Réactions au plan de DDV

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Alors, il faut le dire, les réactions ne sont pas bonnes, pas bonnes du tout. A part celles de la droite bien sûr... mais pas de tous d'ailleurs. On peut même dire que c'est un tollé général, un lever de boucliers... bref... et Valérie Pécresse qui clame en plus... "Les propositions présentées par Dominique de Villepin ont été élaborées à la suite de plusieurs entretiens avec le président de l'UMP Nicolas Sarkozy." Que vient faire le ministre de l'Intérieur dans cette histoire ? Pas étonnant alors qu'il y ait des choses pas claires dans ce contrat... il faudrait quand même des garanties pour les jeunes travailleurs. Dire, par exemple, que ce contrat ne peut être rompu que si une faute grave est commise par l'employé. Ca prouverait au moins que tous les avantages ne sont pas que pour les patrons. Il va falloir rattrapper cette bourde vite fait. Car c'en est bien une. Quoique si c'est le nettoyeur qui a soufflé l'idée, le Prince de Neuilly et l'ami des riches, on sait exactement à quoi s'en tenir vu son amour de l'humain...

LES REACTIONS

Voici les réactions aux mesures annoncées lundi 16 janvier par le Premier ministre pour l'emploi des jeunes, parmi lesquelles la création d'un nouveau contrat de travail, le Contrat première embauche (CPE), sur le modèle du Contrat nouvelle embauche (CNE) lancé cet été.

Les syndicats


Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT : "C'est une nouvelle étape de déréglementation profonde du droit du travail qui est à l'ordre du jour". "Il est remarquable (...) qu'il ne soit pas une seule fois question de politique économique pour créer de l'emploi. La flexibilité pour les salariés devient le seul leitmotiv et le substitut à toute politique de développement. Face à cette nouvelle étape d'éclatement des garanties collectives, les organisations syndicales se doivent de réagir et d'agir dans l'unité. Il faut une concertation rapide en ce sens". (Communiqué, lundi 16 janvier)

L'Unef, principal syndicat étudiant : "Le contrat première embauche (CPE), avec sa période d'essai de deux ans, constitue une nouvelle mesure d'exception qui va conduire de manière dramatique la jeunesse à une plus grande précarité.

Véritable insulte, cette mesure illustre une nouvelle fois l'idée que le gouvernement se fait de la jeunesse: une main d'oeuvre bon marché, une variable d'ajustement pour les entreprises leur permettant d'embaucher sans contraintes et de licencier à tout moment. Le gouvernement prend la responsabilité de creuser un peu plus le fossé entre la jeunesse et le reste de la société. Alors que le premier emploi conditionne très largement la suite de la carrière professionnelle, cette mesure réaffirme la négation d'un droit à l'avenir de qualité pour les jeunes. Sous prétexte de lutter contre le chômage, cette mesure est en réalité une nouvelle attaque contre le code du travail et fait de la précarité une règle". (Communiqué, lundi 16 janvier)

François Desanti, le secrétaire général de la CGT-chômeurs, a estimé qu'avec la création du contrat première embauche (CPE), le gouvernement "organise les funérailles du contrat à durée indéterminée" (CDI). "Comme le contrat nouvelles embauches (CNE), le CPE est un contrat précaire, mal payé, qui va mettre une main d'oeuvre toujours plus corvéable sur le marché du travail".
"Cela ne va pas permettre, contrairement aux annonces qui sont faites, à ces jeunes d'avoir un accès au logement et au crédit normal, on sait que les bailleurs et les banquiers vont être extrêmement prudents". La CGT-chômeurs considère que l'addition de ces nouveaux contrats (CPE, contrat senior...), "c'est la remise à l'ordre du jour de ce qu'on appelait avant les contrats journaliers. Cela veut dire que l'avenir du salariat se conjugue au minimum". "On assiste à l'organisation d'un grand garage de la précarité", dit-il enfin. (Déclaration, lundi 16 janvier)

La Fédération syndicale unitaire (premier syndicat de la Fonction publique d'Etat) a dénoncé "une généralisation de la précarité pour les jeunes (...), quasi systématiquement condamnés à passer par un sas de précarité pour accéder à l'emploi, et à voir sans cesse reculer la perspective d'un emploi stable". Le syndicat considère que le CPE représente "un nouveau coup porté aux droits des salariés et un pas de plus dans la remise en cause du CDI".
"Le prétexte de mesures d'urgence pour débloquer la situation de l'emploi, notamment des jeunes, est d'autant moins acceptable que le Contrat nouvelles embauches n'a en aucune façon démontré son efficacité en matière de lutte contre le chômage, qu'il a au contraire multiplié les effets d'aubaine et de substitution". (Communiqué, lundi 16 janvier)

L'UNSA, l'Union nationale des syndicats autonomes "désapprouve le contrat première embauche qui ne ferait que conduire à la généralisation du contrat nouvelle embauche qu'elle a déjà rejeté par ailleurs". L'organisation syndicale estime que "seule une véritable politique de croissance visant à créer des capacités de production supplémentaire pourra permettre de lutter contre le chômage". (Communiqué, lundi 16 janvier)

Jean-François Roubaud, président de la CGPME, s'est félicité de voir le gouvernement "privilégier la relance de l'emploi plutôt que l'assistance". "Faire du premier emploi en faveur des jeunes une nécessité absolue, c'est vraiment ce que nous souhaitons nous aussi".
Mais cette proposition "nécessite des clarifications pour ne pas risquer d'introduire une complexité supplémentaire dans les dispositifs destinés à favoriser l'emploi des jeunes". La Confédération souligne "le besoin de stabiliser et d'adapter les mécanismes existant avant que de multiplier les systèmes dérogatoires", et estime que l'extension du contrat nouvelle embauche (CNE, réservé aux entreprises de 20 salariés au plus), aux PME comptant jusqu'à 250 salariés, "aurait sans doute permis d'amplifier les excellents résultats de ce nouveau type de contrat". (Déclaration, lundi 16 janvier)

Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT: "Sous prétexte d'améliorer la situation des jeunes, le Premier ministre leur propose un seul contrat de travail excessivement précaire qui est le contrat nouvelles embauches (CNE). J'y vois-là une aggravation de la précarité des jeunes. Le patronat a donc gagné : le CNE va pouvoir être étendu à la totalité des entreprises et va devenir la forme naturelle d'entrée dans le travail des jeunes, alors qu'il est condamné par toutes les organisations syndicales. Cette extension intervient alors qu'il n'y a pas eu d'évaluation approfondie du CNE".
(Déclaration, lundi 16 janvier)

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO: "Contrairement à ce que dit le Premier ministre, le contrat première embauche (CPE) est une extension du contrat nouvelles embauches avec la même période d'essai de deux ans. Aujourd'hui, alors qu'on n'a aucune évaluation sérieuse du CNE, on l'étend à toutes les entreprises pour les moins de 26 ans ce qui représente d'ailleurs une discrimination à leur encontre. Il y a bien une volonté de, petits bouts par petits bouts, grignoter le CDI. Et l'annonce du Premier ministre d'une discussion sur la réforme du contrat de travail s'inscrit dans cette démarche". Jean-Claude Mailly s'inquiète par ailleurs des exonérations de charges patronales pour les contrats jeunes en entreprise, mesure qui selon lui "risque de fragiliser le système de financement de la protection sociale".
En revanche, le secrétaire général de FO estime "plutôt positives" les mesures concernant la formation en alternance et les stages qui devront être indemnisés lorsqu'ils durent au moins trois mois. (Déclaration, lundi 16 janvier)

Jacques Voisin, président de la CFTC: "On est encore dans une logique de plus de souplesse pour l'entreprise et d'allégements des charges, sans se poser la question de la compensation. On ne peut pas demander aux partenaires sociaux de réfléchir à la réforme du financement de la protection sociale et continuer sur cette logique d'allégements des charges sans contrepartie qui conduit à une déresponsabilisation des entreprises. Le contrat première embauche (CPE) reste à préciser. Pour l'heure, on reste dans la logique du corvéable et jetable à merci. Les propositions faites sont parcellaires. Elles ne répondent pas aux vrais problèmes".
Quant à ouvrir des négociations sur une réforme des contrats de travail, "si la logique c'est 'comment on traite la précarité?', on est prêt à regarder. Mais on ne veut pas être dans la situation des discussions sur le contrat nouvelles embauches (CNE) où le gouvernement nous a écouté pour agir ensuite à sa guise". (Déclaration, lundi 16 janvier)

La CFDT : "Dominique de Villepin choisit de répondre à la précarité des jeunes par un nouveau contrat précaire.
Malgré les mesures d'habillage (...), il s'agit ni plus ni moins d'un 'CNE jeunes' pour les entreprises de plus de 20 salariés qui instaure une discrimination par l'âge dans l'accès à l'emploi. Loin de sécuriser les parcours professionnels, cette mesure donne au contraire aux employeurs la possibilité de licencier les jeunes sans motif et à tout moment. L'accès des jeunes à l'emploi mérite autre chose qu'un contrat standard qui ignore la diversité des niveaux de qualification et des parcours initiaux". (Communiqué, lundi 16 janvier)

Bernard Van Craeynest, président de la CFE-CGC: La CGC salue "une volonté de s'attaquer aux racines d'un certain nombre de maux de société. On a toujours dit qu'il valait mieux maintenir quelqu'un le plus possible dans l'emploi plutôt que de le détruire en le faisant passer par le chômage. Le CPE nous semble présenter l'intérêt d'une période probatoire de deux ans nettement plus courte que les huit à onze ans que mettent en moyenne les jeunes aujourd'hui pour intégrer un emploi.
Mais comme pour le CNE, il faudra voir si ce dispositif permet de lever la barrière psychologique qui fait que les chefs d'entreprises hésitent à embaucher les jeunes et les moins jeunes. On verra à l'issue des deux ans si les patrons vont jouer le jeu et ne pas licencier pour reprendre des gens derrière avec le même dispositif". (Déclaration, lundi 16 janvier)

Les politiques


A gauche

François Hollande, Premier secrétaire du PS: Le "contrat première embauche" est un "sous-contrat avec un sous-salaire, avec une sous-sécurité, c'est-à-dire une vraie précarité". Il a fustigé "un contrat dérogatoire au droit commun". Le Contrat nouvelles embauches (CNE) "n'a pas créé un emploi de plus. Ce qui est en cause, c'est l'éclatement maintenant du droit du travail selon les catégories et les âges". (Voeux à la presse, lundi 16 janvier)

Parti communiste français : "Décidément, le Premier ministre n'a qu'une idée en tête, insécurité sociale et flexibilité au détriment des salariés. Comment construire son avenir, quand votre employeur peut vous licencier du jour au lendemain, sans justification, pendant deux ans ?" (Communiqué, lundi 16 janvier)

La LCR, la Ligue communiste révolutionnaire, s'est indigné d'une "nouvelle agression contre les jeunes et le monde du travail". "Un pas de plus vient d'être franchi dans l'institutionnalisation de la précarité pour tous". "Le chômage massif que connaissent les jeunes est utilisé par le gouvernement pour détruire le code du travail, les garanties collectives et faire de l'emploi précaire la règle commune". Dès lors, "il y a urgence à réagir tous ensemble". "Le monde du travail doit s'opposer à la politique du gouvernement, sans attendre 2007, par des mobilisations interprofessionnelles, par la grève". (Communiqué, lundi 16 janvier)

Alain Bocquet, président du groupe PCF à l'Assemblée nationale: "le gouvernement traite les jeunes au rabais". "Sous prétexte de sortir les jeunes de la trappe de la précarité, le gouvernement les traite comme les travailleurs de seconde zone" et "cautionne le recours massif des employeurs aux stages et aux petits boulots" (Communiqué, lundi 16 janvier)

Sergio Coronado, porte-parole des Verts : les jeunes "seront soumis à une période d'instabilité au moment même où ils sont en quête de stabilité pour commencer leur vie d'adulte. C'est, comble de l'ironie, dans le cadre du débat parlementaire sur l'égalité des chances, discuté au Parlement à la mi-février, que sera mis en place le dispositif" (Communiqué, lundi 16 janvier)

Gaëtan Gorce, porte-parole du groupe socialiste pour les questions sociales et l'emploi : "Au total, le Premier ministre prend prétexte de l'emploi pour remettre en cause, comme il l'avait déjà fait, notre droit du travail et les protections des salariés. Avec d'un côté le CNE et le CPE pour les jeunes, et de l'autre l'extension des CDD pour les seniors, on discerne une volonté du gouvernement de prendre en tenaille le CDI" (Communiqué, lundi 16 janvier)

A droite


Patrick Ollier, président UMP de la commission des Affaires économiques: C'est une "mesure courageuse et efficace". "L'indemnité obligatoire pour les stages de plus de trois mois est aussi de nature à lutter contre la précarité". (Communiqué, lundi 16 janvier)

Jean-Michel Dubernard, président UMP de la commission des Affaires culturelles et sociales: "Avec le lancement du contrat première embauche, le gouvernement a obéi à une double conviction: le combat pour le plein emploi suppose une stratégie à la fois globale et ciblée. Il faut en finir avec l'exception française qui veut que, dans l'hexagone, plus qu'ailleurs en Europe, les jeunes sont placés de façon quasi systématique au bout de la file d'attente des demandeurs d'emplois". (Communiqué, lundi 16 janvier)

Valérie Pécresse et Luc Chatel, porte-parole de l'UMP: "Nous nous félicitons de l'initiative du Premier ministre de mener la bataille pour l'emploi des jeunes. C'est une offensive prioritaire" car "redonner le moral aux Français c'est d'abord redonner confiance aux jeunes. Les propositions présentées par Dominique de Villepin ont été élaborées à la suite de plusieurs entretiens avec le président de l'UMP Nicolas Sarkozy.
C'est une solution gagant-gagnant : il y a plus de souplesse pour les entreprises, plus de protection pour les jeunes, avec des droits au chômage, à la formation, qui n'existaient pas auparavant.
280.000 contrats de nouvelle embauche (CNE) ont été réalisés après cinq mois de mise en oeuvre, c'est un bon résultat mais comme nous avons le taux de chômage le plus élevé d'Europe chez les jeunes, il était nécessaire de passer à la vitesse supérieure dans le domaine des jeunes". (Déclaration, lundi 16 janvier)

Josselin de Rohan, président du groupe UMP au Sénat : "Le réforme globale du contrat de travail, la réforme du financement de la Sécurité sociale, celle du régime des heures supplémentaires, démontrent que le Premier ministre et le gouvernement entendent mener une action durable et approfondie, pour permettre à la France de concilier la nécessaire sécurisation des salariés avec la recherche de la compétitivité et le renforcement de notre économie." (Communiqué, lundi 16 janvier)

Roger Karoutchi, sénateur UMP des Hauts-de-Seine et président du groupe UMP au Conseil régional d'Ile-de-France : la création du contrat de première embauche "va permettre de sortir du cycle infernal chômage/précarité qui touche de très nombreux jeunes en Ile-de-France.
La perspective d'entrer directement en CDI dans le monde du travail est un vrai progrès par rapport à la situation actuelle" (Communiqué, lundi 16 janvier)

Nicolas Dupont-Aignan, député UMP de l'Essonne et président du club Debout la République : "L'intention du gouvernement de favoriser l'emploi des jeunes est louable, mais le contenu des mesures annoncées relève une fois de plus de l'accompagnement du chômage des jeunes, qui plus est dans le sens de la précarisation, plutôt que de son traitement" (Communiqué, lundi 16 janvier)

Autres


L'association patronale Croissance Plus s'est félicitée de l'annonce de la création du contrat première embauche, "qui devrait encourager les chefs d'entreprise à donner leur chance aux jeunes". "C'est un pas en avant en faveur de la relance des créations nettes d'emplois en France, domaine où notre pays affiche un retard criant par rapport à nos partenaires économiques", a déclaré Geoffroy Roux de Bezieux, président de l'association des entreprises à forte croissance. Croissance Plus, qui demandait une extension du CNE (Contrat nouvelles embauches) à toutes les entreprises de moins de cinq ans, salue "une initiative qui devrait encourager les chefs d'entreprise à donner leur chance aux jeunes et à les embaucher dans le cadre d'un contrat CDI plutôt qu'à leur proposer des stages, des CDD ou des contrats aidés". (Communiqué, lundi 16 janvier)

L'organisation étudiante Fage a regretté que "la précarisation qui s'applique à l'ensemble des salariés, par le biais du CNE, s'applique désormais également aux jeunes par l'intermédiaire du CPE". "La mise en place d'une période d'essai de deux ans prive les jeunes de la stabilité nécessaire à la réalisation de projets et de l'espoir d'un avenir serein". La deuxième organisation étudiante a en revanche exprimé sa satisfaction devant d'autres mesures annoncées lundi par Dominique de Villepin, comme "l'exonération totale de charges pour tous les contrats à durée indéterminée (CDI, CNE, CPE) signés au profit de jeunes de moins de 26 ans au chômage depuis plus de six mois" ou "l'indemnisation du chômage dès le quatrième mois" ou encore la rémunération obligatoire des stagiaires en stage supérieur à trois mois. (Déclaration, lundi 16 janvier)

Sources : LE NOUVEL OBSERVATEUR

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans CHÔMAGE

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