Sarkozy promet les assises aux agresseurs de policiers
La question que l'on se pose -au vu des derniers évènements- c'est à quand la mère coupe-chou ? Quand nous ressort-on la bonne vieille guillotine du placard ? Sarkozy est un type étonnant. Vraiment. Il donne 15 ans de prison aux agresseurs de policiers mais par contre les agressés des policiers, eux, ne voient jamais leurs agresseurs condamnés sous prétexte qu'ils sont flics. Preuve en est encore dernièrement où le procès de trois policiers à été renvoyé pour la quatrième fois sans qu'ils soient embastillés. Et pourtant l'un d'entre eux a violemment frappé un employé de mairie après l'avoir fait mettre nu et à quatre pattes. Abu Graib in France. Imaginez que nous fassions la même chose à un policier. Croyez vous que l'on va renvoyer notre procès quatre fois ? Vous voyez, c'est cela qui nous gêne avec Sarkozy. Ce deux poids deux mesures qu'il applique à tout bout de champ. Parce que pour lui, on n'est pas tous égaux. C'est clair.
Sarkozy promet les assises aux agresseurs de policiers,
les magistrats indignés
Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, veut faire voter un amendement à son projet de loi sur la délinquance prévoyant de renvoyer les agresseurs de "policiers, gendarmes et pompiers devant les assises", une mesure jugée "démagogique" et "irréalisable" par les magistrats.
"Je ferai voter un texte dans mon projet de loi sur la prévention de la délinquance qui renverra devant les assises toute personne qui portera atteinte à l'intégrité physique des policiers, des gendarmes ou des sapeurs pompiers", a déclaré jeudi Nicolas Sarkozy à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine).
Il n'a pas précisé à partir de quelle gravité de l'agression débuterait cette criminalisation, tout en soulignant plusieurs "avantages", dont celui d'avoir "des jurés et donc le peuple français qui jugera".
Peu après, au Sénat, le Garde des Sceaux, Pascal Clément, a annoncé un durcissement des peines encourues par ceux qui, comme la semaine dernière à Epinay-sur-Seine, tendent des guet-apens aux policiers.
Une "infraction spécifique de violences volontaires sur agent de la force publique commise avec arme et en bande organisée" sera punie de 15 ans de réclusion, contre 10 aujourd'hui, ce qui revient à la criminaliser et donc à en traduire les auteurs devant une cour d'assises. "Nous espérons qu'ainsi il y ait une dissuasion par la gravité de la menace judiciaire", a expliqué M. Clément.
De plus, les auteurs de rébellion encourront un an d'emprisonnement, contre six mois actuellement, ce qui permettra, une fois la loi sur la délinquance votée, de traduire les mineurs en présentation immédiate.
Quant à ceux qui "appellent à l'émeute et qui incitent les habitants à s'opposer à l'action de la police", ils risqueront deux mois de prison, au lieu d'une simple amende, ce qui permettra de les placer en garde à vue. Cette formule vise notamment les majeurs qui poussent les mineurs à des actes de violences.
Pascal Clément a annoncé qu'il allait donner aux parquets des instructions de "grande fermeté", mais il n'a pas soufflé mot de l'annonce beaucoup plus large de Nicolas Sarkozy.
Celle-ci a reçu un accueil partagé chez les syndicats de police: Alliance (premier syndicat de gardiens de la paix) et Synergie (deuxième syndicat d'officiers) se sont dits "très satisfaits".
Mais le Syndicat national des officiers de police (SNOP, majoritaire) a souligné la "fragilité" des jurés d'assises et la longueur des procédures, tandis que FO a estimé que l'arsenal en place était suffisant et qu'il vaudrait mieux "commencer par l'appliquer".
Les deux principaux syndicats de magistrats ont jugé "démagogique" et "irréalisable" la proposition Sarkozy.
"Cela aboutirait à ce que les cours d'assises ne puissent plus gérer les crimes, les choses graves", a estimé Dominique Barella, président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).
Cela renverrait aux assises "des milliers d'infractions puisque l'atteinte à l'intégrité physique commence actuellement par de toutes petites contraventions", a-t-il ajouté, en citant en exemple "le moindre frôlement, une personne qui se débattrait..."
Pour Hélène Franco, vice-présidente du Syndicat de la Magistrature (SM, gauche), "cette proposition est tellement irréaliste et démagogique qu'on a envie de ne pas y répondre".
Juge pour enfant au tribunal de Bobigny, elle cite un exemple d'infraction qu'elle voit souvent dans les banlieues: le jet de yaourts sur les policiers. "Réunir une cour d'assises pour ça, c'est proprement démagogique".
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt