La France opposée à la force pour libérer Ingrid Betancourt

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Il est clair et net que s'ils attaquent par la force, les otages seront exécutés.

La France opposée à la force pour libérer Ingrid Betancourt

Mélanie, la fille d'Ingrid Bétancourt, reçue avec sa famille le 18 mai 2007 à l'Elysée par Nicolas Sarkozy


Paris reste "opposée à une action militaire" pour libérer la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, a indiqué vendredi soir le ministère des Affaires étrangères, après une déclaration du président colombien Alvaro Uribe en faveur d'une libération de l'otage par la force.

"Nous vérifions la teneur des déclarations prêtées au président Uribe", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère, Jean-Baptiste Mattéi. "Nous rappelons notre position constante en la matière: nous sommes opposés à une action militaire qui risque de mettre en péril la vie des otages", a-t-il ajouté.

S'exprimant vendredi devant les responsables de l'armée colombienne, le président Uribe s'est prononcé pour la libération "par des moyens militaires" d'Ingrid Betancourt et des trois Américains détenus par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). "Les FARC ne veulent pas d'accord humanitaire, c'est pourquoi nous insistons sur la libération par des moyens militaires", a déclaré M. Uribe.

Lors d'une conversation téléphonique d'une demi-heure jeudi soir avec M. Uribe, le président Nicolas Sarkozy avait affirmé être "déterminé à obtenir le retour d'Ingrid Betancourt", retenue depuis février 2002. De son côté, M. Uribe a accepté la demande de M. Sarkozy d'envoyer "très rapidement à Paris" son conseiller spécial, Luis Carlos Restrepo, qui est haut commissaire pour la paix en Colombie.

La fille de l'otage, Mélanie, reçue avec sa famille vendredi par le chef d'Etat français, a affirmé que "le président Sarkozy a dit au président Uribe à quel point il croyait fermement à une solution négociée et surtout pas à une libération par la force qui, on le sait, est un échec". La France, l'Espagne et la Suisse ont proposé en 2005 de démilitariser une zone du pays afin de permettre cet échange, mais la guérilla et le gouvernement se sont toujours opposés sur les modalités de ce plan.

"Il se moque du président de la République en France, il se moque de la France", a déclaré Mélanie Betancourt à France 2. Pour la jeune femme, "c'est un show médiatique qu'est en train de faire le président colombien, il le fait le jour même où le président français nous reçoit". "Si vous voulez libérer quelqu'un par la force, vous allez l'annoncer comme ça au monde entier ? Surtout pour que ses ravisseurs le sachent et pour qu'au moindre bruit d'hélicoptère la première chose qu'ils fassent c'est exécuter l'otage. Ca vous semble logique ?", a-t-elle demandé.

Très "inquiète", la Fédération Internationale des Comités Ingrid Betancourt a demandé à "la communauté internationale d'intervenir auprès du président Uribe pour qu'il accepte de s'engager dans la voie d'une solution négociée via un accord humanitaire avec la guérilla, plutôt que dans des actions militaires dont il porterait personnellement la responsabilité des conséquences".

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Ingrid Betancourt

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