Les policiers dénoncent une "nette recrudescence" des violences

Publié le par Adriana EVANGELIZT

L'article justement parle des jeunes policiers de province mutés aux alentours de Paris. Un de nos amis est justement dans cette situation, il a demandé sa mutation et il dit lui même que "travailler là-bas, c'est craignos"... lorsqu'il vient voir ses proches ici, il n'a plus envie de repartir "là haut" comme on dit en parlant de Paris... pour lui, c'est un calvaire...

Après Epinay, les policiers dénoncent

une "nette recrudescence" des violences

Les policiers font état d'une nette recrudescence de la violence dans les banlieues à leur égard, depuis les émeutes de l'automne 2005, après une nouvelle agression de trois des leurs à Epinay-sur-Seine (Seine-saint-Denis) vendredi soir, un véritable "un guet-apens" selon eux.

Christophe Estève, 30 ans, un policier de la brigade anti-criminalité (BAC) a été blessé au visage, dans la cité d'Orgemont, où trente à cinquante jeunes l'ont pris à partie avec ses deux collègues.

Selon les policiers, il s'agissait d'un "guet-apens" au cours duquel des coups de feu ont été tirés "de part et d'autre", sans faire de blessés, la BAC ayant dû faire usage des armes de service "afin de se dégager".

"Démotivation", "manque de moyens, "suspicion", "caillassages répétés" et "interventions risquées" dans les cités HLM sensibles: les policiers n'ont pas de mots assez forts pour exprimer leur "ras-le-bol".

En septembre dernier, Alliance (1er syndicat de gardiens de la paix) avait donné le ton en organisant un meeting de rentrée rassemblant à Paris un millier de gardiens de la paix issus des départements proches de Paris.

Plusieurs policiers de Seine-Saint-Denis, dans une ambiance assez chaude, avaient dénoncé, à l'instar de Loïc Lecouplier, responsable dans le 93, des "conditions de travail de plus en plus dures", "l'insuffisance des effectifs et des moyens" et les "agressions".

L., 36 ans, sous couvert de l'anonymat, en poste dans ce département depuis huit ans dans une BAC de La Courneuve, avait témoigné: "On ne peut plus aller dans les cités et effectuer la moindre intervention sans être encerclé et que des gens s'interposent".

"Il nous faut donc intervenir de manière percutante et rapide, avec du renfort, sans faire de vagues, au mépris du contact humain avec la population", selon lui.

Les policiers, y compris ceux de l'encadrement, "sont trop jeunes" dans les quartiers sensibles. Ils viennent de province et sont affectés dans des départements difficiles dès leur sortie d'école de police, selon lui. "Ils découvrent parfois un vrai +no man's land+ et n'ont qu'une envie, partir".

Sur six camarades arrivés avec lui dans ce département, quatre ont obtenu une mutation.

"On nous demande du résultat" et "le travail de fond ne se fait pas". "Il y en a marre de la suspicion, marre de la démotivation", concluait-il. "Un jour, il y aura un mort chez nous, c'est sûr".

Plusieurs gardiens et officiers, interrogés par l'AFP, se reconnaissent dans ces propos.

P., 45 ans, est brigadier en poste à Montfermeil, toujours dans le 93, un secteur très sensible: "Personne n'a tiré les leçons des émeutes (de 2005)". "Nous ne sommes pas assez formés aux violences urbaines et nous sommes en situation de corps-à-corps, clan contre clan".

"Nous n'y intervenons plus du tout de la même façon, avec d'excessives prudences, flashball et tonfa (instrument de d'auto-défense) à la main, dans au moins deux véhicules de police", relate-t-il. "Un sentiment d'impunité s'est installé dans les cités".

Pour M., 38 ans, officier dirigeant une unité de choc dans ce même département, un "cap a été franchi" avec le coup de feu tiré contre un véhicule de CRS durant les émeutes. "C'est de plus en plus fréquent et ce n'est pas normal cette guerre qui ne dit pas son nom", dit-il.

Lors de chaque intervention "chaude", il laisse ses hommes envoyer des SMS à leurs familles: "tout va bien", écrivent-ils "à intervalles réguliers".

Sources : AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans DELINQUANCE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article