Jack Lang claque la porte des instances du PS, attisant le trouble

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Jack Lang claque la porte des instances du PS, attisant le trouble

Jack Lang a claqué mercredi la porte des instances du PS, attisant encore le trouble que la politique "d'ouverture" de Nicolas Sarkozy sème dans le parti dirigé par François Hollande.

Alors que six personnalités venues du PS ou de gauche siègent au gouvernement, que Dominique Strauss-Kahn est soutenu par l'Elysée dans sa candidature au FMI, Jack Lang a annoncé sa décision dans une lettre à François Hollande transmise à l'AFP, expliquant qu'il ne se reconnaissait plus dans les "méthodes de direction" du Premier secrétaire.

"En conséquence, je te présente ma démission de Secrétaire national et je suspends ma participation aux travaux du Bureau national", écrit l'ancien ministre socialiste.

Son geste répond directement à une décision, votée à l'unanimité mardi par le Bureau national, organisme dirigeant du PS, de suspendre des instances dirigeantes tout responsable qui participerait "à titre personnel" à une commission mise en place par le gouvernement.

Décision qui vise au premier chef M. Lang, sollicité avec d'autres personnalités, notamment de gauche, par le président Nicolas Sarkozy pour siéger dans une commission de réforme des institutions.

M. Hollande était préparé à ce tir: "Jack Lang a anticipé l'application de la décision du Bureau national" et "sans doute qu'il va accepter cette mission", a-t-il affirmé à l'AFP. Il précise qu'il garde tout son "respect" pour l'ancien ministre mais estime que son geste est un facteur de "clarté".

Henri Emmanuelli, leader historique du PS, minimise l'incident : "Cela n'affectera en rien la marche et l'avenir du PS, j'en suis désolé pour lui".

Après s'être dit "honoré" de la proposition présidentielle, M. Lang a clairement laissé entendre mercredi qu'il pourrait accepter la mission présidentielle: "Citoyen libre, je servirai mon pays selon les règles de conduite que seule ma conscience me dictera et fort de la confiance populaire qui m’est accordée".

Député du Pas-de-Calais, secrétaire national au développement au PS, M. Lang rappelle sa "loyauté" envers le parti et ses longs états de service: "Militant socialiste je suis, militant socialiste je reste".

La direction du PS ne l'entend pas de cette oreille et cherche à mettre fin aux "débauchages individuels", dénonçant une stratégie présidentielle visant à déstabiliser le parti.

"Derrière la constitution de ces commissions et ces missions, Nicolas Sarkozy essaie de jouer, d'instrumentaliser", avait dénoncé mardi François Hollande, soulignant que les règles démocratiques veulent que "l'opposition soit respectée". En terme plus guerrier, Jean-Marc Ayrault a mis en garde M. Sarkozy : s'il a l'intention de "casser" le PS "il nous trouvera".

Mais le PS doit aussi chercher à éviter le piège d'apparaître sectaire, alors que selon un dernier sondage, 82% des Français approuvent la politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy.

M. Hollande a ainsi réaffirmé que le parti accepterait de participer à des commissions avec la droite, à la condition de pouvoir désigner lui-même ses représentants.

Six personnalités issues du PS ou de la gauche ont rejoint le gouvernement, l'ancien ministre Hubert Védrine a accepté une mission, et Nicolas Sarkozy a promis de pas s'arrêter en si bon chemin.

Dans ce contexte, l'acceptation par Dominique Strauss-Kahn de se porter candidat à la direction du FMI, avec le soutien du président Sarkozy et de l'Union européenne, ajoute aux interrogations.

Certes le PS ne met pas dans le même panier la décision de DSK et les "débauchages", se disant fier qu'un poste prestigieux échoie à un des siens. Mais le départ d'un poids lourd au moment où le parti affirme vouloir se rénover après sa défaite a un goût amer, comme le signe d'une fuite des cerveaux.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Sarkozy et la gauche

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