LES DERIVES DE LA POLICE SARKOZIENNE

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Ou quand la police est pire que les délinquants...

Du rififi au commissariat de Saint-Denis

PA Aziz Zemouri


Là où il faudrait des superflics, il y a surtout des bleus et ceux que la hiérarchie préfère oublier.

Ils ont déboulé «façon Rambo» : rugissement du moteur, crissement de pneus, vitres baissées et armes au poing. Coup de frein à hauteur d'un campement de gens du voyage. Coups de feu en l'air. Selon les résidents, c'est une habitude chez ces policiers du commissariat de Saint-Denis.

Ce soir-là, après 23 heures, seules quelques baraques du camp de Roms sont encore éclairées. Mais un homme voit tout : trois gardiens de la paix dont un officier, tous visiblement sous l'emprise de l'alcool, dégainent et visent le ciel. La raison de ces tirs ? Un simple lapin : des filles qu'ils attendaient les ont finalement... «oubliés».


C'était le 21 août dernier, et les agents venaient de passer une soirée bien arrosée. Toute la scène, y compris l'interpellation des policiers par leurs collègues, a été filmée par le vigile d'un chantier situé en face. L'Inspection générale des services (IGS) a saisi la cassette. Deux policiers ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer. Après une garde à vue à l'IGS, le commissaire Xavier Paldacci a lui aussi été suspendu à titre conservatoire. Un cas assez rare s'agissant d'un commissaire. Ce qu'on lui reproche ? C'est selon. Au pire : d'avoir fermé les yeux sur les multiples dysfonctionnements de son commissariat. Au mieux : de ne pas avoir su les déceler.


«Comme il devait être muté début septembre, il avait laissé le soin à son successeur de se dépatouiller avec ces histoires», dit-on en haut lieu. Mais selon nombre de policiers, les mesures prises contre Paldacci, en poste à Saint-Denis depuis 2002, serviraient en réalité à masquer une dérive bien plus ancienne. En effet, une fois n'est pas coutume, magistrats, policiers de terrain, syndicalistes ou militants associatifs rencontrés font tous le même constat.

«De mon point de vue, cela fait au moins dix ans que cela dure. Si la suspension de Paldacci est justifiée, il n'en reste pas moins que ses supérieurs étaient au courant des dérives. Nous n'avons pas cessé de les alerter», explique la documentariste Françoise Davisse, habitante de Saint-Denis et membre du Comité pour les droits, la justice et les libertés, une association née il y a quatre ans pour dénoncer les violences policières.


Dès la fin des années 90, un magistrat de Bobigny s'était d'ailleurs indigné contre les pratiques locales : «Le prédécesseur de Paldacci avait lui aussi été débarqué. J'ai été en poste sur le secteur durant trois ans, j'ai transmis au moins une vingtaine de dossiers au parquet pour des faits impliquant des policiers. Malheureusement, en vain.»

La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), présidée par Pierre Truche, ancien premier président de la Cour de cassation, avait signalé dès 2001 les méthodes de certains fonctionnaires du commissariat de Saint-Denis.

Néanmoins, depuis 2001, on ne compte pas moins de trente mises en examen, suspensions voire révocations.


«Attention, la mise en cause n'est pas une condamnation : à l'instar de tous les citoyens, le policier mis en examen est présumé innocent», insiste Dominique Achispon, du Syndicat national des officiers de police (Snop). Il n'empêche. Les informations judiciaires ouvertes par le parquet de Bobigny sont plus édifiantes les unes que les autres. La justice suspecte des agents de police d'avoir eu recours au service de prostituées mineures au sein même du commissariat. Ou encore de racketter «en nature» et en service des filles cette fois majeures. La dérive la plus insolite ? Un policier offrait à son épouse les téléphones portables saisis en service. Celle-ci les remettait sur le marché dans sa boutique située au centre-ville...

Consommation de stupéfiants, violence, arnaques en tout genre, le commissariat de Saint-Denis est-il devenu une zone de non-loi ? Mais, surtout, une double question taraude tous les témoins et les acteurs de ce mauvais feuilleton : comment une telle situation a- t-elle été rendue possible, et comment peut-elle se pérenniser ?


«Sur plus de 200 policiers, la moitié a été affectée au commissariat de Saint-Denis au gré de mutations-sanctions (pour éviter des sanctions disciplinaires, des policiers sont changés d'affectation, NDLR). Un tiers sort tout juste de l'école de police. Quant à certains officiers, ils cumulent les dossiers disciplinaires... Les dérives sont inévitables !», estime un syndicaliste.

Frédéric Lagache, du syndicat Alliance, renchérit : «L'encadrement par des plus anciens est quasiment inexistant, les plus chevronnés comptent moins de cinq années de présence. Dans ces affaires où, je le précise, tous les policiers mis en cause sont présumés innocents, les barrières morales ont complètement disparu.» Parmi les agents en uniforme mis en cause, certains considéraient qu'il n'y avait rien de mal à fréquenter des prostituées. Difficile dans ces cas-là de se retrancher derrière les difficultés, réelles, rencontrées en mission.

60% des policiers ont moins de 30 ans


Deux cents policiers, qui ne sont pas tous en même temps sur le terrain, couvrent une zone particulièrement délicate qui accumulent les handicaps sociaux et économiques. «Et quand on demande des renforts, ça traîne des pieds : personne ne souhaite venir à Saint-Denis. Entre 2004 et 2005, on a perdu une centaine de policiers par le jeu des départs et des non-remplacements», regrette un fonctionnaire de terrain.


Dominique Achispon a gagné ses galons d'officier au commissariat de Saint-Denis il y a près de vingt ans. A l'époque, il existait encore des gardiens de la paix chevronnés qui prenaient en charge les gars comme lui lorsqu'ils débarquaient de leur province natale. Aujourd'hui, c'est loin d'être le cas. «Saint-Denis est, à ma connaissance, le seul endroit où un gardien stagiaire patrouille avec deux adjoints de sécurité. Normalement, le chef d'équipage doit être un ancien (NDLR : 7 ou 8 années d'ancienneté) ou un gradé.» Pour le syndicaliste, les commissariats situés dans les zones difficiles ne devraient pas être gérés au jour le jour. Fabien Jobard, sociologue au CNRS, spécialiste de la police, ne dit pas autre chose. «La hiérarchie se concentre sur les problèmes individuels, alors qu'en l'espèce, il existe des dysfonctionnements structurels. Sanctionner une personne ne résout rien sur le long terme.» Selon lui, en Ile-de-France, 60% des policiers ont moins de 30 ans et le taux de rotation des personnels d'encadrement est très élevé. Dans Citoyens et délateurs (éditions Autrement), Fabien Jobard reproduit une circulaire du 5 juillet 2004 signée par la Direction centrale de la sécurité publique qui «recommande aux policiers convoqués à la Commission nationale de déontologie de la sécurité d'être accompagnés par un membre de la hiérarchie». Ainsi, la structure cherche à se protéger contre d'éventuelles mises en cause de la part de sa base.

Face à l'augmentation des plaintes déposées à l'IGS ou à la CNDS - 19 en 2001 contre près de 100 en 2004 -, le ministère de l'Intérieur a compris l'urgence de la situation et réagit. Plusieurs mesures sont envisagées. Dont celle-ci : un nouveau dispositif de surveillance imaginé par des responsables polliciers et inauguré cette semaine par Nicolas Sarkozy. Il s'agit d'un système vidéo embarqué : deux caméras fixées à l'avant et à l'arrière du véhicule de police se mettent en marche dès la clé de contact tournée.

Sources : LE FIGARO

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans BAVURES POLICIERES

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B
Décidément Ariston et le "merdier", j'ai de plus en plus tendance à penser que le merdier c'est davantage celui qui s'exprime que ce qu'il en dit !!!<br />  <br /> Où sarkozy va-t-il donc chercher ses partisans !? Pas dans les poubelles de france j'espère et pourtant quelle façon de s'exprimer : pire que des Charcutiers !!!<br />  <br /> Décidément le niveau intellectuel des partisans de sarkozy semble vraiment de plus en plus bas et médiocre ...peut-être sont-ils à court d'arguments  !!!!<br />  <br /> Leur discours tient autant de celui des loubards que des illétrés !!!<br />  <br /> Généralement, On reconnait un candidat à ses supporters et là on peut dire qu'avec les  sarkozistes on est servi !!! Ils ne font vraiment pas dans la dentelle !!!<br />  <br /> bernard<br />  
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S
Bonjour,<br /> Pour agir il faut communiquer, le blog (sommaire) que j'ai fait illustre à sa mesure le votre qui est très intéressant. J'explique une bavure (dont j'ai été victime) qui a été honteusement couverte par le Procureur d'AVIGNON, Raymond MOREY.                                http://policiers.over-blog.com/
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Q
MERDE Y EN A MARRRE <br /> <br /> C EST QUOI CETTE CONNERIE ANTISARKOZY + ANTISARKOZY <br /> <br /> GALOUZEAU N EST DONC PAS LE 1ER MINISTRE DE SARKOZY <br /> <br /> ON VEUT NOUS FAIRE CROIRE CELa ! <br /> <br /> ILS NE TRTAINENT PAS TOUS DEUX DEPUIS PLUS DE 25 ANS DANS LE MEME GIRON DE LA CHIRAQUIE <br /> <br /> ILS NE SE CONNAISSENT PAS <br /> <br /> MERDE CES 2 GUS NE SE VOIENT PAS TOUS LES MERCREDIS AU CONSEIL DES MINISTRES <br /> <br /> MON OEIL ! <br /> <br /> ou alors ils sont incompétents <br /> <br /> si l 'on veut nous faire croire que SARKO n 'est pas dans le même parti que GALOUZEAU <br /> ou que GALOUZEAU VILLEPIN est incapable de diriger SARKO <br /> <br /> - ou que SARKO peut agir sans APPROBATION TACITE OU COMPLETE de neron <br /> <br /> C 'est alors que NERON VILLEPIN est alors incompétent et inapte à diriger un pays <br /> <br /> si VILLEPIN est incapable de diriger son ministre SARKO , c 'est alors que VILLEPIN est inapte au commandement <br /> <br />
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A
que veut dire VILLEPIN ARISTOCRATE <br /> <br /> dans une république laique ? <br /> rappelons que GALOUZEAU de VILLEPIN <br /> <br /> pourrait s 'appeler Hétier par sa mère Yvonne HETIER <br /> <br /> l 'Aristocratie depuis 200 ans est donc plus dans les actes et la valeur <br /> <br /> me CHIRAC bernadette préférait d'ailleurs appeler GALOUZEAU " NERON "
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