Information judiciaire contre X visant les activités de l'Arche de Zoé

Publié le par Adriana EVANGELIZT

 Le parquet de Paris a ouvert mardi une information judiciaire contre X

visant les activités de l'Arche de Zoé

Le président de l'Arche de Zoé, Eric Breteau, a été entendu en août par la brigade de protection des mineurs (BPM) dans le cadre d'une enquête sur un éventuel rôle d'intermédiaire joué par l'association en vue de l'adoption d'enfants du Darfour par des Français, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Depuis le mois de juillet, la BPM de la police judiciaire parisienne est chargée d'une enquête de suspicion d'activité d'intermédiaire en vue de l'adoption ou du placement, auprès de familles françaises, de mineurs de 15 ans, visant l'Arche de Zoé. C'est à ce titre que son président a été entendu cet été, a-t-on indiqué de source proche du dossier.

Christophe Letien, un membre de l'association, a affirmé à l'AFP que M. Breteau avait été interrogé en raison de son projet de ramener en France des enfants orphelins de la province soudanaise du Darfour, et avait été mis hors de cause.

Le parquet de Paris a ouvert mardi une information judiciaire contre X visant les activités de l'Arche de Zoé, accusée jeudi au Tchad d'avoir enlevé 103 enfants, après avoir eu connaissance d'activités d'adoption "sans autorisation".

L'enquête judiciaire, confiée à un juge d'instruction du TGI de Paris, a été ouverte "dans le contexte d'une dénonciation laissant penser qu'une association allait se livrer à une activité d'intermédiaire dans le domaine de l'adoption sans autorisation", avait-on précisé mercredi de source judiciaire.

Par ailleurs, plusieurs membres de Children Rescue, l'opération controversée montée par l'ONG l'Arche de Zoé et destinée à amener en France une centaine d'enfants affectés par le conflit du Darfour, avaient été transportés par des avions de l'armée française, a-t-on appris vendredi auprès de l'état-major des armées.

"Dans le cadre du soutien que nous apportons aux ONG au Tchad, nous avons transporté des membres de cette ONG comme on le fait avec de nombreuses autres organisations", a indiqué à l'AFP le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, de l'état-major.

Selon lui, des membres de l'opération, dont certains portaient des uniformes de pompiers, ont ainsi été transportés à trois reprises de la fin août à la mi-septembre par des avions militaires français, profitant de rotations entre N'Djamena et Abéché.

"Ces gens s'étaient présentés comme participant à l'opération Children Rescue destinée à soigner des enfants sur place", a souligné le commandant Prazuck. "L'opération elle-même avait reçu l'accord des autorités tchadiennes ainsi que de l'aide du HCR", le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies, a-t-il spécifié.

"Les enfants n'ont en revanche jamais été transportés par des moyens militaires français", a-t-il encore affirmé.

Le Tchad a annoncé vendredi qu'il sanctionnerait "sévèrement" les responsables d'une opération controversée et avortée qui visait à emmener en France une centaine d'enfants affectés par les violences dans l'est du Tchad et au Darfour, au Soudan voisin.

Le président tchadien Idriss Deby Itno a accusé vendredi l'ONG Arche de Zoé d'avoir perpétré "un enlèvement pur et simple" des 103 enfants "récupérés" la veille par la police dans l'est du Tchad alors qu'ils allaient embarquer dans un avion à destination de la France.

"C'est un enlèvement pur et simple des enfants (...) par des ONG dites humanitaires qui sont installées dans notre pays et qui ont trompé la vigilance du Tchad", a déclaré le chef de l'Etat à la presse à Abéché, selon un enregistrement transmis à l'AFP à N'Djamena.

Selon lui, les enfants "enlevés" ne sont pas orphelins, contrairement à ce qu'affirme l'association française Arche de Zoé, mais "ont leur père et leur mère". Ils allaient être emmenés en France "contre le gré de leurs parents", a insisté le président Deby.

Neuf Français au total, des membres de l'ONG Arche de Zoé à l'origine de cette opération et trois journalistes, interpellés jeudi à Abéché, principale ville de l'est tchadien, étaient toujours en garde à vue vendredi matin.

"L'enquête se poursuit", a affirmé un responsable local. Les autorités de N'Djamena accusent les Français de "trafic d'enfants".

Un responsable local de l'ONU a indiqué vendredi que l'association n'a jamais été enregistrée au Soudan, relevant que de nombreuses mises en garde avaient été émises.

"Cette association n'a jamais été enregistrée ici", a affirmé à l'AFP Antoine Gérard, chef du Bureau de Coordination des Affaires humanitaires (BCHA-OCHA) de l'ONU au Soudan.

Ce responsable, qui avait été alerté "il y a quelques mois" par l'ambassade de France du risque d'un tel projet, a estimé plus probable qu'il ait été monté à partir du territoire tchadien.

La "plupart" des 103 enfants concernés par une opération avortée visant à les emmener en France sont "originaires du Tchad", et non du Darfour, au Soudan, comme l'affirme l'ONG à l'origine de ce projet, a déclaré vendredi à l'AFP une responsable de l'Unicef.

"Les bandages qu'ils portaient (lorsque la police les a récupérés alors qu'ils allaient embarquer à bord d'un avion pour être transportés en France) ne recouvraient aucune blessure", a-t-elle expliqué.

Le groupe de 103 enfants, âgés de un à huit ans, est composé de 81 garçons et 22 petites filles, selon l'Unicef, qui a envoyé une équipe au centre social en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la Croix-Rouge et le gouvernement tchadien.

Sources Edicom

Posté par Adriana Evangelizt

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