VILLEPIN, LES TROMPETTES DE LA RENOMMEE

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Villepin: les trompettes de la renommée

par Patrice Biancone

Peut-être bien que l'ONU n'est pas en très grande forme et qu'elle rencontre des difficultés insurmontables, mais ce sommet qui va rassembler une multitude de chefs d'état et de gouvernements sera, pour au moins une personne, une aubaine. Dominique de Villepin, puisque c'est encore de lui qu'il s'agit, ne pouvait, en effet, rêver mieux ! Arrivé à Matignon pour succéder à Jean-Pierre Raffarin et sauver le second mandat de Jacques Chirac, le voilà qui, pour la seconde fois en peu de jours, enfile les habits de son mentor pour paraître sous les spotlights et entendre jouer les trompettes de la renommée, ce qui le conduit très sérieusement à penser qu'il a une chance pour 2007, même si de l'avis de Jacques Chirac l'affaire n'est pas dans le sac parce qu'il devra se soumettre à l'épreuve des primaires voulue par Nicolas Sarkozy.

Curieuse majorité, qui profite de l'absence d'opposition pour nous rejouer Petits meurtres entre amis. Il n'y a qu'à entendre Philippe Douste-Blazy ou Nicolas Sarkozy pour s'en persuader. Le premier ne décolère pas de se voir privé de ses prérogatives de ministre des Affaires étrangères et estime qu'il aurait dû lui-même remplacer Jacques Chirac à New York, ce que l'Elysée n'aurait pas envisagé un seul instant. Et le second qui n'a rien trouvé de mieux que de se rendre en Pologne pour bien montrer que, lui aussi, avait une stature internationale. Soulignons ici, que la Pologne est en délicatesse avec Paris. Que ce pays s'est engagé aux côtés des Américains en Irak. Et que Dominique de Villepin, à l’instar de Jacques Chirac, a boudé, en août dernier, le 25e anniversaire de Solidarnosc, ce qui, en d'autres temps aurait paru inimaginable.

Comme le dit la sagesse populaire: finalement on trouve surtout des alliances contre quelqu'un ou contre quelque chose. Dans le cas de Nicolas Sarkozy, il s'agissait de montrer que lui aussi, tout autant que Dominique de Villepin, pouvait être entendu à l'étranger et qu'il était capable de jouer les réconciliateurs. C'est sans doute un exemple de ce qu'il appelle la rupture: rapprocher la France de demain, celle qu'il pense diriger un jour, des Etats-Unis en passant par Varsovie. Si l'intention s'explique, en revanche, on peut dire sans se tromper, qu'elle aura peu d'impact sur des Français qui, n'en doutons pas, regarderont avec les yeux de Chimène un Dominique de Villepin retourner dans l'enceinte où il s'est illustré et où il a été applaudi par l'assistance des chefs d'Etats.

Il avait alors acquis de l'épaisseur et son très prochain discours en faveur d'un monde multipolaire et de la lutte contre la pauvreté, devrait, une nouvelle fois, satisfaire une majorité de pays membres de l'ONU. On appelle cela accéder à la notoriété. De quoi faire pâlir le ministre de l'Intérieur qui dit à qui veut l'entendre «que s'il suffisait d'aller à l'ONU pour rencontrer les français ça se saurait...» ou encore que «50 points d'avance dans les sondages c'est humiliant». Des mots qui dissimulent mal une vraie inquiétude. Mais après tout, comme le disait Platon, la subtilité des raisonnements est pour les philosophes et le coeur grand est pour les rois.


Sources : RFI

Publié dans VILLEPIN ET L'ONU

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A
Je te remercie Annie, cette fois j'avais été prévenue peu de temps auparavant par une de mes alertes Google... c'est gentil à toi... tu es un Ange !!!
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A
Un petit mot pour te prévenir Adriana, comme toujours, de ta célébrité naissante : un article du Nouvel Obs est consacré aux blogs politiques ("Militants,à vos blogs")et tu y es nommée...
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