Des milliers d'enseignants manifestent à Paris

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Des milliers d'enseignants manifestent à Paris

pour dire "non aux régressions"

Des milliers d'enseignants, souvent coiffés de bonnets d'âne, ont défilé samedi à Paris à l'appel de la FSU afin d'exprimer leur "exaspération" contre la politique du ministre de l'Education Gilles de Robien et les 5.000 suppressions de postes à la rentrée 2007.

Cette manifestation nationale a rassemblé entre 25 et 30.000 personnes, selon les syndicats, 13.500 d'après la police. Une mobilisation jugée "relative" par le ministre de l'Education, qui a souhaité "que vienne l'heure de l'apaisement".

M. de Robien a critiqué "ceux qui ne veulent évoquer l'Ecole qu'une calculette à la main", faisant valoir que le solde des suppressions de postes par rapport aux créations n'était que de "1.734 postes sur 1.243.000, soit -0,14%", une réduction "due à la baisse du nombre des élèves dans l'enseignement secondaire".

La manifestation s'est déroulée sous la bannière de plusieurs syndicats de la FSU, première fédération de l'Education (Snuipp-FSU, Snes, Snuep-FSU et Snesup). Y participaient aussi le Snetaa-EIL, Le Snalc-CSEN, la FAEN, des cortèges de l'Unef, des lycéens de l'UNL et la Fidl.

Tirant un âne derrière elle, une enseignante rousse expliquait: "on a amené un âne pour dire qu'on en a assez de l'entêtement et du mépris de Gilles de Robien, et pour lui dire qu'on ne marche pas au bâton et à la carotte !".

S'inquiétant des suppressions de postes, Danièle Atanassian, institutrice dans le Lot-et-Garonne, et sa collège Claudine Ricou du Finistère avaient revêtu un bonnet d'âne blanc.

"Avec ses réformes sur la lecture (retour au B.a Ba), la grammaire (retour des leçons de grammaire) et le calcul (apprendre les 4 opérations au CP), le ministre nous dit qu'on ne sait pas apprendre à lire et à compter aux enfants, il nous dénigre auprès des élèves et des parents", a estimé Danièle.

Exerçant en Ardèche, Michel Sévennier, syndiqué au Snuipp-FSU, a dénoncé une "dégradation du métier d'enseignant" et des "mesures de plus en plus autoritaires" du ministre.

"Les parents viennent nous demander où nous en sommes au primaire dans l'enseignement des langues, mais, avec toutes les annonces en ce moment prises comme des injonctions, c'est impossible de les mettre en oeuvre", a-t-il regretté.

Dans le secondaire, le moral n'est pas meilleur: "Je suis prof de techno dans un collège et on veut supprimer l'heure de préparation de labo pour les élèves", a expliqué Thierry Le Pottier, à propos du projet de décret qui prévoit de supprimer des "décharges horaires" pour quelque 50.000 enseignants qui n'enseignent que 17 heures par semaine au lieu de 18 pour pouvoir préparer des laboratoires ou corriger des copies.

"J'ai besoin de cette heure de préparation et ce décret va m'enlever 1.500 euros de revenu par an alors que notre pouvoir d'achat baisse", a-t-il souligné. Une perte de salaire, qui, fait valoir le ministère, peut être compensée par la possibilité pour les enseignants de faire des heures supplémentaires.

Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, résume: "cette manifestation, c'est pour dire +assez+ à une politique qui remet en cause les métiers et les moyens de l'Education nationale".

La FSU entend poursuivre la mobilisation le 8 février: les cinq fédérations de l'Education (FSU, Unsa-Education, Sgen-CFDT, Ferc-CGT, FAEN) ont appelé ensemble à la grève dans le cadre de la journée d'action des fonctionnaires sur le pouvoir d'achat.

Par ailleurs, des délégations du Snes-FSU, principal syndicat des collèges et lycées, ont rencontré samedi des représentants des candidats PS et Verts à la présidentielle et le candidat UDF François Bayrou pour "interpeller les candidats sur leur projet pour l'Ecole", selon un communiqué.

"Le Snes adressera dans les jours qui viennent 20 questions aux candidats qui leur permettront de préciser leurs intentions pour l'Education", ajoute le syndicat.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans ETAT D'URGENCE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article