Paris confirme son intention d'envoyer un émissaire en Iran
Paris confirme son intention d'envoyer un émissaire en Iran
par Natalie Nougayrède (avec Christophe Jakubyszyn
et Corine Lesnes, à Washington)
Le ministère français des affaires étrangères a confirmé, mardi 16 janvier, que la France envisageait d'envoyer un émissaire à Téhéran, ajoutant qu'il serait chargé de discuter des "questions régionales", notamment du Liban, et du "droit d'Israël à exister". Le Quai d'Orsay a par ailleurs fait état d'"entraves" au travail de l'ambassade de France à Téhéran, souhaitant que l'ambassadeur, Bernard Poletti "puisse avoir tous les contacts utiles" auprès des officiels iraniens. M. Poletti rencontre des difficultés pour obtenir des entretiens avec des officiels iraniens, alors que l'ambassadeur d'Iran à Paris bénéficie d'un accès large aux responsables français, fait-on remarquer au Quai d'Orsay.
Aux Etats-Unis, l'initiative de Jacques Chirac d'envoyer un émissaire à Téhéran n'a pas été considérée comme une "grande idée", mais le porte-parole du département d'Etat, Tom Casey, s'est borné à rappeler, mardi, que la France, comme d'autres pays européens, entretient des relations diplomatiques avec Téhéran. "Nous espérons seulement, a-t-il dit, que tout contact diplomatique avec l'Iran, de la part de quelque pays que ce soit, s'attache à rappeler à ce pays qu'il doit respecter ses obligations internationales. Cela inclut les résolutions du Conseil de sécurité sur le programme nucléaire."
En France, la cellule diplomatique du candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, admet avoir été informée "entre Noël et le jour de l'an" du projet d'envoyer le ministre des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, à Téhéran. Les conseillers de M. Sarkozy précisent qu'il n'est pas intervenu auprès de M. Chirac ou de M. Douste-Blazy pour s'y opposer. Ils ajoutent toutefois que "l'idée d'envoyer un ministre des affaires étrangères ne semble pas appropriée pour cette mission, ce serait disproportionné".
Sources Le Monde
Posté par Adriana Evangelizt