Klarsfeld et Sarkozy
Dans la garde rapprochée de Sarkozy
par Alain AUFFRAY
Pour Klarsfeld, le patron de l'UMP est un «rempart contre l'extrême droite».
Nicolas Sarkozy irait-il jusqu'à consulter Arno Klarsfeld avant d'accepter ou de refuser le poste de Premier ministre ? La question se pose, tant il est vrai que l'avocat chic semble désormais solidement installé, à côté de Christian Clavier ou de Jean Reno, dans la garde rapprochée «people» du président de l'UMP. Le voilà, pour la deuxième fois en six mois, invité à produire un «travail de réflexion» pour éclairer le ministre de l'Intérieur. En décembre, Sarkozy l'avait déjà sollicité, en sa qualité d'«avocat de la mémoire et de la vérité» pour un «travail approfondi sur la loi, l'Histoire et le devoir de mémoire». Quelques semaines de réflexion plus tard, Klarsfeld proposait sa version corrigée du fameux amendement «colonisation» de la loi de février 2004 : «Les manuels scolaires reconnaissent les méfaits de la colonisation ainsi que ses aspects positifs.» Un silence charitable a accueilli cette contribution. Mais Sarkozy en redemande : «Connaissant la détermination et la grande compétence qui sont les vôtres, [...] je souhaiterais vivement que vous puissiez mener, à nouveau, un large travail de réflexion sur la délinquance des mineurs», écrit-il dans sa lettre de mission datée du 2 mai.
En 2007, Klarsfeld n'hésitera pas : «Je voterai Sarkozy, parce que je le trouve sympathique. Il a le mérite de répondre aux questions que posent l'insécurité, la violence et l'immigration. C'est, à mes yeux, le meilleur rempart contre l'extrême droite : on lui fait un procès en lepénisation très injuste.» Et il n'a pas de leçon à recevoir d'une gauche qui « porte en elle un PCF et une extrême gauche aussi démago que Le Pen».
Le coup de foudre remonterait à l'an passé : une rencontre «par hasard», à Longchamp, où les deux hommes font du vélo. Sarkozy a aussitôt saisi tout le parti qu'il pouvait tirer d'un supporter avocat de l'association des fils et filles des déportés juifs de France. Le 27 mars, à Douai, il était aux premières loges, parmi les spectateurs du meeting de précampagne du candidat à la présidentielle. S'il peut «aider» en 2007, Klarsfeld se tient à sa disposition. Pour le reste, il fait savoir qu'il n'est «candidat à rien» et que son «travail de réflexion» n'aurait pas été rémunéré. C'était donc un rapport gratuit. Précision rassurante.
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt