SARKOZY CHANGE DE TACTIQUE
Nicolas Sarkosy revoit donc sa stratégie parce qu'il se rend sûrement compte qu'elle n'est pas payante pour la majorité de l'opinion publique y compris celle de la gauche. La dernière nouveauté étant : il laisse sous-entendre qu'il ne serait plus candidat à la présidentielle. Qu'en est-il vraiment ? Une petite étude psychologique s'avère nécessaire...
Nick le Terrible traverse une période difficile. N'oublions pas qu'il n'est malgré tout qu'un homme possédant sûrement un coeur, même s'il veut donner l'image de quelqu'un de dur, ce qu'il est certainement. Que Cecilia se sépare de lui à un moment aussi crucial l'a grandement affecté intérieurement. Pour deux raisons. La première étant qu'il l'aimait sincèrement et la seconde, vu son orgueil démesuré, étant que cela porte atteinte à son image. Sans doute, voit-il le départ de sa femme comme une défaite. Les hommes politiques comme les artistes sont la proie des médias. En choisissant cette voie, ils savent bien que rien ne leur sera épargné. Il faut que les épreuves leur servent de leçon -comme à tout un chacun- et qu'ils envisagent aussi leur propre remise en question lorsque survient quelque chose de dramatique dont ils sont souvent les principaux fautifs.
La troisième chose dont il faut parler c'est que Nicolas Sarkozy a cru que ses méthodes autoritaires plairaient à tous les français. Il a voulu se démarquer en faisant apparaître sa façon d'être, parfois brutale. Il se trouve que ce n'est pas la bonne. Et qu'automatiquement le peuple est plus favorable à DDV. Il doit éprouver beaucoup de ressentiment à cause de cela aussi car Sarkozy aime être aimé. Il va donc lui falloir faire marche arrière. Prendre des gants, comme on dit. Mais qui sera dupe de son tempérament volcanique qu'il aura bien du mal à dissimuler. Est-ce qu'un changement de tactique induit un changement de personnalité ? Hélas non, bien souvent.
Comme nous l'avons déjà dit dans un de nos premiers articles, le principal ennemi de l'homme, c'est lui-même. Ce constat est d'autant plus redoutable lorsque l'on est un personnage public. Pour régner sur le monde, il faut d'abord régner sur soi-même. Savoir se maîtriser. Dompter la bête qui dort en chacun de nous. Sarkozy n'a pas su faire cela. Poussé par son ambition dévorante, il a eu du mal à canaliser ses pulsions et impulsions. S'il avait adopté une stratégie beaucoup plus "soft" depuis le départ, il n'aurait pas aujourd'hui à "rétrograder" pour devenir ce qu'il aurait du être. Ce manque d'anticipation nous fait poser quelques questions sur ceux qui l'entourent et sont sensés le conseiller. Bien que nous pensons fortement que Nick le Terrible soit tenté de n'en faire qu'à sa tête et de n'écouter les conseils de personne. Il faut parfois se montrer humble, savoir que nul n'est parfait et être à l'écoute des gens expérimentés en relations humaines. A brûler trop vite les étapes, on se brûle soi-même. A méditer.
Favori de la droite pour l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a choisi de se glisser dans la peau du challenger, laissant même entendre qu'il n'était pas écrit qu'il serait candidat : "Nul n'est propriétaire, y compris le président de l'UMP, d'un rôle ou d'une candidature à la candidature" , a-t-il lancé, jeudi 29 septembre, lors d'un meeting à Saint-Denis-de-la-Réunion.
C'est la première fois qu'il laisse entendre qu'il pourrait renoncer au but qu'il poursuit inlassablement. " Le moment venu, additionnons-nous autour de celui qui a été choisi. Voilà la martingale gagnante (...) : je ne ferai pas aux autres ce que je n'ai pas aimé..." "qu'on me fasse", a poursuivi l'assistance. Une allusion à la présidentielle de 1995, où le camp victorieux, celui de Jacques Chirac, avait durablement ostracisé les vaincus réunis autour d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy.
Ce positionnement, purement tactique, est largement dicté par la publication d'un sondage Sofres pour Le Figaro Magazine du 1er octobre dans lequel M. Sarkozy, qui occupait depuis 2002 la première place, passe derrière M. de Villepin. 48 % des Français interrogés les 21 et 22 septembre souhaitent que le premier ministre "joue un rôle important dans les mois et les années à venir". M. Sarkozy, avec 47 %, perd 6 points. Un avertissement pour le président de l'UMP. "Nicolas ne doit pas céder à la tentation des petites phrases. Il ne doit pas essayer d'être plus fort et plus dur" , lui conseille Manuel Aeschliman, un de ses conseillers.
Le candidat a cherché à minimiser la portée de cette enquête : "Ce n'est pas signifiant, confiait-il, jeudi à l'heure du dîner. Il faudrait une tendance lourde. Moi je sais ce que j'ai à faire. La route est longue, le meilleur sondage, c'est les audiences à la télé, les salles pleines..."
L'IMPATIENCE, LA CRISPATION...
D'autres études, plus confidentielles, ont alerté l'entourage du candidat. Elles révèlent que son image est désormais associée à "la dureté" , "l'impatience" , "la crispation". Le message a été entendu et le changement de stratégie décrété et appliqué. "L'opinion publique veut que je ne cède sur rien, mais sans casser la vaisselle", traduit le ministre de l'intérieur.
A la Réunion, au cours de la première journée de son déplacement, M. Sarkozy s'est donc attaché à offrir l'image d'un homme apaisé et sans rancoeur. Le président de la République a reçu un hommage appuyé. "Je voudrais m'inscrire dans la tradition de Jacques Chirac, qui connaît et apprécie l'Outre-Mer , a-t-il lancé aux militants UMP ravis de la référence. Je voudrais que vous vous disiez, l'Outre-Mer, Sarko, il l'aime."
A son arrivée, il a fait l'impasse sur les phrases les plus critiques à l'égard du gouvernement, pourtant dûment écrites dans son discours, comme celle ou il devait évoquer le "scénario mortifère" d'un "pays qui se momifie et qui décline." Abordant, dans l'après-midi, la question de la laïcité et de la loi de 1905, il a tout juste concédé vouloir "l'adapter légèrement" et "amender à la marge" quelques articles.
Mercredi, pourtant, il s'est offert le plaisir de souligner le score du premier ministre polonais lors des élections législatives : 4 %.
Sources : LE MONDE
Posté par Adriana Evangelizt