Le piège des primaires

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Un article intéressant qui rejoint ce que nous pensons... le vote des militants, Sarkozy y tient et pourtant...

Primaires

Un piège pour l'UMP

par Hervé Algalarrondo 

Si les militants ratifient seuls le vote des instances dirigeantes du parti, Sarkozy est assuré d'être plébiscité. Mais si tous les sympathisants de droite sont appelés à désigner le candidat...

L'effet Prodi ne se fait pas seulement sentir à gauche. Président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer se targue même d'avoir été le premier à réagir de ce côté-ci des Alpes. A priori, à l'UMP, la messe est dite : le bureau politique unanime a décidé le 6 décembre que les adhérents de la formation seraient appelés à choisir le candidat à l'élection présidentielle qu'ils soutiennent en janvier 2007. Mais dans le secret du bureau politique, Accoyer a obtenu de Sarkozy la nomination d'une commission chargée d'étudier les moyens d'associer les sympathisants UMP au choix de ce candidat.


Une commission pour enterrer ou une commission pour avancer des propositions ? A l'UMP, le scepticisme l'emporte. «Sarkozy a voulu sauver la face d'Accoyer, on ne bougera plus maintenant», pronostique un proche du président de l'UMP. Un deuxième insiste sur la difficulté à mettre en oeuvre le système : «En Italie, les primaires ont été organisées par neuf partis. En France, mis à part l'UMP, personne à droite et au centre n'est prêt à y participer. Et puis, quelle garantie aurons-nous sur l'honnêteté du scrutin? C'est très difficile à contrôler.» Un troisième pointe la nécessité de ménager les militants : «On a fait un gros effort pour atteindre la barre des 200 000. Ils paient des cotisations. On ne peut pas leur dire qu'ils ne servent à rien.» Tous observent que la procédure décidée par le bureau politique constitue un net progrès par rapport aux pratiques antérieures. «En matière de démocratie interne, nous avons toujours eu une longueur de retard sur le Parti socialiste», glisse, fair-play, un député.

Mais l'UMP pourra-t-elle s'en tenir au vote des militants si les socialistes choisissent une procédure qui se rapproche peu ou prou des primaires à l'italienne ? « Nous serons obligés de changer notre fusil d'épaule », admet un sarkozyste pur sucre. C'est l'espoir secret de Bernard Accoyer : que l'émulation entre le PS et l'UMP conduise sa formation à sauter le pas. «A droite aussi, nous devons avoir en tête la dernière élection présidentielle. En 2002, la gauche a été éliminée. En 2007, devant l'accumulation de candidats potentiels à droite et au centre, le résultat peut être inverse. Le premier tour de la présidentielle ne joue plus son rôle de présélection.» Il conviendrait donc d'asseoir la légitimité du candidat soutenu par l'UMP en associant à sa désignation le maximum de sympathisants. Qu'importe pour Accoyer que François Bayrou refuse de s'inscrire dans son schéma : « De nombreux électeurs UDF, fidèles à la majorité, viendront voter », se détournant ainsi du président de leur formation.


L'UMP va donc suivre à la loupe ce qui se passe au PS. Par instinct, Sarkozy préférerait s'en tenir au vote des militants. Depuis qu'il préside l'UMP, il cajole les anciens, accueille personnellement les nouveaux. Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras : avec les militants, il est assuré d'être plébiscité. Un collège plus large pourrait favoriser Villepin. Mais, s'il le faut, il s'adaptera : « Ses objections sont davantage techniques que politiques », affirme un conseiller. Par ondes successives, l'effet Prodi secoue l'ensemble du microcosme.

Sources : LE  NOUVEL OBSERVATEUR

Posté par Adriana Evangelizt

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