Indifférence pour Sarko aux Antilles
Sarkozy ne fait pas un tabac aux Antilles
par Vanessa SCHNEIDER
Les Guadeloupéens se sont montrés indifférents à la visite du ministre de l'Intérieur.
Ni colère ni enthousiasme. C'est dans une bizarre indifférence que Nicolas Sarkozy a entamé hier sa visite de deux jours aux Antilles perturbée par la prise d'otage dans la Sarthe. A Basse-Terre (Guadeloupe) où il s'est rendu dans la matinée, dans le fief de la chiraquienne Lucette Michaux-Chevry, un comité d'accueil a été convoqué pour l'occasion, mais les Guadeloupéens ne se sont pas précipités pour venir le saluer sur un marché vide.
Ce séjour était initialement prévu en décembre et annulé à la dernière minute sur fond de polémique sur l'article 4 de la loi de 2005 relatif au «rôle positif» de la colonisation. Depuis, la grogne semble retombée. Il faut dire que Nicolas Sarkozy s'est démené pour déminer les problèmes potentiels. Sur le décès du gendarme Clin à Saint-Martin en février dernier, dont il a rencontré la veuve et l'enfant hier, il a été d'une grande prudence, refusant de parler de «crime» mais d'«accident» et d'«homicide involontaire» causé par une bande de jeunes «qui avaient bu et fumé des joints toute la nuit». «Il n'y a pas de racisme antiblanc aux Antilles», estimait-il la veille dans l'avion qui le conduisait à Pointe-à-Pitre.
L'autre sujet sensible, celui de la colonisation, avait été désamorcé par la décision de Jacques Chirac d'abroger l'article de loi incriminé, mais Nicolas Sarkozy a pris soin de bien répéter que «l'esclavagisme fut une infamie».
Dans ce contexte apaisé, il a été cordialement reçu par les élus de l'île réunis au conseil régional. Devant eux, il s'est présenté en ministre de l'Intérieur luttant contre la délinquance et l'immigration clandestine. Il en a profité pour prôner à nouveau la discrimination positive.
Et n'oubliant pas qu'il est en précampagne électorale, il a marché sur les platebandes de Jacques Chirac en voulant «poser les bases d'une nouvelle politique pour l'outre-mer moins fondée sur l'assistanat et plus sur la possibilité de créer des richesses». Un peu plus tard, devant les forces de l'ordre, il a promis : «Je vais essayer de faire mieux en 2006 qu'en 2005, et en 2007 encore mieux.»
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt