Quand Fillon critiquait vertement son prédécesseur Villepin
La critique est facile, l'Art difficile. La qualité principale de François Fillon est d'avoir attendu patiemment son heure sans broncher pour devenir Premier Ministre. Alors pour cela, il lui fallait déglinguer de Villepin, enfoncer le poignard bien profond pour montrer qu'il était digne du poste. Plus on regarde les politiques et davantage on aime les bêtes... elles, au moins, sont sincères...
Quand Fillon critiquait vertement son prédécesseur Villepin
François Fillon et Dominique de Villepin le 12 janvier 2005 sur le perron de l'Elysée
François Fillon, nommé jeudi à Matignon, s'est parfois montré très critique envers son prédécesseur Dominique de Villepin, dont il avait notamment dénoncé "la faute" sur le Contrat première embauche (CPE).
Le nouveau Premier ministre, qui n'a jamais pardonné au tandem Chirac-Villepin son éviction "brutale et sans explication" du gouvernement en juin 2005, avait alors définitivement basculé dans le camp de Nicolas Sarkozy, avec lequel il avait pourtant entretenu des relations très tumultueuses en début de quinquennat.
"Quand on fera le bilan de Chirac, on ne se souviendra de rien. Sauf de mes réformes", assénait-il le 3 juin 2005 dans un entretien au Monde.
Dans son livre "La France peut supporter la vérité", paru à l'automne 2006, M. Fillon a continué de régler ses comptes avec l'ancien président de la République mais aussi avec Dominique de Villepin.
Qualifiant de "faute" son passage en force sur le CPE, il y voyait deux explications "plausibles": "l'ignorance du Premier ministre des ressorts profonds du pays ou bien une trop grande confiance en soi". "Dans les deux cas, ce sont des défauts sérieux pour un dirigeant politique", ajoutait-il en ironisant sur "l'éloquence" et les "qualités intellectuelles" de M. de Villepin.
"Pour forcer le destin, il faut préparer le terrain. Par orgueil et précipitation, Dominique de Villepin a malheureusement fauté", insistait-il. Interrogé la semaine dernière, lors d'une rencontre informelle avec la presse, sur ses relations avec M. Fillon, M. de Villepin affirmait toutefois: "François Fillon est un ami".
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt