Villepin défend le plan d'Airbus et récuse "l'impuissance" de l'Etat

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Villepin défend le plan d'Airbus

 et récuse "l'impuissance" de l'Etat

Dominique de Villepin a défendu jeudi le plan de restructuration d'Airbus, "nécessaire" pour "préparer l'avenir", promettant l'engagement actif de l'Etat sur ce dossier très épineux pour la majorité et qui pourrait empoisonner la campagne présidentielle.

Lors de sa 19e conférence de presse mensuelle à Matignon, le Premier ministre a réaffirmé qu'il n'y aurait pas de "licenciement sec" et annoncé que l'Etat allait débloquer 100 millions d'euros pour la filière des matériaux composites (fibre de carbone...), essentiels pour la construction des avions de nouvelle génération.

Récusant l'argument de "l'impuissance des politiques", il a affirmé, face aux critiques de l'opposition, que le plan de restructuration constituait "un partage équitable" des efforts entre la France et l'Allemagne, les deux principaux actionnaires.

Tout en assurant "mesurer pleinement l'inquiétude" suscitée par le plan Power 8 -qui prévoit notamment la suppression de 10.000 emplois, la France étant la plus touchée avec 4.300 postes concernés- M. de Villepin a estimé que ce plan était "nécessaire pour sortir définitivement de la situation d'incertitude et préparer l'avenir".

Alors que FO a annoncé que les salariés de l'avionneur manifesteraient mardi et observeraient une demi-journée de grève dans toutes les villes de France où sont implantées des usines Airbus, le Premier ministre a affirmé que, sans l'implication du gouvernement, "ce n'est pas de l'inquiétude que vous verriez dans les yeux de nos compatriotes" mais "du désespoir". "Il n'y a pas d'un côté une entreprise qui se bat et l'Etat qui regarde", a-t-il lâché.

"Je ne dis pas que tout est rose (...) Mais il ne faut pas chercher à tout peindre en noir. Il y a une bataille à livrer, il faut la gagner (...) A nous de rester mobilisés pour que la France tire son épingle du jeu", a-t-il lancé, s'agaçant d'une question d'une journaliste en lui rétorquant qu'elle "découvrait les réalités du monde dans lequel nous vivons".

Il s'est en outre montré des plus réservés sur l'utilité d'une réunion d'urgence du Parlement sur la politique industrielle de la France et l'avenir d'Airbus, réclamée par les socialistes.

Pour ce qui devrait être son avant-dernière conférence de presse, le chef du gouvernement n'a pas attiré la foule des grands jours à Matignon: une quinzaine de journalistes, cinq questions -aucune sur la présidentielle- et un exercice bouclé en quarante minutes seulement, là où certaines de ses prestations, il y a un an, pouvaient durer près de deux heures. Se posant une nouvelle fois en Premier ministre qui assurera sa tâche "jusqu'au dernier jour" et s'exprimera "avec beaucoup de liberté" pour dire "la vérité aux Français", il a estimé que les choix de son gouvernement en matière économique et sociale devaient être "poursuivis" dans le prochain quinquennat.

"C'est l'orientation qu'a prise ma famille politique et je m'en félicite", a-t-il dit, sans citer le candidat UMP à la présidentielle, Nicolas Sarkozy. M. de Villepin, qui apparaît quelque peu évincé du débat présidentiel, pourra toutefois se consoler en voyant sa cote de popularité remonter dans les derniers sondages (+7 points dans le baromètre CSA publié jeudi à 39% d'opinions positives).

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

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