Villepin expose à Harvard ses réflexions pour une sortie de crise au Moyen-Orient

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Villepin expose à Harvard ses réflexions

pour une sortie de crise au Moyen-Orient

Dominique de Villepin à New York aux Nations Unies le 15 mars 2007


Dominique de Villepin, qui soigne sa stature internationale aux Etats-Unis, devait participer vendredi à une conférence-débat à l'université Harvard pour présenter ses réflexions en vue d'une sortie de crise au Moyen-Orient.

Le Premier ministre français, qui a rencontré jeudi à New York le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et l'ancien président américain Bill Clinton, reconverti dans l'aide au développement, était attendu à la mi-journée à la Kennedy School of Government de cette prestigieuse université proche de Boston (Massachusetts, nord-est).

Après un déjeuner avec des membres de l'université, il devait prendre la parole devant un parterre d'étudiants et d'universitaires lors d'une conférence sur le thème "Les Etats-Unis et l'Europe face à un ordre mondial en mutation".

Selon son entourage, ce devait être pour M. de Villepin l'occasion de présenter un "plan de paix" pour l'ensemble du Moyen-Orient, du conflit israélo-palestinien au bourbier irakien.

Jeudi déjà, il a donné le "la" en estimant que "toute solution à une crise dans le monde doit commencer par l'élaboration d'un calendrier".

"Responsabilité, action collective, calendrier: c'est la voie nouvelle de l'action diplomatique à laquelle nous devrions tous recourir", a souligné M. de Villepin en citant le cas de l'Irak. Une façon de se démarquer de la méthode américaine pour celui qui a porté, en 2003 à la tribune des Nations unies, le non de la France à l'intervention militaire contre Bagdad.

Partisan comme le président Jacques Chirac d'un monde multipolaire, il a lancé une mise en garde: "il y a cinq ans, nous avions une crise au Moyen Orient, le conflit israélo-palestinien. Aujourd'hui, nous en avons trois de plus: l'Iran, l'Irak et le Liban. Si nous n'agissons pas fortement, si nous n'utilisons pas tous les moyens, ces quatre crises pourraient se fondre en une seule, énorme, qui déstabiliserait toute la région".

Invité jeudi soir de la célèbre émission américaine "The Charlie Rose Show", il a réaffirmé que la solution pour sortir du "chaos" actuel en Irak passait par un "calendrier" pour "le retour à la pleine souveraineté" des autorités de Bagdad.

"Durant l'année 2008, nous devrions avoir un retrait total d'Irak des troupes étrangères", a ajouté M. de Villepin à l'adresse de la Maison Blanche, persuadé qu'un "tel engagement" de Washington sur un calendrier "donnerait le temps de préparer le terrain pour avoir la meilleure solution possible" et placerait le gouvernement irakien face à ses responsabilités.

"Mettre les cartes dans les mains des Irakiens, ça peut être un élément du sursaut de l'Irak", selon lui.

Pas question pour autant pour l'ancienne bête noire des conservateurs américains d'apparaître comme anti-américain: "j'ai été en partie élevé aux Etats-Unis et je ressens des sentiments profonds pour les Etats-Unis", a-t-il affirmé.

Et d'assurer que "la coopération entre la Etats-Unis et la France est à bien des égards une bonne coopération". "On a fait beaucoup de chemin en quatre ans", a-t-il expliqué en citant les dossiers de l'Iran, du Liban ou de la lutte contre le terrorisme.

"Il faut faire la part des choses" sur ce qui est dit des relations franco-américaines, exhorte M. de Villepin en soulignant toutefois que "l'ambition de la France n'est pas une ambition de séduction vis-à-vis de Washington".

Après cette visite de deux jours aux Etats-Unis, où il ne sera pas passé par Washington, M. de Villepin devait regagner Paris samedi.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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