SARKO, ARNO KLARSFELD ET L'HISTOIRE

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Et oui... certains vont penser que je suis aussi têtue qu'un âne. Que je persiste et signe. Pas du tout. Simplement, encore un article -sur le choix de Sarko en matière de colonisation- prouvant bien que je ne suis pas la seule à avoir froncé les sourcils. D'autre part, on sait que Jacques Chirac a confié à Michel Debré une mission allant dans ce sens, de quoi Sarkozy se mêle-t-il en s'ingérant dans une affaire qui finalement ne le regarde pas. Il est ministre de l'Intérieur à ce que nous sachions. Pourquoi cette ingérence ? En lisant l'article du Monde, certains faits nous apparaissent plus clairement. On sait que divers historiens se sont mobilisés "Le 12 décembre, dix-neuf historiens de renom, alarmés par les poursuites judiciaires engagées contre l'un de leurs collègues, Olivier Pétré-Grenouilleau, ont diffusé une pétition réclamant l'abrogation de dispositions législatives contenues dans la loi du 23 février, mais aussi dans les lois du 13 juillet 1990 (dite loi Gayssot, réprimant la négation de crimes contre l'humanité), du 29 janvier 2001 (reconnaissance du génocide arménien) et du 21 mai 2001 (reconnaissance de l'esclavage et de la traite des Noirs comme crimes contre l'humanité)." mais le 20 décembre, 32 personnalités ont contre-attaqué jugeant "pernicieux de faire l'amalgame entre un article de loi éminemment discutable et trois autres lois de nature radicalement différente", qui "reconnaissent des faits attestés de génocide et de crimes contre l'humanité afin de lutter contre le déni et préserver la dignité des victimes offensées par ce déni" or parmi ces trente-deux signataires, il y avait Arno Klarsfeld dont on sait tout le bien qu'il pense de la loi Gayssot : " Quand aura disparu le dernier enfant de déportés, la loi Gayssot tombera en désuétude ou pourra être abrogée".

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Quelle mouche a encore piqué Nicolas Sarkozy ? Son tout récent face à face avec la rédaction de Libération, d'une agressivité réjouissante enfin débarrassée de l'habituelle langue de bois, donnait à croire qu'il avait remisé pour un temps les semelles de plomb de la démagogie. On ne pouvait qu'encourager son souhait de vider la querelle de la mémoire sous tutelle du Parlement et de la judiciarisation de l'Histoire. Car ladite querelle empoisonne l'atmosphère politique alors qu'il y a tout de même d'autres urgences en France. Et que fait-il ?

On sait qu'il est de notre tradition, dans notre pays, de nommer une commission quand on veut enterrer un dossier. Le patron de l'UMP a donc décidé es-qualités de confier une mission à l'avocat Arno Klarsfeld. A-t-on vu ou lu d'idée plus saugrenue depuis que ce débat fait rage ? Manque-t-il à ce point, du côté de la droite, d'intellectuels, d'historiens, d'universitaires, d'experts de confiance à qui confier "un travail approfondi sur la loi, l'histoire et le devoir de mémoire" ? Et, sauf à poursuivre sa politique de concurrence, de rivalités et de surenchère, fallait-il vraiment lancer une nouvelle mission quand on sait que le président de l'Assemblée nationale en conduit déjà une ?

L'essentiel des qualités d'Arno Klarsfeld repose sur une parfaite maitrise du tape à l'oeil, de l'effet d'annonce, du tam-tam médiatique, de l'outrance des propos, de l'excès des comportements, de l'abus de paillettes - à quoi il faut ajouter, mais dans l'immaitrisé, la confusion des arguments et l'approximation des références. Tout le confirme dans l'arc en ciel de ses activités, qu'il s'agisse de l'avocat (proçès Papon), du "journaliste" (enquête sur le dopage au sein du Tour de France pour Canal plus), du sioniste provisoirement saisi par l'alya (son opération de communication sous les drapeaux en Israël), de l'auteur de livres ... Un gadget, mais on ne voit pas auprès de qui il peut encore faire illusion. On l'a vu en maintes occasions, il n'a pas son pareil pour jeter de l'huile sur le feu : il était donc tout indiqué pour éteindre les braises d'une mauvaise querelle... A moins que ce coup tordu ne fut très exactement le but recherché par Nicolas Sarkozy.

Dans une interwiew au Monde, Klarsfeld convient que ce n'est pas au législateur d'écrire l'histoire, mais estime aussitôt après que "c'est à lui de fixer les bornes morales". On n'est pas sorti de l'auberge. D'autant qu'il ajoute :" Quand aura disparu le dernier enfant de déportés, la loi Gayssot tombera en désuétude ou pourra être abrogée".

Arno Klarsfeld est certainement brillant par bien des aspects mais il est totalement discrédité sur le plan intellectuel. Et c'est ce penseur à roulettes que Sarkozy est allé chercher pour apaiser les consciences ! J'y verrais plutôt un motif supplémentaire d'inquiétude sur l'évolution de la polémique.

Sources : LE BLOG DE PIERRE ASSOULINE

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans COLONISATION

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