Fillon, pamphlétaire embarrassé

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Fillon, surnommé la Girouette par un proche de Chirac... vu le nombre de fois qu'il a tourné sa veste et casaque, on peut effectivement se poser des questions.

Fillon, pamphlétaire embarrassé

Par Antoine GUIRAL

Désormais sarkozyste, l'ex-ministre, viré en 2004, déplore qu'on ne retienne de son livre que les violentes charges anti-Chirac.

François Fillon ou l'art de déclencher les tempêtes. Moins de deux semaines après avoir mis les pieds dans le plat en promettant de réformer les régimes spéciaux si Nicolas Sarkozy était élu chef de l'Etat, le conseiller politique du patron de l'UMP remet ça avec la sortie, prévue le 5 octobre, de son livre La France peut supporter la vérité (Albin Michel). La Lettre de l'Expansion, qui en a révélé des extraits, reprend une série de phrases sur Jacques Chirac accusé de porter «une responsabilité sérieuse [...] dans cette crise qui menace désormais tout l'édifice institutionnel bâti par le général de Gaulle». Ou encore cette amabilité : «Moi, je n'ai cessé de batailler contre sa conception bonapartiste de l'action politique, contre le verrouillage du parti gaulliste, contre l'absence de réflexion politique, contre le clanisme qui permettait aux plus serviles d'occuper souvent les plus hautes responsabilités.» 
Sans surprise, un proche de Chirac rappelait hier que Fillon «avait été viré du gouvernement à l'arrivée de Dominique de Villepin» et qu'il ne représentait «rien, si ce n'est une girouette». Mais, plus étonnant, l'ex-ministre a piqué une grosse colère hier, sur son blog, en assurant que «seules les quelques lignes sur Jacques Chirac sont reprises et tirées de leur contexte». Et, comme s'il peinait à assumer ses écrits, il dénonce «cette façon de traiter la politique à travers le seul prisme des luttes individuelles». 
Profondément humilié par son éviction alors qu'il estimait avoir mené avec les retraites «la réforme la plus difficile du quinquennat», Fillon a vite été récupéré dans les filets de Sarkozy. Homme d'idées et vraie puissance de travail, celui qui avait rédigé le programme de Chirac en 2002, cornaque aujourd'hui celui du patron de l'UMP. Depuis son «exécution politique» par Villepin, comme il a coutume de dire, il n'a pas revu Chirac. Tel un mercenaire de la politique, ce gaulliste social qui a biberonné des années au séguinisme a beaucoup voyagé sur l'échiquier de la droite, en quête d'un mentor. Après sa liaison balladurienne et ses rabibochages avec Chirac-Juppé, le voici ultrasarkozyste. Mais si Sarkozy, qui lui fait miroiter Matignon, se dérobait...
Sources : Libération

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LES HOMMES DE SARKO

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