Liban : les survols israéliens irritent Paris et Rome
Et en plus, ils nous narguent en survolant quotidiennement les contingents français...
Liban-Sud - Les survols israéliens irritent Paris et Rome,
qui exigent leur arrêt
Des « détails mineurs » retardent le retrait de Ghajar
Des « détails techniques mineurs » qui devraient être réglés « très prochainement » retardent le retrait complet d’Israël de la partie libanaise du village de Ghajar, a indiqué hier le commandement de la Finul. « Nous avons plus ou moins rapproché les points de vue à l’exception de détails techniques mineurs qui devraient être rapidement réglés, et je m’attends à ce que les forces israéliennes achèvent leur retrait du Liban-Sud très prochainement », a déclaré le commandant en chef adjoint de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), le général indien J.P.Nehra, cité dans un communiqué.
Le général Nehra s’exprimait à l’issue d’une réunion hier matin entre le commandement de la Finul et les représentants de l’armée et des forces israéliennes.
« La réunion s’est très bien passée », a-t-il dit.
Le village de Ghajar, situé sur la frontière entre le Liban et le plateau syrien du Golan, annexé par Israël en 1981, est, rappelle-t-on, la dernière position occupée par l’État hébreu depuis leur retrait du Sud, le 1er octobre.
Le tracé en 2000 de la ligne bleue, frontière dessinée par l’ONU entre le Liban et Israël, avait placé un tiers du village au Liban et deux tiers dans la zone annexée par l’État hébreu.
L’espace aérien
Mais si, sur terre, tout se passe bien, il n’en va pas de même dans le ciel, où les violations par Israël de l’espace aérien, et en particulier le survol par les appareils israéliens des unités des contingents français et italien, irritent Paris et Rome.
Le quotidien israélien Haaretz a rapporté, dans son édition de lundi, que le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, s’est plaint devant la commission des Affaires étrangères de la Knesset de ce que la France ait menacé d’avoir recours à des fusées sol-air si ces survols se poursuivent.
Selon le ministre israélien, c’est le commandant du contingent français de la Finul qui lui aurait adressé cet avertissement.
Selon la LBCI, les États-Unis et certains pays européens auraient proposé, en échange de l’arrêt des survols aériens, de fournir à Israël des images filmées à partir de satellites, mais l’État hébreu aurait rejeté cette solution et affirmé que les survols se poursuivront tant que la résolution 1701 n’aura pas été entièrement appliquée et que ses soldats pris en otages par le Hezbollah n’auront pas retrouvé la liberté.
La version française
Joint au téléphone par L’Orient-Le Jour, le porte-parole de la Finul, Alex Ivanko, a démenti les affirmation de M. Peretz. « Les violations aériennes par Israël de l’espace aérien libanais nous sont rapportées de façon quotidienne, a-t-il affirmé. Toutefois, nous n’avons pas connaissance de telles déclarations. »
Prié de préciser les choses, M. Ivanko a confirmé que son démenti se basait sur les éclaircissements obtenus du commandant du contingent français en personne.
Citant des rapports diplomatiques, notre correspondant Khalil Fleyhane affirme que la France, par divers canaux, a communiqué au gouvernement israélien son irritation de la poursuite des survols israéliens du territoire libanais, et par le fait même de son contingent.
Explicitant la position française, notre correspondant souligne que pour la France, ces survols sont non seulement une violation de la résolution 1701, mais reflètent également un mépris israélien pour la présence française dont la responsabilité à l’égard du gouvernement libanais est engagée. Enfin, selon notre correspondant, Paris aurait fait savoir que sur le plan purement militaire, ces survols pourraient conduire à des frictions.
Ces sentiments seraient largement partagés par les forces italiennes de la Finul, qui s’en seraient ouvertes au commandant de la Finul, Alain Pellegrini, ainsi qu’à New York, ajoute notre correspondant. Rome aurait même menacé de présenter des protestations officielles contre ces survols à New York et Tel-Aviv.
Mis au pied du mur, Israël aurait réagi en rejetant ces demandes et en se posant en victime. Le secrétaire général de l’ONU et le Premier ministre israélien se seraient entretenus à ce sujet, mais sans résultat.
Beyrouth satisfait
En tout état de cause, la fermeté française a été favorablement accueillie par Beyrouth, rapporte Khalil Fleyhane, citant une source ministérielle. Les armes dont disposent les contingents français, italien et allemand sont réellement dissuasives pour tous ceux qui contreviennent aux résolutions internationales, assure la source citée.
Et de se féliciter de la présence d’une force navale de la Finul ainsi que de la création d’une « cellule stratégique » basée à New York chargée de coordonner en direct toutes les communications avec le QG de Naqoura. Une telle « cellule stratégique », la première de ce type, reflète l’intérêt international porté au Liban et une volonté d’appuyer les échéances qui attendent le gouvernement libanais, a assuré la source ministérielle.
Sources : LORIENT LE JOUR
Posté par Adriana Evangelizt