Villepin ne convainc ni les syndicats, ni les patrons

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Villepin ne convainc ni les syndicats, ni les patrons

Les mesures en faveur du pouvoir d'achat annoncées lundi soir par le premier ministre laissent sceptiques les syndicats, qui dénoncent le caractère facultatif du chèque transport et la déresponsabilisation des entreprises sur la question des bas salaires. Le patronat, de son côté, fait tout son possible pour que ses charges soient les moins élevées.

Au lendemain des annonces, largement attendues, de Dominique de Villepin pour soutenir le pouvoir d'achat, ni les syndicats, ni les patrons ne semblent satisfaits. Le premier ministre, qui a tenté de déminer le terrain social pour s'assurer une fin de législature calme, n'a qu'à moitié réussi son pari. Certes, les organisations de salariés saluent la création du « chèque transport », dont le montant atteindra 100 euros pour ceux qui utilisent leur voiture, et 200 euros pour ceux qui utilisent les transports collectifs là où ils existent. Mais son caractère facultatif a du mal à passer. François Chérèque, leader de la CFTC, pointe le risque d'accroissement des inégalités entre « les entreprises qui ont les moyens de faire du social » et les autres, « celles qui ont plus de difficultés, en particulier les petites entreprises ». De son côté, la Confédération générale des PME, qui ne digère pas ce dispositif, a indiqué qu'elle faisait toujours du lobbying auprès du gouvernement pour « obtenir des abaissements de charges ou de fiscalité qui permettent un coût quasi nul pour l'entreprise ».  

La revalorisation de la prime pour l'emploi, autre mesure de soutien aux classes les plus modestes, n'a pas non plus soulevé de grand enthousiasme. Certes, la hausse est spectaculaire, puisque le plafond de la PPE, versée à 9 millions de personnes dont le revenu du travail ne dépasse pas 1,4 Smic, passera de 540 à 940 euros. Mais c'est la philosophie même de ce « treizième mois » que les syndicats combattent. Ainsi, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, regrette que le gouvernement « se substitue aux entreprises, qui ont la responsabilité de la revalorisation des salaires ». François Chérèque entend d'ailleurs profiter de la conférence sur l'emploi et les revenus, dont le principe a été annoncé lundi par Dominique de Villepin et qui devrait se tenir avant la fin de l'année, pour soulever cette question. Un moment dont devrait aussi profiter le Medef pour mettre sur la table une idée qui fait déjà bondir les syndicats : un Smic différent selon les branches et les territoires, fixé par une commission indépendante.

Sources : L'EXPANSION

Posté par Adriana Evangelizt

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