Derrière le "miracle" du chômage, la stagnation des actifs

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Qui peut franchement croire au "miracle" de la baisse du chômage sous une présidence où le mot "miracle" en lui-même ne peut être qu'inexistant car, force nous est de constater que Sarkozy est incapble du moindre prodige. Avec les Français du moins. Avec Carla, cela doit être autre chose. Le premier miracle étant qu'elle lui voit six cerveaux ! Diantre ! Faut-il qu'il soit imaginatif avec elle pour qu'elle en arrive à cette conclusion. On sourit en écrivant parce que, franchement, on se pose des questions. Etait-elle à jeun au moment de cette constatation ? Nous savons, par expérience, qu'effectivement la vue peut devenir grossissante voire enjolivante en ingérant certaines substances. Certains chamans entrevoient même Dieu. Il se murmure même que Moïse aurait reçu les tables de la Loi en sacrifiant au kaneh-bosm et que Yeshoua était accro au cannabis.  Tout est donc possible. On peut voir double. On peut voir triple. Et pourquoi pas doubler le triple ? Mais normalement après la descente, les choses redeviennent normales pour ne pas dire banales et la dure réalité s'impose alors. Rien n'a changé. Et en ce qui concerne le chômage, la situation aurait même empiré. Ce qui est tout à fait normal d'ailleurs vu que les économies sarkoziennes se font en premier lieu sur les chômeurs. Il vaut mieux, il est vrai, enlever le peu qu'il a à celui qui n'a pas grand-chose et laisser millions et milliards à ceux qui possèdent plus que de raison. Voilà la vraie Justice. Nous l'avons déjà dit, Sarkozy n'est pas un christique. Et c'est bien dommage car nous serions les premiers à l'encenser. Rangeons les rêves au placard.

La vérité chomastique est cependant nettement moins reluisante qu'on voudrait nous le faire croire. Il y a moins de chômeurs, effectivement, car passé un certain laps de temps, ils sont automatiquement rayés des cadres et vont rejoindre la liste des ASS et Rmistes. Nous avons trouvé sur Marianne un commentateur qui dit ceci :

Les inscrits réels à ANPE :

Les catégories de chômeurs
Nombre de demandeurs d'emploi par catégories
Unité : milliers

Nombre de demandeurs d'emploi

Ceux qui n'ont pas travaillé plus de 78 heures dans le mois 2 478 800 dont :
Cherchent un temps plein
1 910 500
Cherchent un temps partiel
337 200
Cherchent un CDD 229 100

Ceux qui ont travaillé plus de 78 heures dans le mois 626 300 dont :
Cherchent un temps plein 468 700
Cherchent un temps partiel
68 900
Cherchent un CDD 88 700

TOTAL DES DEMANDEURS D'EMPLOI 3 103 100

Source : Ministère de l'emploi. Année des données : 2008

Comme on peut le voir, la réalité à jeun est bien différente. Parlons maintenant des Rmistes dont on nous dit que le nombre a diminué. Là, pareil, quelle imposture ! Car en réalité, il se produit la même chose que pour le chômage. Au bout d'un certain nombre de mois, ils sont eux aussi rayés des cadres et se retrouvent sans aucune ressources donc à la rue. Des futurs SDF en puissance comme il y en a tant aux Etats-Unis, lire Dans le ventre de New-York. Qui, franchement, ce gouvernement croit-il berner ? Comment le chômage serait-il en baisse avec tous les licenciements que la politique de Sarkozy entraîne ? Où sont les créations d'emploi ? Et comment peut-on en créer avec l'allongement du temps de travail ? Nous ne sommes pas des économistes mais il nous semble qu'il vaudrait mieux employer deux travailleurs effectuant 7 à 8 h chacun qu'un seul qui en ferait de 15 à 17 comme certains le préconisent.

Ceux qui sont au sommet n'ont aucune compétence pour la réalité sociale. Ils pressurisent la classe ouvrière favorisant ainsi l'Inculture et la délinquance. Les prisons françaises sont atteint de battre le record de 125 % de surpopulation pénale. 63.838 détenus recensés au 1er juin alors qu'il n'y a que 50.746 places disponibles. Mais il est bien évident que ceux-là sont autant de soustraits à la fameuse baisse du chômage. Victor Hugo disait : «Celui qui ouvre une porte d'école ferme une prison». Une phrase que devrait méditer Sarkozy alors qu'il s'apprête au licenciement de dizaines de milliers de personnel dans l'Education nationale. Mais il est vrai que l'Instruction n'est pas vraiment son domaine. Nous n'avons pas à faire là à un Jules Ferry qui visait à rehausser le niveau d'Education de tous les enfants, on pousse au contraire à l'abrutissement et l'abêtissement le plus complet. Quelle tristesse !





Derrière le "miracle" du chômage, la stagnation des actifs


Par Guillaume Duval


Le 5 juin dernier, l’Insee publiait les chiffres officiels du chômage au premier trimestre 2008. Ils faisaient apparaître une baisse sensible du nombre des chômeurs, descendu à 2 millions de personnes, ainsi que du taux de chômage, ramené à 7,2% de la population active, pour la première fois depuis 1982. Cette (bonne) nouvelle a immédiatement donné lieu à un grand exercice d’autosatisfaction de la part du gouvernement, Christine Lagarde, ministre de l’Economie, en tête:

"Grâce à l’accélération des réformes pour libérer le travail, moderniser le service public de l’emploi et soutenir la compétitivité des entreprises, l’économie française crée des emplois."

Pourtant ce n’est pas, en réalité, le dynamisme des créations d’emplois qui explique cette baisse. Au contraire: sa véritable cause, la stagnation de la population active, a plutôt de quoi inquiéter si elle devait se confirmer au cours des prochains mois.

Les chiffres publiés par l’Insee ont surpris tous les observateurs. A commencer par l’Insee lui-même, qui avait pronostiqué, dans sa note de conjoncture publiée en mars dernier, que le chômage cesserait de baisser cette année. De plus, le chiffre des créations d’emplois au premier trimestre 2008, publié également par l’Insee quelques semaines auparavant, avait été très mauvais: avec 39000 emplois supplémentaires seulement dans le secteur concurrentiel, on avait créé quatre fois moins d’emplois qu’au premier trimestre 2007. De son côté, le nombre des chômeurs inscrits à l’ANPE faisait apparaître, une fois corrigé des variations saisonnières, l’inflexion prévue par l’Insee avec 7700 chômeurs de plus au premier trimestre 2008 par rapport au dernier trimestre 2007: leur nombre augmentait de nouveau pour la première fois depuis 2005.

Au cours des dernières années, les chiffres du chômage avaient donné lieu à de vives polémiques du fait que le nombre des chômeurs inscrits à l’ANPE baissait davantage que ceux recensés par l’Insee sur la base d’enquêtes réalisées directement auprès des Français. D’où des accusations de manipulation à travers une politique de radiation agressive des chômeurs inscrits à l’ANPE. Au premier trimestre 2008, on s’est retrouvé dans la situation inverse: le chômage a baissé davantage selon l’Insee que ce qu’on pouvait attendre au vu de l’évolution des inscrits à l’ANPE. Or, il paraît peu probable, dans le contexte actuel, que l’agence soit brutalement devenue laxiste au premier trimestre 2008. Comment expliquer dès lors le miracle des bons chiffres de l’Insee?

La réponse se trouve dans le détail des données publiées: entre le premier trimestre 2008 et le dernier trimestre 2007, ce qu’on appelle la population active, c'est-à-dire l’ensemble des gens qui ont un emploi ou en recherchent un, n’a augmenté, selon l’Institut statistique, que de 5000 personnes en France, soit à un rythme annuel de 20000 personnes. Alors que l’an dernier ce nombre avait augmenté de 122000 personnes et plutôt de 200000 personnes par an au cours des années antérieures. Il fallait donc créer au minimum autant d’emplois supplémentaires chaque année pour commencer à faire baisser le chômage.

Le départ en retraite des baby-boomers explique bien sûr cette inflexion, mais son effet n’aurait pas du être aussi important que ne le mesure l’Insee au premier trimestre. En effet, il aurait dû être compensé en partie par le fait que des gens, jusque là découragés de prendre un emploi, se remettent à tenter leur chance sur le marché du travail. Or cela ne s’est pas produit: à force de ne créer pour l’essentiel que des petits boulots mal payés et à temps très partiels dans les services aux personnes, les gens ont été découragés de chercher un emploi. Et du coup, l’Insee trouve qu’il y a moins de chômeurs.

Il faut toujours prendre les évolutions mesurées sur un seul trimestre avec beaucoup de pincettes, mais si cette tendance devait perdurer, elle n’aurait rien de rassurant pour l’économie et la société française. Même si elle contribue à limiter le nombre des chômeurs officiellement reconnus comme tels...

Sources
Rue 89

Posté par Adriana Evangelizt

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