JACQUES CHIRAC REPOND AUX FRANCAIS

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Au plus bas dans les sondages, Chirac répond aux questions des Français

En répondant mardi aux lecteurs du Parisien, Jacques Chirac, au plus bas dans les sondages, a voulu manifester sa proximité avec les problèmes quotidiens des Français.

Critiqué pour son silence lors de la crise des banlieues, par la gauche mais aussi par des ténors de la droite, le chef de l'Etat a fait le choix d'une opération de communication inédite.

De la polygamie à la formation des jeunes en passant par le rôle de la police ou la discrimination à l'embauche, il n'a fait aucune annonce nouvelle, hormis celle de se déclarer favorable à l'instauration d'une journée nationale d'hommage aux esclaves, en pleine polémique sur le passé colonial de la France.

C'est la première fois qu'un président français se livre à l'exercice de répondre directement aux lecteurs d'un journal, ce qu'avait fait en septembre son Premier ministre Dominique de Villepin, répondant à cent questions du même quotidien.

La présidence indique avoir été contactée le 5 décembre par Le Parisien-Aujourd'hui en France, qui publiait le lendemain 50 questions de ses lecteurs à Jacques Chirac.

Le quotidien consacre mardi neuf pages aux réponses présidentielles, assorties de photos montrant le chef de l'Etat souriant, mains dans les poches, conversant avec ces lecteurs, et en "une" la photo du groupe sur les marches de l'Elysée.

Cette opération menée avec Le Parisien intervient alors que M. Chirac est au plus bas dans les sondages.

Seulement 1% des Français souhaite que le chef de l'Etat mène la bataille pour l'UMP pour la présidentielle de 2007, et 2% des sympathisants UMP, selon un sondage Ifop rendu public dimanche, le jour où le groupe de lecteurs du Parisien a été reçu durant deux heures à l'Elysée.

L'Elysée s'est refusé à commenter ce sondage, sanction du bilan du président ou simple expression de la volonté des Français d'exclure une nouvelle candidature du chef de l'Etat, 73 ans, victime en septembre d'un accident vasculaire cérébral.

"Personne n'aspire à ce que le président de la République soit candidat pour une troisième fois. Ca, c'est clair", a déclaré le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, Hervé Morin, commentant ce sondage.

Selon le dernier sondage mensuel Paris Match/IFOP publié la semaine dernière, Jacques Chirac perdait 5 points d'opinions positives, sur un mois.

Pour le directeur général d'Ipsos Pierre Giacometti, cette intervention médiatique dans Le Parisien montre que "l'Elysée ne considère pas que le président de la République doive rester en retrait sous prétexte qu'il est en phase finale de son mandat et qu'il n'entend pas souscrire à une répartition des rôles qui le cantonnerait dans les questions internationales, laissant les affaires intérieures au Premier ministre et au ministre de l'Intérieur".

"La crise des banlieues a fait prendre conscience à l'Elysée du risque que le président soit trop absent des débats concrets", selon cet analyste.

Aux lecteurs du Parisien, Jacques Chirac se dit ainsi favorable au CV anonyme et à la méthode du "testing" pour débusquer les discriminations à l'embauche ou à l'accession au logement.

Il consacre aussi au moins deux réponses à s'opposer une fois encore à Nicolas Sarkozy, qui avait utilisé le mot "racaille" pour qualifier les fauteurs de troubles dans les banlieues. Jacques Chirac lui rappelle que "le choix des mots est essentiel" et qu'il n'y a pas de "catégorie de Français".

Il redit son opposition au droit de vote des étrangers lors des élections locales, contrairement au ministre de l'Intérieur qui y est favorable.

Sources : AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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