L'ARGENT, PLAIE DE NOTRE MONDE

Publié le par Adriana EVANGELIZT

En cherchant sur Google l'origine de l'argent, nous sommes tombés sur le site d'un politique qui est une vraie mine d'or. Le site de Marc Jutier qui se présente aux présidentielles de 2007. Comme nous vous le disions ICI, nous sommes de gauche mais franchement il n'y en n'a pas un qui nous inspire dans ceux qui prétendent représenter le Peuple de France, dans tous les partis de gauche s'entend. Pardon, il y en a un que nous aimons beaucoup c'est Hubert Védrine. Mais il semble absent des présidentiables... nous ne savons donc plus à quel saint nous vouer, ni pour qui voter... à tel point que chez nous, on aurait presque envie de créer un nouveau parti... sourire... mais en parcourant le site de Marc Jutier, étiquette Ecologiste, nous sommes allés d'émerveillement en émerveillement tant les articles qu'il écrit sont admirables et nous pesons nos mots... un sacré travail de pensée et de recherche que nous saluons... serions-nous enfin tombés sur un Pur ? Nous publions ci-dessous une de ses thèses sur l'argent... plaie de notre monde... et vous invitons à lire les publications qu'il propose sur ce que nous nommons le "fléau des pauvres".

La monnaie n'est qu'un moyen pour mobiliser l'énergie humaine.

 

L'iniquité, l'injustice, la pauvreté, la corruption et la dévastation de l'environnement naturel et social ont pour origine une cupidité soigneusement camouflée : la création monétaire. La plupart des gens s'imagine que notre monnaie est créée par le gouvernement. Ce n'est pas le cas. Certes, l'État imprime la monnaie, il est donc, officiellement et techniquement, le créateur de la monnaie. Cela dit, les banques en prêtant de l'argent "scriptural" (chèques et cartes de crédit) sont les créateurs, de fait, des 9/10 de la masse monétaire en circulation. Notre monnaie nous est prêtée par des cartels bancaires privés. Le pouvoir politique a, au cours des siècles, remis aux banques son devoir de créer l'argent de la nation. La plus grande révolution monétaire de tous les temps a eu lieu le 5 août 1914, soit trois jours après la déclaration de la Grande guerre. Comme des milliers de gens veulent retirer l'or qu'ils ont déposé dans les banques à la place des billets qu'ils détiennent, le gouvernement français de l'époque avait décrété le moratoire des dépôts et le "cours forcé" des billets de banques. Les nations belligérantes et les pays neutres suivirent l'exemple. Rothschild disait : si vous permettiez aux banquiers d'émettre l'argent d'une nation, ils ne se soucieraient pas des lois. Une élite bancaire internationale détient le pouvoir suprême de création monétaire. Cela lui donne le contrôle - au moyen de l'argent-crédit - des destinées des nations et de l'économie mondiale. En fait, tous nos problèmes viennent de là. C'est parce que l'argent est prêté avec intérêt et avec pour seul objectif de faire des profits que nous observons l'absurdité d'investissement dans des technologies "gadget" alors que des besoins de base ne sont pas satisfaits. Le contrôle de la masse monétaire en circulation et donc la création des crédits nécessaires aux activités bénéfiques est le droit régalien du pouvoir politique issu du débat démocratique. La capacité de battre monnaie sur un territoire et donc la création de la confiance dans l'échange marchand est le premier devoir de tout gouvernement souverain. Pourquoi le gouvernement devrait-il payer de l'intérêt à un système bancaire privé pour l'usage de sa propre monnaie qu'il peut émettre lui-même sans intérêt et sans dette ? Le fait que le gouvernement ait abandonné cette fonction aux banques privées est une trahison abominable. Le gouvernement se refuse à lui-même un privilège que par loi il a accordé aux banques, il se fait le serviteur des banquiers et méprise le peuple. L'objectif des banques privées n'est pas du tout d'émettre l'argent selon les besoins de la population, mais de faire plus de profits, et d'amener gouvernements, entreprises et individus à s'endetter. L'oligarchie financière internationale est pour une banque centrale européenne car c'est le meilleur moyen d'empêcher tout gouvernement national de recouvrer sa capacité de battre monnaie. Ce tour de passe-passe, cette escroquerie monumentale du cartel bancaire international doit cesser. Saint-Louis, roi de France, disait :" Le premier devoir d'un roi est de frapper l'argent lorsqu'il en manque pour la bonne vie économique de ses sujets.". L'argent "scriptural" ou " électronique" est une bonne invention et il ne s'agit pas de les remettre en cause, mais au lieu d'avoir pour origine la plume du banquier à l'état de dette, ils doivent naître sous la plume d'un organisme national à l'état d'argent serviteur. Pour qu'un gouvernement soit vraiment souverain, il faut qu'il reprenne son droit de créer l'argent libre de dette. Cet outil, cette invention, ce moyen qu'est la représentation de l'énergie humaine sous forme symbolique a été accaparé par des spécialistes : les banquiers. Les banquiers sont devenus les spécialistes de "la confiance". La monnaie-marchandise "or" s'est transformée en monnaie-fiduciaire et les banquiers par un tour de passe-passe se sont accaparé toute "la confiance". Ce sont eux qui jugent si votre projet est profitable et donc digne de confiance. Peu importe que votre entreprise produise un gadget inutile ou un service bidon, le principal c'est qu'il se vende. La divine loi du banquier c'est le profit ! Le monde appartient aux banquiers.

La pièce d'or frappé par le souverain local puis le billet à ordre émis par les Templiers puis par les Lombards ont permis l'ouverture des cultures locales, des marchés locaux à la région, à la nation et finalement aux échanges internationaux. La fonction sociale de l'aristocratie était de garantir l'ordre et la sécurité sur un territoire donné. Le garant de la confiance dans l'échange était le monarque (pièce de métaux relativement rares et inoxydables frappés à l'effigie du roi régnant sur un territoire). La montée en puissance à partir du 16ième siècle, puis finalement la prise du pouvoir à la fin du 18ième par les marchands, a permis, à ces derniers, le contrôle du symbole d'échange. Le problème de l'instauration d'un intérêt (désintéressé sur la finalité de l'utilisation du capital) est notoire, c'est l'accumulation et la concentration du symbole de confiance. L'argent n'est plus produit pour faciliter les échanges de bien et de services et permettre à la production de satisfaire les besoins de consommation mais pour satisfaire les besoins solvables et mercantiles et être prêté à intérêt.

L'argent fut inventé au départ pour faciliter les échanges commerciaux de biens et de services. Il développe aujourd'hui des effets pervers et les professionnels de l'argent l'ont récupéré pour le faire travailler à leur profit personnel. Il faut donner au travailleur juste assez pour produire et se reproduire. Les professionnels de l'argent vivent comme des parasites au détriment de ceux qui les nourrissent. Nos ancêtres ont créé l'argent afin de faciliter les échanges ce n'est pas pour qu'il soit prêté à intérêt. Du coquillage à la monnaie électronique en passant par la pièce d'or, le symbole d'échange est fonction uniquement de la confiance que nous voulons bien lui accorder.

Pourquoi pensez-vous que les spéculateurs et les financiers tentent-ils aujourd'hui d'imposer une dictature monétariste ? Parce que c'est la seule manière pour eux de se maintenir au pouvoir. L'euro à 6,55957 F.F. n'est-il pas symptomatique d'une technocratie qui pour, justifier son salaire -- plus que confortable -- invente une devise avec une parité de 6 chiffres significatifs (ça fait sérieux 6 chiffres ! Personnellement, je trouve ça plutôt ridicule. Mais, vous n'avez pas l'impression qu'ils se payent votre tête ?). L'intérêt sur l'argent, c'est le plus sûr moyen d'appauvrir les citoyens et la planète entière, mais les "pros" de la finance n'en ont cure puisse que c'est leur gagne pain. Lorsque l'on détruit des tomates pour garder le prix à un prix surfait, cela ne profite ni aux producteurs ni aux consommateurs mais uniquement aux spéculateurs.

La logique du fonctionnement du système bancaire international pousse les banquiers à prêter pour n'importe quel projet pourvu qu'il soit source de profit. N'oublions pas que le seul souci du banquier c'est de prêter l'argent qu'il crée. On en arrive donc, aux faillites des caisses d'épargne américaines ou au scandale du Crédit Lyonnais. Des projets aussi fous et à l'utilité pour le genre humain tout à fait marginal comme le fait d'envoyer 65 satellites afin de permettre à quelques dizaines de milliers de privilégiés de pouvoir communiquer du milieu du désert de Gobi ou du sommet de l'Everest (projet Iridium, principal actionnaire : Motorola, coût : 5 milliards de $) alors que les deux tiers de l'humanité ont des problèmes de nutrition, de santé et d'éducation sont symptomatiques de l'absurdité, la stupidité et l'hypocrisie des règles de fonctionnement de notre société. Ceci dit, les banquiers ne sont pas plus responsables que les ingénieurs et les techniciens qui réalisent ces projets stupides. Les ingénieurs, les techniciens et les ouvriers brefs les salariés qui n'ont que leurs forces de travail à offrir ne sont que les esclaves modernes des financiers et des technocrates. Les maîtres sont obligés de maintenir ce système pour se maintenir en place et les esclaves sont obligés de travailler pour vivre. Financiers et salariés sont tenus par la peur et l'avidité.

La monnaie unique européenne est l'appropriation de l'émission du symbole d'échange par une caste de technocrates qui prétend détenir la vérité sur "les lois économiques". Ces lois économiques qui ne sont que la mise en forme de la vision politique des marchands. La monnaie unique européenne ne va qu'asseoir davantage la dictature des transnationales.

La seule richesse d'une société, d'une communauté est, outres les richesses naturelles du sol et du sous-sol du territoire où cette communauté est installée, sa capacité à mobiliser, à organiser le travail, l'activité productrice. La monnaie est un outil extraordinaire pour mobiliser l'énergie humaine. Au cours de l'histoire de l'humanité, comme un âne qui avance avec des coups de bâton ou grâce à une carotte, le travail manuel, l'imagination, le génie a été canalisé, organisé, mobilisé soit par la force, la contrainte soit par la croyance, la foi. Les guerriers vainqueurs font travailler les vaincus, c'est l'esclavage. Certains peuvent promettre une vie au paradis contre la construction d'une cathédrale. Combien de monuments, de temples ont été construit pour des raisons religieuses ?

Toutes les sociétés non-occidentales ou vernaculaires sont organisées sur des valeurs communautaires et spirituelles qui s'opposent aux valeurs matérialistes et individualistes de l'occident. Une des raisons de cette " dérive " de l'occident est du à l'intégrisme catholique de la fin du moyen-âge - l'inquisition. Après une structure sociale collectiviste, hiérarchique et coercitive, le bien être collectif ne pouvait découler que de l'addition des intérêts individuels et égoïstes. Ainsi est né le postulat de base du capitalisme affirmé par Adam Smith dans la richesse des nations en 1776.

Avec l'arrivée des galions d'or en provenance du nouveau monde au début du 16ième , une nouvelle super-structure est apparue. Le Capitalisme est né de la conjonction de différents facteurs. L'afflue de métaux précieux - l'or et l'argent était des métaux extrêmement rare en Europe, mais abondant au Mexique (mines d'argent) et en Amérique du sud (l'or des Incas) - ; l'invention de l'imprimerie ; la réforme protestante et son corollaire la rédemption par le travail ; et, plus tard, au siècle des lumières, la croyance au bonheur qui découle du progrès et son instrument la techno-science.

Les guerriers, les nobles font la guerre pour s'approprier de nouveaux territoires et faire main basse sur le trésor du vaincu. Ils s'empressent de dépenser leur or auprès des artisans pour acquérir des biens manufacturés et lorsqu'il n'en possèdent plus, l'emprunte ou le vole pour refaire la guerre ou le dilapider à nouveau. Le travail est totalement indigne pour un aristocrate, le guerrier fait la guerre et l'artisan, le serf, le paysan travaille ! Petit à petit l'artisan devient bourgeois fait du commerce, construit et thésaurise. L'or est immobilisé dans le coffre du bourgeois qui devient banquier. La grande innovation bourgeoise sera d'imprimer du papier valeur gagé sur l'or. Il peut dorénavant mobiliser le travail du non-bourgeois - ceux qui n'ont d'autre richesse que leur force de travail. Cette innovation est la clé du capitalisme et elle est en faite une mystification. Cette escroquerie monumentale à permis une mobilisation sans précédent dans l'histoire de l'humanité de l'énergie humaine.

Mais pourquoi manquons-nous de crédits ? Personne s'étonne aujourd'hui lorsqu'un gouvernement affirme qu'il n'a pas les moyens de mener une politique sociale. Faute de croissance, restrictions budgétaires est la formule consacrée des gouvernements actuels. L'argent est le nerf de la guerre mais pas de la paix ! Les parlementaires, les conseillers généraux, les maires acceptent sans sourciller que les projets les plus urgents, les plus facilement réalisables soit ajournés pour cette raison majeure : pas d'argent ! Pourtant il n'y a rien de plus facile à fabriquer que le Crédit !

Les hommes ont inventé la monnaie en raison des avantages qu'elle procure à la vie collective. Les premières monnaie sont des monnaies marchandises : coquillages, sel (de là le mot salaire), briques de thé, têtes de bétail... puis les métaux précieux ont détrôné toutes les autres monnaies marchandises. Puis l'or élimina définitivement le bronze et l'argent. Un jour est venu l'idée de fondre les métaux en petits lingots uniformes et de même poids, c'est l'apparition de la pièce de monnaie, un petit lingots dont le poids et le titre sont garantis par l'État et certifiés par l'intégrité des empreintes qui recouvrent sa surface. Battre monnaie est un droit régalien, comme faire la guerre, signer la paix ou rendre la justice. La monnaie est le véhicule des échanges entre les hommes, elle est le moyen de paiement dont dispose la population d'un pays. L'État lui confère cours légal et pouvoir libératoire, ce qui signifie que nous sommes tous obligés d'accepter la monnaie nationale en règlement d'une dette.

Jean II, dit le bon, tenta d'unifier la monnaie du royaume de France par l'ordonnance du 5 décembre 1360. Le franc de 1360 valait 3,88 gr d'or fin au titre de 24 carats (soit au 28/01/2003 ; 3,88 gr * 10,89 € = 42,25 €). Le franc pesait 0,360 gr au temps de Louis XIV et 0,290 gr en 1914. Mais une monnaie nouvelle était déjà venue s'ajouter au volume de notre monnaie-or : le billet de banque.

Il est indispensable d'augmenter le volume de la monnaie dans une nation dont l'économie se développe. Dans l'Europe du 16ième siècle les échanges s'y multiplient, l'augmentation des moyens de paiement devient aussi nécessaire que celle des moyens de transport. Les variations fréquentes et inattendues des quantités d'or en circulation n'ont jamais été en rapport avec les besoins des moyens de paiement du pays. La monnaie fiduciaire fut une innovation indispensable à l'expansion des échanges.

C'est au courant du XVIIe siècle, alors que les routes anglaises étant peu sures, les voyageurs craignaient d'emporter leurs pièces d'or en voyage ; ils avaient pris l'habitude de les confier aux orfèvres de la cité de Londres qui leur en délivraient des reçus appelés goldsmith notes. Un orfèvre, remarquant le rôle que jouaient les reçus, eut l'idée d'en fabriquer de fictifs pour s'en servir ou les prêter à intérêts. Si le porteur d'un faux reçu réclamait ses pièces d'or, rien n'était plus facile que de lui donner satisfaction en puisant parmi celles que les autres clients laissaient en dépôt. Son exemple fut suivi par les autres orfèvres, puis par les banquiers de Hambourg, d'Italie, de Hollande. Or, ces reçus fictifs rendaient d'éminents services dans tous les pays qui manquaient de moyens de paiement. Une banque de Stockholm, vers 1650, constatant elle aussi que ses clients retiraient rarement leurs espèces, décida de créer le premier reçu au porteur à remettre à un déposant. Le billet de banque était né. À l'origine, le billet de banque n'était donc qu'un simple certificat de dépôt, une créance sur une certaine quantité d'or qui lui servait de gage. Le billet de banque devenait une monnaie dont l'économie avait besoin, une rallonge de la monnaie or. Cependant les troubles et les guerres ébranlaient la confiance du public dans la solidité des banques. Leurs billets étaient si nombreux et si divers que les paniques éclataient quand trop de porteurs en réclamaient simultanément le remboursement. Les créer devenant une opération périlleuse si tous les banquiers s'y livraient à la fois, quelques-uns prétendirent en avoir le monopole, ce qui exigeait l'intervention de la puissance publique. Guillaume III d'Angleterre était à court d'argent et dans l'impossibilité de lever des impôts. Il reçut donc, en 1694, la visite d'un groupe de banquiers, conduits par M. William Paterson, qui lui proposèrent une petite combinaison. Ils créeraient une banque au capital de 1 200 000 livres-or qu'ils prêteraient au roi à 8 % d'intérêts. En contrepartie, sa majesté autoriserait leur banque à émettre, seule, des billets de banque dans la cité de Londres, pour une somme équivalente qu'elle utiliserait pour son propre compte. Le roi ayant accepté, la banque s'appela la Banque d'Angleterre. Ces fondateurs venaient d'acquérir le monopole de fabriquer de la monnaie légale. Les plus grandes réformes monétaires naissent de circonstances imprévues.... Sir Robert Peel, plus d'un siècle après, fit décider par le Parlement que les 279 banques du Royaume-Uni qui émettaient encore des billets ne seraient pas remplacées quand elles disparaîtraient. Le monopole de la Banque d'Angleterre s'étendit à tout le pays. Créée en 1694, elle fut nationalisée en 1946. La France imita l'Angleterre. L'expérience malheureuse de Law avait pourtant prouvé que la masse des billets de banque peut être supérieure à la couverture métallique. L'erreur de Law fut d'en émettre plus que les besoins de l'économie. En 1803, Bonaparte autorisa la création de la Banque de France en lui concédant pour quinze ans le droit d'émettre des billets à Paris et dans les villes où elle ouvrirait des succursales. Ce monopole fut renouvelé jusqu'en 1945, année où elle fut nationalisée. Son privilège n'est devenu exclusif qu'après la révolution de 1848 à la suite de la crise qui ébranla les banques départementales et les obligea de fusionner avec la Banque de France et donc de ne plus émettre elles-mêmes de billet. La Banque de France n'a jamais été tenue de conserver un rapport entre le montant de ses billets et son encaisse-or. Cette émission de billets, libre à l'origine, fut limitée à partir de 1870 à un maximum fixé par la loi : le plafond. Mais si l'émission de billets menaçait de crever le plafond, on n'avait soin de le surélever au préalable. Comme nous l'avons déjà vu, la monnaie-marchandise terminera son existence le 5 août 1914.

Sur ses billets, la Banque de France avait inscrit la promesse de les rembourser en or. Le cours forcé des billets, décrété le 5 août, la dispensait de tenir ses engagements. Le billet de banque n'étant plus convertible en or, il cessa d'être une monnaie-marchandise pour devenir une monnaie-papier sans valeur intrinsèque. Avant le 5 août 1914, le billet était la photo du lingot d'or dont on était propriétaire. Après le 5 août, la dureté des temps avait obligé la Banque de France à tirer beaucoup d'épreuves du cliché pour en distribuer davantage...

Le combat de Roosevelt contre les banquiers.

En 1933, Roosevelt fut contraint d'accorder un moratoire à presque toutes les banques américaines, il dévalua le dollar de 40 % et il mettait l'embargo sur tout l'or des États-Unis en réquisitionnant les banques fédérales, les particuliers et même le minerai extrait des mines. Ce stock fut enfermé dans les souterrains de Fort-Knox pour le compte du Trésor qui n'utiliserait cet or que pour le règlement des États-Unis à l'étranger. Le dollar faisait ainsi figure de monnaie internationale, puisqu'il était encore convertible en or. Ce privilège n'était accordé qu'aux banques d'État étrangères pour solder la balance de leur paiement. Pour les particuliers le dollar demeurait un dollar papier.

À l'âge de 39 ans en 1921, Roosevelt subit une attaque de poliomyélite qui le paralysa. Il se retira de la vie publique pendant plusieurs années et étudia l'histoire de son pays et en particulier l'oeuvre d'Alexander Hamilton. Hamilton, premier secrétaire du trésor après l'indépendance, proposa à son pays une politique volontariste de crédit public. Roosevelt fut convaincu que la question du crédit pour le développement était fondamentale et que les égarements de la spéculation boursière, le règne de l'étalon-or et la gestion des dettes et des dommages de guerre constituaient un danger pour l'économie mondiale. En juillet 1928, il rédigea un article intitulé : A demoratic view of our foreign policy. Il s'élève contre la dérive de la politique extérieure américaine vers une diplomatie de la canonnière et propose vis-à-vis des autres républiques des deux Amériques une politique de paix par le développement mutuel : toute intervention unilatérale de notre part dans les affaires intérieures d'autres pays doit cesser ; avec la coopération des autres, nous devons assurer plus d'ordre dans cet hémisphère et moins de d'hostilité [...] Les temps sont mûrs pour entamer un autre chapitre. Après la crise de 1929, Roosevelt pense que l'heure d'une nouvelle politique économique et d'une nouvelle politique étrangère est venue. Il se présente contre Herbert Hoover, le continuateur du système anglais d'économie politique aux États-Unis, pour à la fois un retour à l'esprit des origines et un renouveau qu'il appelle le New Deal. Après sa victoire de novembre 1932, un climat d'hostilité commencent à être créé contre lui par les milieux financiers. Le 15 février 1933, alors qu'il terminait un discours à Miami, des coups de feu sont tirés dans sa direction ; il en réchappe, le maire de Chicago et tué et plusieurs personnes grièvement blessées.

Roosevelt attaque l'oligarchie financière dans un discours prononcé le 4 mars 1933 dans un contexte d'une fuite organisée contre le dollar. Le dollar est alors convertible en or, les spéculateurs vendent et le pays perd ses réserves de métal précieux, avec la complicité des grandes banques américaines et anglaises. Roosevelt fustige les marchands du temple.

Extraits du discours du président F.D. Roosevelt le 4 mars 1933.
Les pratiques de marchands du temple sans scrupules se trouvent incriminées devant le tribunal de l'opinion publique, et rejetées par les coeurs aussi bien que par l'esprit des hommes. Oui, ces trafiquants ont tenté de faire quelque chose, mais leurs efforts portent l'empreinte d'une tradition périmée. Face à l'échec de l'émission de crédit, ils n'ont su proposer que le prêt de davantage d'argent. N'étant plus en mesure de faire valoir la séduction du profit par laquelle ils induisent les gens à suivre leur ascendant frauduleux, ils ont eu recours à des exhortations, plaidant avec des larmes dans les yeux pour un retour à la confiance. Ils ne connaissent que les règles d'une génération d'égoïstes. Ils n'ont aucune vision, et lorsqu'il n'y a pas de vision, le peuple meurt. Les marchands du temple ont abandonné leurs sièges dans le temple de notre civilisation. Nous devons maintenant y faire revenir nos anciennes vérités. Le bonheur ne réside pas dans la simple possession d'argent ; il tient à la joie d'accomplir, à l'émotion profonde de l'effort créateur. La joie et la stimulation morale du travail ne doivent plus être oubliées dans la folle poursuite de profits évanescents. Ces jours sombres que nous vivons vaudront bien tout ce qu'ils nous coûtent s'ils nous enseignent que notre véritable destinée n'est pas de nous laisser faire, mais de pourvoir à nos besoins et à ceux de nos prochains. La reconnaissance de la fausseté de la richesse matérielle comme critère de succès va main dans la main avec l'abandon de la fausse croyance suivant laquelle les responsabilités publiques ou une haute position politique se mesurent seulement suivant les critères de vanité et de profit personnel ; et il faut mettre un point final à cette forme de conduite qui trop souvent, dans la banque et les affaires, abaisse une confiance absolue en une injustice, égoïste et sans coeur.
Une refondation, cependant, ne fait pas seulement appel à des changements d'éthique. Ce pays exige de l'action, et de l'action immédiate. Notre toute première tâche est de mettre les gens au travail. Il ne s'agit pas d'un problème insoluble si nous y faisons face avec sagesse et courage. Nous pouvons en partie réussir si nous embauchons directement par l'intervention de l'État lui-même, nous mobilisant en vue de cette tâche comme nous le ferions dans une situation de guerre, mais en même temps, grâce à cette force de travail ainsi mobilisée, en accomplissant les grands projets dont nous avons besoin pour stimuler et réorganiser l'utilisation de nos ressources naturelles.
Finalement, dans notre progression vers la reprise du travail, nous aurons besoin de deux protections contre un retour des maux de l'ordre ancien ; il devra y avoir une stricte supervision de toutes les activités bancaires, de crédit et d'investissement ; il devra en même temps être mis fin à la spéculation faite avec l'argent des autres, et des dispositions devront être prises pour assurer que notre monnaie soit à la fois disponible en quantité suffisante et suffisamment solide.

Face à ce discours, le directeur de la banque d'Angleterre, Montagu Norman, ce serait écrié : " l'insolent bâtard ! " Dans le club de banquiers américains qui contrôlaient le fonctionnement de la Réserve fédérale, la majorité partagea - sans le dire tout haut - le jugement de Montagu Norman. Les Warburg, les Meyer, les Lazard, les Harriman, et les associés ultraconservateurs de J.P. Morgan, en particulier Thomas Lamont, décidèrent d'organiser une entreprise de déstabilisation de la présidence. Ces hommes, regroupés autour de la banque Morgan, entendaient contrôler les États-Unis au sortir de la crise encore davantage qu'ils ne le faisaient en 1928. Les Morgan avait placé leurs associés dans 167 des plus grandes entreprises du pays, allant de la banque aux chemins de fer en passant par les compagnies d'électricité et ils exerçaient un contrôle direct ou indirecte sur tous les grands journaux du pays.

Leurs première contre-attaque consista à organiser une opération contre le dollar. Le 6 mars 1933, en invoquant les pouvoirs que lui donnait un texte datant des années de guerre, le Trading with the Enemy Act, Roosevelt répliqua en fermant les banques pendant quatre jours et en proclamant un embargo sur le retrait ou le transfert d'or et l'argent. La tention fut alors à son comble. Roosevelt, malgré l'insistance d'une poignée de ses conseillers, ne se décida pas à aller jusqu'à prendre le contrôle de tout le système de banque et de crédit. Il aurait dû alors abolir ce club de banquiers qu'est la Réserve fédérale, et lui substituer une Banque nationale. Le pouvoir de fait qu'avaient et qu'ont d'autant plus aujourd'hui les banquiers privés de battre monnaie avec leur instrument, la réserve fédérale, aurait alors été repris par le Trésor public comme le prévoit d'ailleurs la Constitution américaine. Roosevelt établit que la monnaie serait toujours émise par la réserve fédérale, mais ne serait plus convertible en or. Afin de limiter la spéculation et ainsi d'éviter que se constituent des géants de la finance, la Glass-Steagall Act fut voté en juin qui instaura la séparation entre les activités de banque de dépôt, de banque d'affaires et d'assurances. Le 10 avril, Roosevelt présenta le premier de ses programmes de grands travaux (la Tennessee Valley Authority). La plupart des grandes compagnies électriques américaines se trouvaient sur le contrôle des intérêts Morgan, qui avaient bloqué tout nouveau projet depuis la fin de la première guerre mondiale et ainsi maintenu le prix du kwh. Or la TVA avait pour but de briser cette politique malthusienne en fournissant de l'électricité bon marché. L'affrontement entre la présidence et "le gouvernement parallèle" était dès lors direct. On ne donnait alors pas cher de la peau de Roosevelt. Certains banquiers, étaient partisans de l'éliminer ; d'autres de la ramener à la raison, c'est-à-dire aux intérêts de sa classe.

Depuis 1999 la Glass-Steagall Act a été abolie. Les banques peuvent à nouveau exercer à la fois des activités de dépôt, d'affaires et d'assurances et cela est, bien évidemment, présenté comme un progrès de l'économie de marché !

Aujourd'hui, les banques centrales ont 2 leviers de commandes. Le plus connu c'est le taux directeur, le loyer de l'argent. Le second c'est le taux de couverture accordé aux organismes de crédits.

Aujourd'hui, les politiciens qu'ils soient d'extrême droite, de droite ou de gauche, aussi bien que les économistes avec leur prétendue science, sont les complices des financiers. Leur système et leurs préjugés, leurs aveuglements et leur égoïsme, sont la cause de millions de vie sacrifiées par les guerres civiles et internationales, par la faim, par l'exclusion et le chômage. Ils nous font croire que l'économie de marché, basée sur le profit maximal serait le seul moyen de vivre ensemble.

On comprend mieux de quoi il s'agit quand on relit la lettre écrite en 1865 par un banquier londonien à ses confrères de Wall Street à New York.

" Messieurs, un certain M. John Sherman nous a écrit qu'il n'y a jamais eu autant de chance pour les capitalistes d'accumuler de la monnaie que par "un décret promulgué", selon le plan formulé par l'Association Britannique des Banquiers. Il donne presque tous pouvoirs à la banque nationale sur les finances de la nation. (...) si ce plan prenait force de loi, il en découlerait de grands profits pour la fraternité des banquiers dans le monde entier.(...)

M. Sherman dit que les quelques personnes qui comprennent ce système ou bien seront intéressées à ses profits ou bien dépendront tellement de ses faveurs qu'il n'y aura pas d'opposition de la part de cette classe, alors que la grande masse du peuple, intellectuellement incapable de comprendre les formidables avantages que tire le capital du système, portera son fardeau sans complainte et peut-être sans s'imaginer que le système est contraire à ses intérêts. Vos serviteurs dévoués. Signé : "Rothschild frères"

Le 17 février 1950, Paul Warburg, membre du council for foreign relations et du groupe de Bilbergerg affirmait devant le Sénat américain : nous aurons un gouvernement mondial, que cela plaise au non. La seule question est de savoir si il sera créé par conquête ou par consentement. On le voit aujourd'hui, cela s'est fait sans résistance : FMI, OMC, OCDE...


Mais pourquoi on arrive pas à passer de l'économie de marché à l'économie distributive ?

Depuis les premiers écrits de Jacques Duboin au début des années 30, aucun technicien de l'économie orthodoxe n'a pu démontrer que l'économie distributive n'est pas valide. Il n'y a eu que des critiques amusées ou méprisantes. Les médias, aux ordres du pouvoir financier, ne parlent jamais de l'économie distributive. Bien évidemment l'économie distributive n'a pas d'intérêt pratique immédiat pour tous ceux qui ont les structures du système en mains (économistes, financiers, fonctionnaires...). Ils ne voient pas la nécessité de changer les structures du système car pour eux, tout va bien ! L'organisation mondiale qui prône la poursuite de l'économie de marché intervient de façon discrète mais efficace pour permettre d'entretenir un conditionnement généralisé des populations à ce système économique. Dès 1891, Cecil Rhodes et Wickham Stead fondaient ce qui en 1909 s'appela la Round Table d'Alfred Milner, et qui débuta ses activités au siècle dernier en Angleterre. Cette organisation a été reprise en mains durant la guerre 1939/45 par les États-Unis et regroupe les responsables économiques, financiers et politiques de la planète entière. La manifestation discrète de leur existence surgit dans ce concept de "société nouvelle", basée sur l'efficacité, l'intérêt personnel, la libération de l'individu et la mondialisation de l'économie. Cette organisation mondiale est représentée par de multiples organismes connus: Trilatérale (dont certains hommes politiques français des deux bords sont membres) groupe de Bildelberg, organismes de jumelage de toute nature, etc., dont les concepts sont diffusés par les médias. Cette organisation mondiale est faite de cercles concentriques disposés autour d'un "brain trust" central qui est composé de peu de personnes, à la fois introduites dans les instances les plus hautes du monde politique des États-Unis et qui ont de l'influence sur les moyens de production les plus puissants.

La deuxième raison c'est la volonté de stabilité, la peur du changement. L'économie de marché n'est peut-être pas la panacée, mais avant de changer pour l'économie distributive, ne pourrions nous pas essayer d'améliorer le système existant ! Bien sûr, la résistance au changement est le principal obstacle à l'instauration d'un nouveau système économique.

Une autre raison tout aussi importante, c'est la mentalité façonnée par des siècles de rareté, liée au travail nécessaire pour produire. Cette lutte qui fut nécessaire pour combattre la rareté, particulière aux civilisations européennes, a forgé une idée collective : l'obligation de travail. Pour avoir plus, il faut travailler plus, pour produire plus... et évidemment: tout travail mérite salaire mais pas d'argent pour celui qui ne travaille pas ! Malgré l'émergence d'une société où les machines permettent de produire et d'obtenir une production d'abondance, c'est la mentalité des époques de rareté qui persiste. Dans toutes les manifestations pour les défenses catégorielles, on lit sur les banderoles: un emploi! Du travail! Pas de licenciement! Etc. C'est toujours le travail que l'on réclame et ce travail au 21e siècle, grâce à l'automatisation et à l'informatique sera toujours de plus en plus rare - voir à ce sujet la fin du travail de Jeremy Rifkin.

Quant au marché, il a permis aux plus forts et aux plus malins de s'emparer des biens avant leurs concurrents. Durant les cinq siècles de l'histoire du capitalisme, l'humanité à survécu dans le sang et les larmes du travail et du marché constituant une synergie de régulation par la violence satisfaisant la survie de l'ensemble par le sacrifice des faibles et les désirs de domination des forts. Les clercs, toujours prêts à flatter leurs maîtres, ont inventé les théories économiques justificatives: le darwinisme social, la main invisible du marché, le libéralisme, le naturalisme. La nature, constatent-ils, fait bien les choses. L'examen du fonctionnement de la nature, où les gros mangent les petits, montrait l'exemple à copier par la société pour qu'elle fonctionne harmonieusement. Adulation de l'efficacité, de la suprématie du plus fort, de l'inégalité, des "sacro-sainte lois du marché", de l'obligation de travail, tout cela contribue à façonner les mentalités, à conforter le système et à ne laisser aucune place un autre point de vue, à une fraternité entre les humains dans l'accès aux biens et aux services produits en abondance. La rareté a créé aussi ce conditionnement à croire que le bonheur consiste à accumuler, à consommer.

À toutes ces raisons s'ajoute que les élus n'ont d'opinions économiques qu'à travers les dires des experts qui ne sont que les clercs des milieux financiers. D'autre part, les élus ne pensent et ne décident qu'à court terme selon les blocages journaliers qui surgissent ici où là sur les routes ou ailleurs... en outre la finance les tient par l'argent nécessaire pour accéder au pouvoir politique.

Exemple historique d'une réappropriation de la capacité de battre monnaie par les citoyens.

Une monnaie secondaire dont la valeur est amputée de 1% par mois. La rotation d'argent s'accélère et relance la consommation, chacun voulant éviter de perdre en fin de mois le 1% de dévalorisation. En 1931, à Schwanenkirchen en Autriche, le maire Habecker créa la Wara qui remplacera avec succès la monnaie légale. La seconde expérience se fit en 1932 et 1933 à Worgl, toujours en Autriche, par le maire Michael Unterguggenberger. Le chômage disparut, de grands travaux furent réalisés. Ça marchait trop bien. Ces expériences commencèrent à faire tache d'huile dans les environs et furent rapidement interdites par le chancelier Brunig sous l'instigation de la Reichsbank en septembre 1933. Il était reproché à ces expériences, non pas le système financier dont le fonctionnement fut l'objet de contrôles sévères par les services de l'État (ils ne trouvèrent ailleurs aucune irrégularité), mais le fait d'avoir créé une monnaie et donc d'avoir usurpé le privilège de la banque centrale... les monnaies secondaires disparurent et la banque centrale d'Autriche poussa un profond soupir de soulagement. Le chômage qui avait disparu, reprit avec son cortège de misère et de détresse et quelques années plus tard c'était l'Anschluss...

La même expérience eut lieu en France à Lignières dans le Berry par Georges Lardeau et PierreTournade. Elle fut aussitôt arrêtée pour la même raison qu'en Autriche - seul la banque de France a le privilège de battre monnaie. On avait pourtant obtenu les mêmes succès qu'en Autriche. On peut consulter à ce sujet le reportage de Claude Bourdet dans l'Illustration du 09/09/1933 et dans le numéro 488 de Sience et Vie de mai 1958.

Conclusion

La capacité à émettre le symbole d'énergie humaine - la monnaie - ne doit pas être détenu par une caste ou une classe particulière. La capacité d'émettre le symbole d'échange ne peut appartenir qu'au pouvoir politique démocratiquement élu par l'ensemble des citoyens que cela soit au niveau local ou national. Les systèmes d'échanges locaux (SEL) sont une réappropriation de la capacité à garantir l'échange sur un territoire par les citoyens. L'éclosion des SELs est bénéfique pour le développement de l'économie et des liens sociaux locaux.

À mon sens, l'économie est enchassé dans le lien social. On en revient aux valeurs humaines qui sont finalement la véritable richesse d'une communauté. Certains aiment s'agiter, d'autres rester tranquilles. S'il est évidemment méritoire de contribuer par son activité au bénéfice de la communauté, il n'est pas pour autant répréhensible de mendier. Ce qui est, par contre, contraire à l'éthique ; c'est de profiter et de manipuler autrui -- grâce à sa compréhension des mécanismes psychologiques de l'humain -- à son seul bénéfice.

Nous avons inventé " l'argent -- symbole d'échange et d'énergie humaine " parce qu'il simplifie les échanges et surtout parce que l'homme considère qu'il a besoin d'un symbole qui représente son mérite accumulé. La société "parfaite" pourrait être une société sans argent dans la mesure où chacun travaillerait par plaisir et pour le bienfait de la communauté. Pour qu'une telle société existe, il faudrait évidemment qu'il y ait un grand climat de confiance parmi les individus. Comme chacun sait, dans le capitalisme, l'argent sert plus celui qui exploite le travail des autres que ceux qui travaillent véritablement. Les enfants des pays du tiers-monde, les petits exploitants agricoles, les ouvriers du bâtiment etc. ne sont pas les plus riches et pourtant ce sont eux qui travaillent le plus. Les technocrates du FMI, de Bruxelles ou d'ailleurs, les banquiers, les fabricants d'armes, les marketing-men et tous les profiteurs de notre société de consommation ne sont pas ceux qui rendent les services les plus utiles à la communauté et pourtant ce ne sont pas les plus pauvres. Donc, l'équation idéale : argent = mérite accumulé est en très grande partie faussé par la corruption. L'équation actuelle est plutôt : argent = capacité à être le plus malin à manipuler et à exploiter la nature humaine. La suspicion, qui pourrait naître dans une société sans argent (c'est à dire sur le travail que chacun accompli véritablement pour le bénéfice de la communauté ou autrement dit le travail réellement utile), pourrait difficilement être pire que la corruption actuelle. En effet, si on analyse les différentes fonctions sociales des individus dans notre civilisation, on arrive rapidement à la conclusion que le travail véritablement utile ou bénéfique représente un faible % de toute l'énergie humaine déployée.

Il est plus que temps qu'un vrai pouvoir politique démocratique récupère la création monétaire. Un compte alimenté chaque mois par l'état pour chaque citoyen du berceau au tombeau. La possibilité de rendre service à la communauté par un service social à la carte.

Sources :  http://www.jutier.net/contenu/monnaimj.htm

Posté par Adriana Evangelizt

 

Publié dans L'ARGENT

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Juste une suggestion : mettre à jour ce blog. Il nous rajeunit trop.
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