Sarko va faire entendre sa différence

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Il est clair et net que l'entêtement de Dominique de Villepin va profiter à Sarkozy. Son clan s'est déjà nettement désolidarisé et les mauvais commentaires fusent de tout bord. Qui va donc apparaître comme le sauveur d'ici quelques jours ? La réponse est claire comme de l'eau de source.

CPE : Sarkozy va faire entendre sa différence

Plutôt silencieux depuis le début de la crise, le patron de l'UMP devrait avancer des propositions samedi prochain. Dans une interview à Paris-Match, il affirme qu'il ne quittera pas maintenant le gouvernement. Mais le camp sarkozyste s'interroge et critique l'obstination de Dominique de Villepin.

 

Deux mois après le début du conflit sur le CPE, pour beaucoup de députés UMP, la question n'est plus : " comment sauver ce projet ?"  mais plutôt :  "comment sortir la majorité de cette crise ?" Si la très grande majorité des parlementaires hésite encore entre la solidarité gouvernementale et le peu d'enthousiasme pour le dispositif du Premier ministre, les proches de Nicolas Sarkozy font désormais ouvertement entendre leur différence et leurs critiques. Ils n'entendent pas sombrer avec celui qu'un élu a comparé mardi au " commandant du Titanic ". Mardi soir, alors que la réunion de la majorité à Matignon  était à peine terminée, les critiques de certains fusaient.

Premier à avoir tiré la sonnette d'alarme sur les dangers du CPE, Hervé de Charette a jugé que "c'était un déplacement pour rien". "C'était un discours très fermé" a regretté Roselyne Bachelot en affirmant qu'il y avait "beaucoup d'inquiétude" chez les parlementaires. "Villepin, c'est " droit dans mes bottes ", c'est 1995 + 1997", a ajouté un autre élu, en allusion à Alain Juppé, puis à la dissolution ratée de 1997. "On a retrouvé ce soir le guerrier", ont commenté des parlementaires en s'étonnant de son langage. Certains l'ont comparé "au chef de l'Ordre du Temple solaire", ou bien encore "au joueur de flûte qui conduit les rats hors de la ville pour les noyer".

En déplacement mercredi en Allemagne pour une réunion des ministres de l'Intérieur du G6, Nicolas Sarkozy est resté silencieux. Mais plus pour longtemps. " Personne ne comprendrait que le président du parti majoritaire ne joue pas son rôle dans une situation de crise politique" a expliqué un proche du patron de l'UMP. Recevant samedi à Paris 1500 nouveaux adhérents de l'UMP, il devrait exposer " librement ses propositions pour une sortie de crise ". Des propositions qu'il a exposées dès dimanche dernier au Premier ministre lors d'un long tête-à-tête mais ce dernier est resté campé depuis sur sa stratégie de fermeté et d'essoufflement du mouvement.

Une cause qui ne vaut pas une telle crise

Mais sous couvert de l'anonymat, un député sarkozyste affirme que " l'on ne peut plus s'entêter de cette façon avec un million de personnes dans les rues, et surtout pour une cause qui ne vaut pas une telle crise. Le CPE n'est qu'un dispositif auquel beaucoup d'employeurs ne croient pas, ce n'est tout de même pas une réforme globale du marché du travail ". Nicolas Sarkozy est donc engagé dans un numéro d'équilibrisme délicat : d'un côté, le président de l'UMP charge ses proches, notamment Brice Hortefeux, secrétaire général délégué, de réitérer la "solidarité et loyauté" du parti à l'égard du Premier ministre. De l'autre, le ministre de l'Intérieur déclare " qu'un éventuel retrait du CPE relève du seul Premier ministre " comme il l'a répondu lundi à Ajaccio aux journalistes qui l'interrogeaient.

Dans le Paris-Mach de ce jeudi, il glisse déjà une mise en garde qui lui permet de se positionner en retrait du CPE : il existe un "danger" que l'"effervescence lycéenne et étudiante réveille l'agitation dans les banlieues", prévient le ministre de l'Intérieur. Et il propose "une expérimentation de six mois" du CPE, au bout de laquelle ce nouveau contrat serait soumis à évaluation avec les organisations syndicales et étudiantes. Proposition reprise par Gilles de Robien dans un entretien au Progrès. Par ailleurs, selon le Figaro daté du 21 mars, Nicolas Sarkozy aurait préconisé une " suspension du CPE pour un mois, le temps de négocier des aménagements.

Nicolas Sarkozy va-t-il quitter le gouvernement à l'occasion de cette crise sur le CPE ?  Dans Paris-Match, il assure que non. Tous ses amis s'accordent en effet à penser qu'"il ne peut partir maintenant. Il faut une opportunité". "Ce serait une erreur de sa part, car ce serait pris pour un coup stratégique", explique Manuel Aeschlimann, chargé de suivre l'opinion publique à l'UMP. Toutefois, selon Le Monde daté du 23 mars, la sortie du gouvernement prévue pour le début 2007 pourrait être anticipée. Après la fin de la tempête, il tirera le bilan politique de cette séquence et notamment les risques qu'il encourt à soutenir un Premier ministre qui pourrait se voir remis en selle s'il sortait victorieux de cette bataille.

Sources : TF1

Publié dans LA LIBERTE EN DANGER

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