La défection des chefs d'Etat maghrébins se confirme
Alors là, on vient de trouver un article qui confirme ce que l'on disait ICI, à savoir que si Sarkozy renoue avec la Syrie et multiplie les ronds-de-jambe, c'est parce qu'il a peur de se retrouver en comité très restreint le 13 juillet. C'est-à-dire avec Moubarak et Ben Ali car le roi du Maroc ne vient pas, il envoie son frère. La Syrie serait donc la bouée de sauvetage. Si Assad vient -alors qu'il est en guerre avec l'Etat hébreu- cela pourrait faire tomber les arguments de Bouteflicka et de Kadhafi. Voilà un peu la finesse de la stratégie des sionistes dont Sarkozy se fait le parangon. On peut d'ailleurs se demander si la promesse de rendre le plateau du Golan proférée par Olmert il y a quelques jours ne ferait pas aussi partie du jeu de dupes. Mais l'on peut aussi penser que si Assad se déplace c'est qu'il aura vraiment le Golan. Et s'il n'a pas cette certitude, il ne viendra pas. Il faut donc que le jeu en vaille la chandelle. On comprend donc pourquoi Olmert se bat comme un lion pour faire aboutir ce projet alors que l'opposition, les colons et les religieux extrêmistes s'opposent à cette restitution. Comme les sionistes sont loin d'être généreux et qu'ils rendent rarement ce qu'ils prennent, on peut encore penser que leur entrée dans l'UPM leur rapportera sûrement davantage que s'ils gardaient le Golan. Si Assad fait le déplacement, ce sera uniquement pour cette raison. Mais il est aussi certain que Bouteflicka et Khadafi n'ont aucun intérêt, eux par contre, à se déplacer.
Projet d'Union pour la Méditerranée
La défection des chefs d'Etat maghrébins se confirme
Par Nadjia Bouaricha
La grand-messe parisienne du 13 juillet prochain devant marquer la naissance de l'Union pour la Méditerranée (UPM) risque de ne point connaître le succès que Nicolas Sarkozy lui prédisait.
Censé rassembler tous les chefs d'Etat du pourtour méditerranéen autour d'un projet d'union, le sommet de Paris commence déjà à enregistrer des défections de la part de chefs d'Etat de la rive sud de la mer Méditerranée. Après le refus affiché du président libyen Mouammar Kadhafi, et la position du président algérien qui se dessine vers une défection certaine, voilà que le roi du Maroc Mohammed VI décide de ne pas prendre part à la réunion prévue dans la capitale française, selon le site « Tout sur l'Algérie » qui cite des sources diplomatiques arabes à Paris.
Ce même site précise que le roi du Maroc sera représenté à cette cérémonie par son frère, le prince Moulay Rachid, « les Marocains viennent d'informer l'Elysée de cette défection » indique « Tout sur l'Algérie » qui parle de nouveau coup dur pour Nicolas Sarkozy. Les sources citées par le même site imputent l'absence du roi qui est aussi président du comité « Al Qods » par la présence israélienne, « comment pourrait-il justifier sa présence à Paris alors que ses deux voisins, le Libyen Kadhafi et l'Algérien Bouteflika vont bouder le sommet pour protester contre la présence du Premier ministre Ehud Olmert ? », s'interroge encore le site. Est-ce la seule raison imputable à cette défection de Mohammed VI lorsque l'on sait que ce pays voisin entretient des relations normales avec l'Etat d'Israël à l'instar de l'Egypte et de la Tunisie.
L'on est tenté de penser à cette autre préoccupation des pays de la rive sud de la Méditerranée liée à la prise de postes de responsabilité au sein de l'UPM. Le Maroc avait même proposé sa candidature pour obtenir la direction du secrétariat général de l'Union à l'heure où l'Egypte viserait la vice-présidence et à la Tunisie d'abriter le siège de l'UPM. Est-ce à dire que les visées des uns et des autres n'ont toujours pas obtenu le quitus de Paris ? A noter par ailleurs que cette annonce intervient à l'heure où le président algérien vient de décider de se rendre dans la capitale libyenne dont l'ordre du jour de la visite n'a pas été rendu public mais qui ne peut se défaire, à la lumière de l'actualité intéressant les deux pays, de la question du sommet de l'UPM.
Le chef de la diplomatie algérienne avait d'ailleurs annoncé lors de la conférence du forum méditerranéen à Alger que des concertations entre pays du Maghreb et pays arabes seront lancées en vue d'arriver à une position commune à prendre face à la proposition française. La position commune pourrait se traduire par le refus de se voir obliger de siéger autour d'une même table avec Ehud Olmert. A presque un mois de la tenue du sommet, la diplomatie française se trouve carrément mise à mal. Pour rattraper cette carence et ne pouvant se contenter de la présence des présidents égyptien et tunisien, Sarkozy aurait trouvé une possible bouée de sauvetage pour son projet dans le rapprochement avec la Syrie.
« Depuis quelques jours, le chef de l'Etat français multiplie les gestes d'ouverture en direction de Damas... Une participation de la Syrie, pays en guerre contre l'Etat hébreu, ferait tomber l'argument des Algériens et des Libyens », notent les sources du site d'information. Dernier signe en date de Sarkozy, celui fait à partir de la capitale libanaise samedi dernier où il a laissé entendre qu'une visite officielle à Damas ne serait pas à exclure. Ne disposant pas du temps capable de bouleverser les positions de ses invités, le président français dont la tâche s'avère ardue et complexe tente de nouvelles manœuvres diplomatiques.
Sources El Watan
Posté par Adriana Evangelizt