ministre de l'Intérieur de ne pas être totalement mobilisé", a aussitôt répliqué Valérie Pécresse, porte-parole de l'UMP accusant le PS d'avoir "un comportement de pompier pyromane", ajoutant : "Vouloir souffler les bougies des émeutes des banlieues, ça peut conduire à souffler sur les braises".
Qu'elles viennent de droite ou de gauche, les critiques contre M. Sarkozy sont intervenues alors que celui-ci connaît un léger tassement dans les sondages.
Selon une enquête TNS Sofres pour le Figaro, RTL et LCI publiée lundi, Nicolas Sarkozy serait ainsi battu au second tour par Ségolène Royal (49% contre 51%). Il reste toutefois largement en tête des candidats de droite possibles au premier tour.
Ces derniers jours, M. Sarkozy a dû faire face aux critiques des chiraquiens, les plus acerbes provenant, de nouveau, du président de l'Assemblée nationale.
Dans une interview au Journal du dimanche, Jean-Louis Debré l'a ainsi accusé de mener des "attaques incessantes" contre le gouvernement et Jacques Chirac, et d'avoir une "entreprise de démolition".
Réaction lundi de l'intéressé: "Les choses ne comptent qu'en vertu de l'importance qu'on leur accorde et je ne leur accorde aucune importance".
Dans le camp chiraco-villepiniste, on assure que cette attaque de la part de M. Debré n'était "pas télécommandée". "Le fossé entre Nicolas Sarkozy et ses ennemis à l'UMP s'est creusé à 100% en un an", assure une personnalité de ce bord, évoquant "une cinquantaine de députés au centre desquels se situe M. Debré".
"Les sentiments d'exécration par rapport à la personne de Sarkozy et de détestation par rapport à ses méthodes vont en se durcissant. Le système mis en place par Sarkozy à l'UMP est le plus clanique qu'on ait vu depuis vingt-cinq ans", affirme la même source.
Des flèches ont également été décochées par le Premier ministre et le ministre de la Défense, qui ont tous deux évoqué une autre candidature que la sienne en 2007.
Après avoir fait monter ses lieutenants au créneau la semaine dernière, M. Sarkozy a laissé les porte-parole de l'UMP, Valérie Pécresse et Luc Chatel, rappeler "les règles fixées collectivement" le 6 décembre 2005 lors d'un bureau politique -- auquel, rappellent-ils, participaient notamment MM. de Villepin, Debré et Mme Alliot-Marie.
Selon ces règles, le candidat que "soutiendra" l'UMP doit être désigné par l'ensemble des adhérents et il ne devrait y avoir qu'un seul prétendant issu de ses rangs.
Le sondage du week-end "doit nous alerter sur un certain nombre de points", a affirmé lundi M. Chatel: que "Nicolas Sarkozy est de loin dans notre famille politique celui qui est le mieux placé" pour 2007. Et que "l'éventualité d'une deuxième candidature à droite et au centre ne permet pas à notre famille politique de ratisser plus large et d'augmenter son score global".
Conclusion: pour gagner, il faut être "unis". "L'adversaire, c'est la gauche", a affirmé M. Chatel.
Sources : Marianne 2007
Posté par Adriana Evangelizt