LE PIRE ENNEMI DE SARKOZY

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Et si Sarko était le pire ennemi de Sarkozy ?


par Robert Schneider

Les formules-chocs du ministre de l’Intérieur lui aliènent une partie de ses troupes de l’UMP et inquiètent la droite.

Il s’est produit, au cours des premiers jours de septembre, quelque chose d’indéfinissable, d’impalpable, mais qui change le climat politique. La majorité présidentielle, qui vient d’occuper le devant de la scène, paraît brusquement moins sûre d’elle-même, de ses chances de succès à la présidentielle de 2007. Pourquoi ? Bien sûr, on pense d’abord à l’hospitalisation du Président qui a fait l’événement. Même si l’accident vasculaire dont Jacques Chirac a été victime ne laisse pas de trace apparente, même si le Président peut rapidement reprendre l’essentiel de ses activités, l’hypothèse d’une cinquième candidature et d’un troisième mandat… qu’il terminerait à 80 ans, paraît désormais surréaliste ( lire ci-contre ). Mais est-ce bien nouveau ? On savait déjà qu’à 75 ans, avec une popularité en chute libre et sans l’appui de l’UMP désormais aux mains de Sarkozy, les chances de Chirac de se succéder à lui-même étaient très minces. Les plus lucides de ses amis l’avaient compris. Chirac, cette fois, paraît bel et bien hors jeu pour 2007.

Guerres fratricides


Mais ce n’est pas cet effacement prévisible qui fait douter la droite. Alors quoi ? La rivalité Villepin-Sarkozy qui s’exacerbe ? Elle était programmée elle aussi depuis que le Premier ministre a été nommé à Matignon. Rien de très nouveau donc, si ce n’est que ce qui était virtuel est devenu bien réel. Les Français ont vu, de leurs yeux vu, le Premier ministre présenter son plan de « croissance sociale ». Et, dans la foulée, le ministre de l’Intérieur, numéro deux du même gouvernement, fêter les cent jours de Villepin à sa manière : en présentant son propre plan pour les dix années à venir. Un plan de « rupture » avec tout ce qui a été fait depuis trente ans. C’est Chirac, bien sûr, qui est visé. Mais aussi Villepin et son plan quand Sarkozy dénonce « ces discours interminables qui évoquent invariablement la justice sociale, le progrès social et qui sont devenus vides de sens ».

Mais ce n’est pas cet effacement prévisible qui fait douter la droite. Alors quoi ? La rivalité Villepin-Sarkozy qui s’exacerbe ? Elle était programmée elle aussi depuis que le Premier ministre a été nommé à Matignon. Rien de très nouveau donc, si ce n’est que ce qui était virtuel est devenu bien réel. Les Français ont vu, de leurs yeux vu, le Premier ministre présenter son plan de « croissance sociale ». Et, dans la foulée, le ministre de l’Intérieur, numéro deux du même gouvernement, fêter les cent jours de Villepin à sa manière : en présentant son propre plan pour les dix années à venir. Un plan de « rupture » avec tout ce qui a été fait depuis trente ans. C’est Chirac, bien sûr, qui est visé. Mais aussi Villepin et son plan quand Sarkozy dénonce


Est-ce la perspective de cet affrontement suicidaire qui fait peur à la droite ? Pas vraiment. Elle a trop l’habitude des guerres fratricides pour paniquer. A chaque élection présidentielle ou presque, deux hommes de droite se sont affrontés : Pompidou et Poher en 1969, Giscard et Chaban en 1974, Giscard et Chirac en 1981, Chirac et Barre en 1988, Chirac et Balladur en 1995. En 2007, un Chirac-Sarkozy ou un Sarkozy-Villepin serait dans la tradition. Après tout, le choc des ambitions n’a pas empêché la droite de gagner en 1969, 1974, 1995 et 2002 ! Seul François Mitterrand a réussi à profiter des divisions de la droite pour gagner.

Formules inquiétantes


D’ailleurs, les professionnels de la politique, à l’UMP comme ailleurs, ne croient pas que Villepin soit devenu présidentiable en quelques semaines. Ni qu’il le deviendra en quelques mois. Non, ce qui est nouveau, c’est que des cadres et des élus du parti majoritaire se sont mis à regarder Sarkozy un peu différemment. Ils le voyaient déjà à l’Elysée. Tous les sondages ne le donnent-ils pas gagnant avec une avance confortable sur ses principaux rivaux, de droite ou de gauche ? Les Français, au-delà même des sympathisants de droite, n’apprécient-ils pas son énergie, sa détermination, sa modernité ? Ses problèmes de couple l’ont certes un peu déstabilisé ; la montée en puissance de Villepin l’a agacé ; l’accident de santé de Chirac l’a pris de court : il rêvait d’un duel au sommet avec le Président sortant. Mais sa volonté reste intacte.


Ce qui fait douter, un peu, de Sarkozy au sein de l’UMP, c’est Sarkozy lui-même. C’est son manque de sérénité. Pourquoi ces attaques au bazooka contre Chirac, qui heurtent même ceux qui, pourtant, ne souhaitent pas que le Président se représente ? Pourquoi ces formules-chocs – le nettoyage au Kärcher des banlieues, par exemple – qui font peur ? Un candidat à la présidentielle doit être rassurant. Sarkozy ne l’est pas.


Positionnement dangereux


Son ennemi, c’est aussi sa propension à trop parler de lui, de son combat : « Rien ni personne ne m’empêchera... » Il l’a répété à plusieurs reprises, à La Baule, puis à la télévision. Alors que l’attention des Français se portait sur la santé du Président, sur le prix du pétrole, sur la faillite du modèle américain à La Nouvelle-Orléans. Son positionnement stratégique fait également problème. Sarkozy défend le libéralisme et pourfend le « modèle social français ». Beaucoup à l’UMP pensent qu’il a raison, mais ne va-t-il pas trop loin ? Les Français suivront-ils ? Ils ont peur du libéralisme, synonyme pour eux de dérégulation et d’insécurité sociale. Ils restent attachés à leurs acquis sociaux. Quand Sarkozy accuse les socialistes d’être les nouveaux conservateurs, tout le monde ou presque à droite l’approuve. Mais beaucoup s’interrogent : n’est-ce pas précisément pour cela que le candidat des socialistes, qui finiront par s’entendre à l’approche de l’élection, aura les meilleures chances de l’emporter ?
L’histoire récente montre que ceux qui font la course en tête trop tôt gagnent rarement. Au départ, en 1969, Poher devançait Pompidou ; en 1974, Chaban devançait Giscard ; en 1981, Giscard… et Rocard devançaient Mitterrand ; en 1995, Balladur devançait Chirac. On connaît la suite.

Sources : CHALLENGES

posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Nicolas Sarkozy

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L
Adriana, tu me retires les mots de la bouche. Je l'ai toujours pensé mais tu sais si bien l'exprimer !!! En effet, même si demain les deux hommes (premier ministre et ministre de l'intérieur) devaient être concurrent dans la course à la présidence ... Qu'est-ce qui empêche Sarko de rester aimable, poli et bien élevé, autrement dit qu'est-ce-qui l'empêche de faire preuve de savoir vivre et d'éducation !!! Pour un ministre de l'intérieur, ce serait un minimum ! A moins qu'il n'essaye de raccoler anticipativement des vois chez les partisans de Lepen, qui apprécie, parait-il, le style "Guérrier Barbare", en arguant de la supériorité de sa jeunesse sur celle du vieux leader d'extrême droite ! A mon sens, il doit se croire à Vichy, sous l'occupation !? ...Quid De l'absence de bon sens commun chez certains de nos politiques ...
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