Malgré les difficultés, DDV se projette dans l'avenir
Englué dans les difficultés, Villepin se projette dans l'avenir
Englué dans les difficultés, contesté par sa majorité, Dominique de Villepin s'est résolument projeté dans l'avenir jeudi, en se fixant pour objectif de présenter "dans un an" un "modèle social rénové aux Français", comme pour montrer qu'il n'a pas abdiqué pour 2007.
Pour sa 11e conférence de presse mensuelle, celui qui a soufflé mercredi sa première bougie de Premier ministre a innové, délaissant les salons dorés de Matignon pour un théâtre de province, à Chartres.
"Il n'est pas question de faire une pause pendant un an" dans l'action gouvernementale, a-t-il martelé, refusant de se cantonner à expédier les affaires courantes d'ici à la présidentielle.
"Le gouvernement est à la tâche (...) Nous ne perdrons pas un jour pour répondre aux attentes des Français. Dans un an, je veux pouvoir présenter aux Français un modèle social rénové", a insisté M. de Villepin, qui a distribué la parole aux ministres qui l'entouraient.
Un message clair en direction des parlementaires UMP, qui lui ont récemment infligé deux camouflets, boycottant massivement le débat sur la motion de censure du PS et, fait sans précédent, réservant une ovation au ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo, régulièrement cité comme possible successeur pour Matignon. "Une répudiation en direct", s'est aussitôt réjouie l'opposition.
S'il s'est gardé de citer le moindre nom, M. de Villepin a aussi décoché une pique qui semblait viser M. Borloo --absent-- accusé par Matignon de "jouer perso" et de vouloir être calife à la place du calife: il a raillé "ceux qui réclament leur quatre-heures alors que c'est pas l'heure".
Malgré la gifle du CPE, les remous de Clearstream, une impopularité croissante, les attaques de son camp où des voix réclament son départ, le chef du gouvernement entendait afficher sa "sérénité", démontrer qu'il faudrait compter avec lui d'ici à la présidentielle.
Et s'il s'est dit "touché" et "changé" par les "épreuves" des derniers mois, il n'en a pas moins affirmé être "renforcé" dans sa "détermination" à gouverner.
Projet industriel Gaz de France-Suez, lutte contre le chômage, allègement des charges sur les heures supplémentaires, modernisation des relations sociales, sécurité, éducation... Le Premier ministre a égréné les dossiers sur lesquels il comptait avancer.
Mais, après un nouveau mea culpa sur le CPE --"c'est vrai, je suis allé trop vite"--, il a clairement laissé entendre que désormais, il agirait avec circonspection. Prudence donc aussi bien dans le domaine de la justice, où il ne veut pas d'une "réforme bâclée", que dans les réductions d'effectifs dans la fonction publique, où le "rabot" ne sera pas de mise.
"Je ne suis pas un homme de bilan", a-t-il assuré. Il a cependant vanté l'action de son équipe et mis en avant les résultats positifs qu'elle enregistre (emploi, croissance), en se prévalant notamment d'une gestion "financière responsable".
Fait nouveau, M. de Villepin s'est engagé dans le classique affrontement gauche-droite, prédisant que les socialistes allaient "jeter l'argent par les fenêtres" s'ils reviennent aux affaires.
Bernard Accoyer a sobrement souligné la "persévérance" du Premier ministre. François Hollande (PS) s'est dit, lui, frappé par "son entêtement, sa surdité, son aveuglement".
Sources : LINTERNAUTE
Posté par Adriana Evangelizt