Affaire Beytout-Mougeotte : Le SNJ-CGT dénonce "l'ingérence" de Nicolas Sarkozy

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Le pays des droits de l'homme est en train de se transformer en dictature. Main mise sur la justice, sur la presse, sur les syndicats, sur les ministres, sur les partis politiques de l'opposition... il ne reste plus que le Peuple de France pour sauver le pays après que tout le monde l'ait trahi.

Le SNJ-CGT dénonce "l'ingérence" de Nicolas Sarkozy

Selon le syndicat de journalistes, c'est "Nicolas Sarkozy qui a annoncé vendredi soir au directeur de la rédaction la nomination de Nicolas Beytout à la tête du quotidien économique".

Le SNJ-CGT a dénoncé lundi 20 novembre "une fois de plus l'ingérence de Nicolas Sarkozy dans les affaires de presse". Dans un communiqué le syndicat affirme que "vendredi soir, à l'Elysée, Nicolas Sarkozy, a annoncé au directeur de la rédaction des Echos la nomination de Nicolas Beytout à la tête du quotidien économique". L'actuel directeur de la rédaction du Figaro, "l'un des proches (de Nicolas Sarkozy)", doit quitter ses fonctions pour diriger aussi le pôle médias de LVMH.

Entretien avec le président

La direction de la rédaction des Echos a indiqué lundi de son côté aux salariés du titre que le président avait évoqué devant elle vendredi le nom de Nicolas Beytout, sans plus de précision. Lors de cet entretien portant sur l'actualité économique et sociale, Nicolas Sarkozy avait également abordé le sujet de la vente des Echos à LVMH.
"Alors que depuis plusieurs mois, les salariés des Echos dénoncent le conflit d'intérêt de la vente des Echos à LVMH, la réponse du Président est la nomination d'un autre de ses proches à la tête de la rédaction", estime le SNJ-CGT.

"Rapprochements politiques dangereux"

Le syndicat a déclaré que la "proximité amicale de Bernard Arnault (PDG de LVMH, NDLR) et de Nicolas Beytout avec le président de la République, justifie l'inquiétude des salariés des Echos sur ces rapprochements politiques dangereux".
Le SNJ-CGT conclut que "plus que jamais, les journalistes doivent se mobiliser pour exiger que l'indépendance des rédactions vis-à-vis des pouvoirs économiques et politiques soit garantie".
 
 
 
 
Nicolas Beytout à la tête des Echos,
Etienne Mougeotte à celle du Figaro
Le directeur de la rédaction du Figaro, Nicolas Beytout, a annoncé lundi aux salariés qu'il allait quitter ses fonctions pour diriger le pôle médias de LVMH, dont son nouveau fleuron Les Echos, tandis qu'Etienne Mougeotte devrait le remplacer à la tête des rédactions du Figaro.

"J'ai dit à la rédaction que j'allais partir, que ce n'était pas formellement fait, mais que j'allais partir" pour LVMH, a déclaré M. Beytout à l'AFP.

L'officialisation de son départ devrait avoir lieu mardi, à l'occasion d'un conseil d'administration du Figaro, mais sans attendre la rédaction des Echos a "pris acte" de sa nomination. Les journalistes du quotidien économique se sont surtout dits "choqués que son nom ait été évoqué par le président de la République avant même l'annonce officielle de sa nomination".

La direction de la rédaction des Echos a eu la surprise d'entendre Nicolas Sarkozy évoquer le nom de M. Beytout vendredi lors d'un entretien consacré officiellement à l'actualité économique et sociale, mais au cours duquel le président a aussi abordé la vente du titre. "Cette intrusion confirme les menaces qui pèsent sur l'indépendance éditoriale avec le rachat des Echos par LVMH", ont estimé les journalistes du quotidien économique dans un communiqué.

Le Syndicat national des journalistes CGT et le président du groupe PS au Sénat, Jean-Pierre Bel, ont dénoncé cette "ingérence".

M. Beytout devrait être nommé Pdg de DI Group, le pôle médias de LVMH, qui comprend Radio Classique, les magazines Investir et Connaissance des Arts et le quotidien économique La Tribune, selon une source proche du dossier.

Ce dernier titre est en passe d'être vendu pour faire place aux Echos, dont LVMH a annoncé le 5 novembre le rachat à Pearson pour 240 millions d'euros.

Nicolas Beytout reviendrait ainsi présider en tant que manager aux destinées d'un journal où il a effectué l'essentiel de sa carrière de journaliste.

Entré en 1981 comme chef du service économie générale du journal racheté vingt ans auparavant par la deuxième femme de son grand-père, il en avait grimpé rapidement les échelons jusqu'à en diriger la rédaction de 1997 à 2004. Il l'avait ensuite quitté pour rejoindre Le Figaro.

M. Beytout remplacerait à la tête de DI Group Alain Metternich, qui doit partir à la retraite en juillet 2008. Ce dernier devrait cependant rester conseiller auprès du nouveau président, notamment pour suivre le processus de cession de La Tribune.

Dans sa nouvelle fonction, M. Beytout sera chargé de développer l'activité médias de LVMH, d'après une source proche du dossier. Selon la presse, le géant du luxe regarderait de prêt les dossiers du Financial Times, mais aussi du Figaro, voire de TF1.

Au Figaro, le directeur général, Francis Morel, a confirmé lundi aux salariés qu'Etienne Mougeotte, ancien vice-président de TF1 et directeur du Figaro Magazine, allait "très probablement" remplacer M. Beytout.

M. Mougeotte occuperait un poste élargi, celui de directeur des rédactions du Figaro, selon une source proche du dossier.

Il serait remplacé à la tête du Figaro Magazine par son directeur délégué Alexis Brézet, tandis que le directeur délégué du Figaro Jean-Michel Salvator le seconderait pour le quotidien.

Lors d'une assemblée générale, les journalistes ont fait part de leurs inquiétudes: "la principale préoccupation c'est de s'assurer que les nouveaux dirigeants joueront le rôle de rempart vis-à-vis de l'actionnaire (l'avionneur Serge Dassault) que Beytout s'était efforcé de jouer", selon un salarié.
Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article