Raffarin sera entendu dans l'affaire Clearstream

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Raffarin sera entendu comme témoin

dans l'affaire Clearstream

 

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin sera entendu mercredi ou jeudi en tant que témoin dans l'affaire Clearstream, a-t-on appris de sources proches du dossier confirmant une information de l'Est Républicain.

A six mois de la présidentielle, l'affaire Clearstream revient sur le devant de la scène, avec la prochaine audition par la justice de la numéro trois du gouvernement, Michèle Alliot-Marie, et le souhait de Dominique de Villepin d'être entendu "le plus vite possible".

A la demande des juges chargés de l'enquête, la ministre de la Défense sera prochainement entendue comme témoin, ce qui signifie qu'aucune charge n'est pour l'heure retenue contre elle. Le Conseil des ministres devrait donner son feu vert mercredi, selon la procédure habituelle pour l'audition d'un ministre.

Le Premier ministre Dominique de Villepin, dont le nom a été beaucoup cité dans ce dossier, a de son côté affirmé mardi à Caen qu'il souhaitait apporter son témoignage "le plus rapidement possible". Le Premier ministre a toutefois souligné n'avoir "reçu aucune demande" d'audition de la part des juges d'instruction chargés du dossier. "J'ai moi même suffisamment souffert de calomnies et de mensonges dans ce dossier pour souhaiter que toute la transparence soit faite au plus vite et que toute la lumière soit faite", a-t-il affirmé.

L'audition de Mme Alliot-Marie ne pourra pas avoir lieu avant son retour des Etats-Unis, où elle part mercredi pour une visite de quatre jours. "Je souhaite que la procédure aille le plus vite possible", a déclaré mardi au Monde la ministre, qui entend que "toute la lumière soit faite sur cette affaire", dans laquelle le nom de son compagnon Patrick Ollier est cité.

Les juges veulent l'interroger sur l'état exact de ses connaissances, en 2003 et 2004, sur la manipulation lancée à partir de listings falsifiés de la société Clearstream, attribuant à de nombreuses personnalités -dont Nicolas Sarkozy, qui s'est porté partie civile- des comptes bancaires occultes.

A ce jour, seuls Jean-Louis Gergorin -ancien responsable d'EADS, proche de M. de Villepin et corbeau présumé- et l'informaticien Imad Lahoud -suspecté d'être l'auteur des falsifications- sont mis en examen. Mais les noms de l'actuel Premier ministre et de la ministre de la Défense occupent une large place dans les notes et dépositions d'un autre personnage clef, le général Philippe Rondot, qui pendant ses investigations s'est régulièrement entretenu de cette affaire avec M. de Villepin -qui n'était pourtant pas son supérieur hiérarchique- et le directeur de cabinet de Mme Alliot-Marie.

Les numéros un et trois du gouvernement, dont les noms ont été régulièrement cités dans les révélations de presse sur l'affaire, ont toujours argué de leur bonne foi, s'estimant eux aussi victimes. Reste que ces nouveaux développements tombent mal pour Mme Alliot-Marie, mise en avant par les chiraco-villepinistes comme une possible concurrente de Nicolas Sarkozy dans la course à l'Elysée. Elle même n'exclut rien et fera connaître sa décision dans trois mois.

Pour le Premier ministre, qui poursuit sa remontée dans les sondages, ce calendrier n'est pas des plus heureux non plus.

Il pourrait lui aussi être entendu, et le 8 octobre, il se disait d'ailleurs soucieux de pouvoir s'expliquer: "je suis non seulement prêt à apporter mon témoignage si nécessaire à la justice, mais je le souhaite".

Si la tempête Clearstream, avec son lot de tensions entre sarkozystes et villepinistes, s'était quelque peu calmée depuis l'été, le climat est à nouveau à l'orage entre les deux camps.

Les petites phrases assassines sont de retour de part et d'autre, faisant redouter à beaucoup de députés, qui reviendront devant les électeurs en 2007, la réapparition de la "machine à perdre".

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article