L’ouverture dans la déconfiture ?

Publié le par Adriana EVANGELIZT

L’ouverture dans la déconfiture ?

par Nicolas Mangin

L’état de grâce de Sarkozy ne pouvait pas durer éternellement. Et les soucis proviennent malheureusement pour lui de l’ouverture qui lui est si chère depuis son entrée en fonction. Fadela Amara et Martin Hirsch dissimulent de moins en moins leurs désaccords, et à l’UMP, même les mécontents se lâchent

Nicolas Sarkozy aura bien essayé de recadrer les choses ce week-end, avec la réunion des cadres de l’UMP justement, au Conseil national du parti à la Mutualité à Paris. Enfin, pas lui directement, mais Patrick Devedjian, le secrétaire général de l’UMP qui y défendait la politique d’ouverture et le projet de mise en place d’une proportionnelle au Parlement. Mission réussie puisque deux motions ont été adoptées : la première prône l’ouverture des listes UMP aux municipales à des "personnes d’autres sensibilités politiques", la seconde approuve l’introduction d’une dose "minoritaire de proportionnelle" au Parlement.


Cependant, cette ouverture à laquelle Sarkozy tient tant pourrait bien finir par se retourner contre lui, ou du moins lui mettre des bâtons dans les roues. Le mois dernier déjà, Josselin de Rohan, président du groupe UMP au Sénat, sortait de la réserve ambiante en exprimant "l’opinion de beaucoup d’élus UMP qui ne veulent pas que le parti se transforme en auberge espagnole". Le député Alain Gest a enfoncé le clou samedi en déclarant que "des élus de Lutte ouvrière ou du Front national, nous en avons dans les conseils régionaux et franchement, ils ne voient pas l’intérêt". Mais gérer le scepticisme grandissant de la majorité n’est pas le seul souci de Sarkozy. Les personnalités de l’ouverture n’hésitent plus à critiquer le gouvernement.

La liberté de penser


Fadela Amara vient-elle de montrer la limite de l’ouverture ? La secrétaire d’Etat à la Ville s’en est violemment prise au projet de loi prévoyant des tests ADN pour les candidats au regroupement familial. "Je le dis aussi en tant que fille d'immigrés : il y en a marre qu'on instrumentalise à chaque fois l'immigration, pour des raisons très précises. Je trouve ça dégueulasse", a-t-elle déclaré hier sur France Inter. Amara défend sa liberté de penser, mais Devedjian l’a accusée "d'injurier les députés de la majorité". Pour Jean Leonetti, vice-président du groupe UMP, il y a une manière de dire les choses. Plus railleur, André Vallini, porte-parole du groupe PS à l'Assemblée nationale, a estimé qu’elle devait démissionner du gouvernement si elle suivait sa logique.


Issu aussi de l’ouverture à gauche, Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives, bataille pour que le gouvernement s'engage à maintenir l'hébergement d'urgence pour les sans-papiers. Il a auparavant jugé "inacceptable" un amendement de Thierry Mariani qui pourrait les exclure des centres d’hébergement stables.


Tout le monde semble être perdant pour l’instant : la droite qui s’use - et doute ? - à force de désamorcer des polémiques ; les personnalités de la gauche qui ne semblent pouvoir que se soumettre au gouvernement qu’ils ont rallié.

Sources Le petit journal

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Sarkozy et la gauche

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