UMP : le mécano du général

Publié le par Adriana EVANGELIZT

UMP : le mécano du général

par Patrice Biancone

Il faut rendre coup pour coup. La défense du titre de favori est à ce prix et ce ne sont pas les proches de Nicolas Sarkozy qui démentiront le propos. Christian Estrosi, qui a traité Jean-Louis Debré de «mécanicien en chef de la machine à faire perdre». Ou Brice Hortefeux, qui, parlant également du très chiraquien président de l'Assemblée nationale, l'a qualifié de «grognon obsessionnel».

La pomme de discorde, c'est officiellement l'attitude que le ministre de l'Intérieur aurait décidé d'adopter. Une participation à l'action gouvernementale pour le moins critique, affirme Jean-Louis Debré, puisque pour exister en tant que candidat à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy se croirait obligé de faire entendre sa différence. Ce qui l'amènerait à toujours en rajouter ou retrancher, afin de montrer qu'avec lui tout serait différent : qu'il peut aller plus haut, plus loin et plus fort que tous les autres réunis.

Il faut dire que la route est longue jusqu'au scrutin, longue et semée d'embûches. Il y a la gestion au quotidien qu'il faut assurer sans accidents, et de ce point de vue, on peut craindre pour novembre, premier anniversaire, en quelque sorte, des émeutes de banlieue. Il y a la grogne des policiers pris pour cible dans ces mêmes banlieues, la grogne et les revendications qui vont de pair avec les élections professionnelles. Il y a le bilan du gouvernement qu'il faut saluer sans trop en faire, de façon à maintenir Dominique de Villepin en dehors de la course présidentielle, alors que le duo exécutif monte dans les sondages.

Et puis, il y a Jacques Chirac qui veut, plus que jamais, lui nuire, si l'on a bien compris. Jacques Chirac qui commanderait à ses artilleurs un feu concentré sur lui et qui, affirment certains élus de l'UMP, préférerait voir gagner Ségolène Royal afin de préserver intactes les chances de Juppé ou de Villepin pour 2012. Le choix de l'alternance pour mieux revenir plus tard, on connaît.

C'est hasardeux et peu compréhensible, à moins de considérer que le pouvoir vaut pour le pouvoir et qu'importe la France et ses problèmes qui peuvent être remis à plus tard. Jean-François Coppé, ministre du Budget, qui n’a pas encore choisi son camp au sein de l’UMP, et grand pourfendeur de la langue de bois, a dénoncé la période actuelle. «Elle n’est pas marrante» a t-il assuré en prenant un risque maximum, ce qui s’avère un doux euphémisme si l’on comptabilise les noms d’oiseaux qui ont volé depuis de nombreuses semaines et tout particulièrement depuis que Nicolas Sarkozy a rencontré Georges Bush à Washington pour évoquer leur monde rêvé. Un monde atlantiste qui s’inspirerait de la fluidité de la société américaine et de la tolérance zéro new-yorkaise.

C’est cela, ce voyage et ces propos qui ont «révulsé» certains gaullistes, avoue aujourd’hui, comme pour s’excuser, l’entourage de Jean-Louis Debré.

Sources :
RFI

Posté par Adriana Evangelizt


Publié dans JACQUES CHIRAC

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article