UMP : la candeur de la proie

Publié le par Adriana EVANGELIZT

UMP : la candeur de la proie

par Patrice Biancone

Nicolas Dupont-Aignan, député UMP souverainiste et candidat à la présidentielle de 2007, sait qu'il n'a aucune chance de remporter l'élection. Mais il n'est pas candidat pour cela. Non, ce qui inspire sa démarche, c'est sa volonté de ne pas être complice de la nouvelle farce qui se prépare, dit-il. Et surtout son désir de dénoncer le «dîner de cons» auquel se prêtent, assure-t-il, les candidats.

Autrement dit, lui, Nicolas Dupont-Aignan, serait un homme politique à part. Un de ceux qui ne fonctionneraient pas sur l'ambition personnelle, qui animerait les cyniques bien décidés à se jouer de la candeur de leur proie, mais sur la défense de quelques grandes idées, authentiques idées désintéressées, qui ont fait le gaullisme et la grandeur de la France et dont on peut se demander si elles sont toujours de saison à l'UMP, où, depuis quelques jours, on discute les choix et les ordres du chef.

C'est le cas du candidat, désormais déclaré, Dupont-Aignan. Il refuse de se soumettre. Il ne passera pas par le vote du congrès de l'UMP prévu le 14 janvier prochain, vote qui devrait, selon toute vraisemblance tant le système est verrouillé depuis de longs mois, désigner Nicolas Sarkozy. Les électeurs de droite auront donc deux Nicolas plutôt qu'un. Le premier qui sera investi par le parti majoritaire. Et le second qui tracera sa route, tout seul ou presque, si d'aventure il parvient à obtenir les 500 signatures nécessaires. Ce qu'il croit possible, fort de son statut de partisan du non à la Constitution européenne, qui lui avait permis d'engranger quelques amitiés et quelques soutiens non négligeables, dès lors que l'on considère que l'élection de 2007 se jouera dans un mouchoir de poche.

Les partisans du ministre de l'Intérieur l'ont bien compris. Sitôt rendue publique la décision de Nicolas Dupont-Aignan d'être candidat en dehors du parti, ils lui ont demandé de réfléchir aux éventuelles conséquences de son geste, avant de raviver le souvenir de 2002 et de Charles Pasqua qui avait su ne pas y aller et permettre la victoire que l'on sait. Un message qui a peu de chance d'être entendu.

C'est parce que les responsables de l'UMP refusaient le débat interne, que Nicolas Dupont-Aignan a pris sa décision. Voilà qui renvoie au Parti socialiste et à l'organisation très citoyenne de la confrontation à laquelle nous avons pu assister. A la lumière de cette première, offerte par François Hollande, les responsables de l'UMP ont compris, mais un peu tard, qu'être un parti moderne, c'était non seulement user d'un marketing d'enfer, mais aussi accepter de faire de la politique à l'ancienne, d'assumer les divergences, voire même de les mettre en scène pour mieux séduire. Ils y arrivent. A condition, a dit le conseiller politique François Fillon, que les candidatures aient lieu à l'intérieur du parti. Une concession. C'est aussi cela l'effet Dupont-Aignan.

Sources :
RFI

Posté par Adriana Evangelizt

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