La présidence vu par Sarkozy

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Ah enfin un article qui dénonce vraiment la dangerosité de Sarkozy par rapport à son discours de Jeudi. Il faut quand même noter qu'il ne manque pas de culot. Prononcer des voeux qui ne sont en fait qu'un réquisitoire contre Jacques Chirac et Dominique de Villepin en les regardant droit dans les yeux si l'on puit dire... et en s'imaginant déjà président. S'il croit qu'après une telle charge, le Peuple Français va lui confier son destin, il se trompe lourdement. Car le bonhomme nous apparaît de plus en plus inquiétant. A se demander s'il est dans son état normal ou si son ambition démesurée n'est pas en train de lui faire perdre la boule ! Qu'à cela ne tienne... tout ça est bon pour Dominique de Villepin... nous n'en sommes pas encore rendu à ce proche avenir où le Premier Ministre ne sera qu'un subalterne sans envergure d'un despote prétentieux. Non, nous n'y sommes pas encore et d'ailleurs... nous n'y serons jamais. Il n'est pas écrit dans les astres que Sarkozy sera le prochain dictateur de la France. Nous ne l'avons pas vu. Car comme l'a si bien dit DDV, nous ne sommes pas "déclinologues" justement mais espérologues et astrologues...

Faire du président un homme à tout faire

par Antoine GUIRAL


Il défend un régime présidentiel où le Premier ministre ne serait qu'un coordinateur.

Les pleins pouvoirs. Nicolas Sarkozy est encore loin d'être installé à l'Elysée, mais il a déjà des idées très précises sur l'étendue des pouvoirs qu'il compte s'octroyer s'il y accède un jour. Lors de ses voeux hier, il a avancé une série de propositions institutionnelles visant à fortement à renforcer les prérogatives, et donc le poids politique, du président de la République au détriment du Premier ministre. «Le futur président ne pourra être que différent de ceux qui l'ont précédé», a-t-il lancé, comme un cri du coeur, à la face de Jacques Chirac.

Intrusif. Tout en proclamant son «attachement aux institutions de la Ve République», le ministre de l'Intérieur propose en réalité d'en modifier en profondeur l'équilibre. Tout cela, explique-t-il, au nom des changements introduits par le quinquennat. Hier, Sarkozy s'est taillé son régime présidentiel de rêve avec un président qui «doit exercer les responsabilités du pouvoir et personne d'autre». Selon lui, le «pouvoir doit être dans les mains de celui qui a été élu et non celui qui a été nommé (le chef du gouvernement, ndlr)». S'il conserve la fonction de Premier ministre, c'est pour en faire un simple subalterne chargé de «coordonner» et non plus de «diriger» l'action du gouvernement comme le prévoit l'article 21 de la Constitution. De plus, le locataire de Matignon ne piloterait plus qu'une quinzaine de ministres de plein exercice dont «le nombre de départements ministériels ainsi que les attributions seraient fixés par une loi organique». Petite contrepartie, le nombre de mandats présidentiels serait limité à deux. «L'énergie que l'on met à durer, on ne la met pas à faire. Or c'est faire qui est le premier devoir d'un président», a-t-il dit en visant de nouveau Chirac. Comme dans un remake ­ bien réel cette fois ­ des Guignols de l'info parodiant le candidat Chirac en 1993 obsédé par son «boulot de dans deux ans», le patron de l'UMP a levé le voile, hier, sur la manière dont il entend exercer le métier de chef de l'Etat. Il veut être président «de la vie quotidienne des Français». Ceux qui le trouvent déjà omniprésent voire intrusif dans leur quotidien devront s'y faire : à l'Elysée, Sarkozy s'engage à se pencher, aussi, sur les «souffrances», les «aspirations», de ses concitoyens. Il réclame aussi que le chef de l'Etat «puisse venir expliquer directement sa politique aux parlementaires» avec des débats sur la politique étrangère, la défense et la politique européenne. Autre nouveauté pour le Parlement, Sarkozy souhaite que sénateurs et députés puissent adopter des «résolutions», sortes de voeux n'ayant pas force de loi. Enfin, il revisite une vieille proposition de François Mitterrand autorisant les citoyens à saisir sous certaines conditions le Conseil constitutionnel.

Avec l'ensemble de ce dispositif, Sarkozy cherche, comme à son habitude, à provoquer les débats autour de ses idées, et donc de sa personne. Cette volonté de donner en permanence le tempo du débat politique est sa marque de fabrique. Mais pour être à l'«avant-garde», il avance parfois à la va-vite. Le constitutionnaliste Guy Carcassonne juge, par exemple, que ses projets de réforme des institutions «manquent intrinsèquement de cohérence». Il explique ainsi que vouloir empêcher le Premier ministre de «diriger» l'action du gouvernement provoquerait une grave crise en cas de cohabitation : «Même si l'inversion du calendrier électoral l'a rendue moins plausible, rien n'empêche les Français de faire un choix politique dissocié à quelques semaines d'écart en élisant un président et une Assemblée qui ne soient pas du même bord.» Il juge tout aussi inquiétante la logique qui sous-tend son idée de dévaluer la fonction de Premier ministre : «C'est comme si Nicolas Sarkozy craignait déjà la concurrence ou l'ombre que pourrait lui faire son chef de gouvernement. Or tous les couples exécutifs de la Ve République ont fonctionné sur un rapport de force implicite. Cette manie de vouloir faire correspondre le droit au fait est dangereuse.»

Réquisitoire. A l'Elysée, voilà longtemps que l'on a mesuré, pour d'autres raisons, la dangerosité du ministre de l'Intérieur. En creux, ses propositions sont un réquisitoire contre la fonction présidentielle telle qu'incarnée aujourd'hui par Chirac. Mais hier les conseillers du chef de l'Etat avaient surtout le sentiment que Sarkozy venait de commettre une erreur en s'aventurant sur un terrain institutionnel. Comme si sa soif de pouvoir sans partage pouvait cette fois vraiment inquiéter l'opinion.

Sources : LIBERATION

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans LA LIBERTE EN DANGER

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G
faire attention à la retranscription de l'information:pour voir l'intégralité de ce qui s'est passé réellement, le site de l'ump:la présentation de libération ne reflète pas la réalité des événements notamment, nicolas sarkozy aurait ete "conquis" par le modèle américain... alors qu'il n'y fait simplement reference trois ou quatre fois dans un long discours et parfois pour le critiquer! essayer de le presenter comme un pur liberal est tromper la realite car dans son discours nombreux furent les atttaques contre le système anglais ( sur le juge d'instruction) et le libéralisme(critique sur la retranscription des faits, non sur les posittions politiques exprimées...)
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M
Voilà donc dit en guise de voeux, le projet sarkozyste ... Une présidence tiers mondiste pour la france .probablement à partir de 2007 .. autrement dit : un président de la république qui serait tout à fois premier ministre, vice-président et pourquoi pas maréchal aussi .<br />  <br /> Les Voeux 2006 de Sarko. pour la France ressemble plus aux rêves d'un candidat dictateur tiers-monsiste qu'à autre chose.<br /> <br /> Mais pouvait-on attendre mieux de notre Hongrois national !!!<br /> Sincèrement, je ne le crois pas !  marcel
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