SARKOZY EN POLOGNE

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Un article du Figaro intéressant sur plusieurs points. Le principal étant que Nicolas Sarkozy fait ami-ami avec les dirigeants des pays qui sont en froid avec Jacques Chirac. Nous noterons aussi qu'il continue d'envoyer des piques à Dominique de Villepin du style : «Croyez-vous vraiment que prononcer un discours à l'ONU fasse de vous un présidentiable ?» On apprécie l'aigreur du commentaire en pensant haut et fort que l'on préfère mille fois voir la noble tête de Dominique de Villepin à l''ONU et à la présidence du pays de France plutôt qu'un teigneux dévoré par la jalousie et par l'ambition.

Sarkozy soigne son image internationale

Le candidat Sarkozy a repris sa tournée internationale. Première étape de cette rentrée : la Pologne, où il s'est rendu hier, pour une visite éclair mais bien remplie. Le président de l'UMP, qui revendique sa proximité avec Angela Merkel, a dix-neuf mois pour «élargir son cercle de connaissances», selon l'expression qu'il a utilisée en s'envolant vers Gdansk, où l'attendait Lech Walesa. Il veut en profiter pour se rapprocher en priorité des dirigeants de l'Europe élargie, qu'il considère comme ses futurs interlocuteurs. Une façon de préparer l'après-2007, mais aussi de se distinguer de la «vieille Europe» stigmatisée par Donald Rumsfeld avant le déclenchement de la guerre en Irak et incarnée par le couple Chirac-Schröder.


Et la Pologne lui en offrait l'occasion. A Bercy, l'ex-ministre de l'Economie avait créé le G 5, qu'il jugeait plus apte à dynamiser l'Europe que le moteur franco-allemand. La Pologne, avec ses 40 millions d'habitants, est à ses yeux le partenaire idéal pour construire un G 6 capable de «refonder l'Union européenne».


Autre attrait, non négligeable pour un prétendant à la succession du président de la République : les relations franco-polonaises ne sont pas au beau fixe. Quand la Pologne décida de soutenir l'offensive américaine, Jacques Chirac évoqua son passé communiste en affirmant : «Quand on a été esclave si longtemps, il en reste quelque chose au fond de l'âme». C'est peu dire que les Polonais n'ont pas apprécié. Et les choses ne se sont pas vraiment arrangées depuis lors.


En août dernier, l'absence du président comme du premier ministre français a été remarquée à Gdansk, où vingt-deux chefs d'Etat et de gouvernement s'étaient rendus pour célébrer l'anniversaire des accords du même nom. Une absence que Nicolas Sarkozy a qualifiée de «scandale» et qu'il s'est promis de réparer, fût-ce à titre personnel.


Promesse tenue après sa rencontre, hautement symbolique, avec Lech Walesa, mais surtout à l'issue de son entretien, très politique, avec Donald Tusk, président de la Plate-Forme civique. Ce parti «ami» de l'UMP est donné largement gagnant aux législatives du 25 septembre, ce qui place son leader en position de favori pour la présidentielle, qui aura lieu les 9 et 23 octobre. Autant dire que Nicolas Sarkozy tenait à ce que leur rendez-vous constitue le point fort de sa visite, même s'il avait prévu de rencontrer ensuite le premier ministre polonais à Varsovie.


Opération réussie : Donald Tusk, déjà soutenu par Lech Walesa mais aussi par Angela Merkel, avait mobilisé la presse en l'honneur de son nouveau supporter français. A l'issue de leur entretien, le président de la Plate-Forme civique s'est déclaré «persuadé que la période des malentendus» était «déjà terminée» entre la France et la Pologne, grâce à Nicolas Sarkozy, et s'est réjoui d'avoir un «tel garant de l'amitié franco-polonaise». En contrepartie, son homologue de l'UMP lui a lancé un franc et massif «bonne chance !» pour les prochaines échéances électorales et a salué son «identité complète de vue, sur tous les sujets» avec Donald Tusk.


L'«homme politique le plus populaire de France», pour reprendre la formule employée par une partie de la presse polonaise, est d'autant plus déterminé à poursuivre son tour de l'Europe et du monde que ces voyages lui épargnent l'affrontement direct avec Dominique de Villepin. Les ambitions de «l'héritier» agacent Nicolas Sarkozy, même s'il affecte la sérénité. Revenant dans l'avion sur leur week-end à La Baule, il a expliqué : «Le samedi, j'ai laissé faire. Et qui peut dire que le dimanche je n'ai pas ramassé la mise ?»


La présence du premier ministre à New York lui a inspiré un commentaire de la même eau : «Croyez-vous vraiment que prononcer un discours à l'ONU fasse de vous un présidentiable ?» Le favori des sondages le reste et cela semble, du moins pour le moment, suffire à son bonheur.

Sources : LE FIGARO

Posté par Adriana Evangelizt

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