Emploi, tremplin incertain pour DDV

Publié le par Adriana EVANGELIZT

En attendant pendant qu'il y en a qui  roulent carrosse à l'Elysée, pour éponger la dette, c'est sur les chômeurs que se porte les coupes sociales et les faux cadeaux. Que DDV puisent ses conseils auprès de Sarkozy, nous dérange de surcroît. Car nous ne pensons pas que ce seront toujours de bons préceptes à appliquer dans le sens où Sarko n'est pas l'ami de Dominique de Villepin, au cas où il l'aurait oublié. Donc s'il peut le faire plonger en lui donnant de mauvaises directions pour que le Peuple le vilipende, il ne va pas se gêner. Il y a fort à craindre que le nouveau contrat ne va pas passer comme une lettre à la poste. D'autant que le chômage est loin de baisser puisque les chômeurs radiés atterrissent au rang de RMIstes...

 

L'emploi, le tremplin incertain de Villepin pour l'Elysée


par BERNARD DELATTRE

Dominique de Villepin n'est pas Edouard Balladur. Il y a une bonne dizaine d'années, fin février 1994 précisément, ce dernier instituait par décret un «contrat d'insertion professionnelle» permettant d'engager et de payer des jeunes au-dessous du salaire minimum. Mais ce «smic jeune» suscitait un tumulte. Après des manifestations monstres, Matignon devait finalement y renoncer. Lundi, Dominique de Villepin à son tour se risquait sur ce terrain délicat en présentant un «contrat première embauche» réservé aux moins de 26 ans: contrat censé constituer la clé de voûte d'un énième dispositif gouvernemental pour l'emploi. Plus prudent, ce contrat ne permet pas de sous-payer des jeunes. Il offre toutefois à leurs employeurs une période dite «de consolidation d'emploi» (une période d'essai, en clair) de deux ans pendant laquelle le jeune peut être licencié à tout moment et avec un minimum d'indemnités et de formalités.

Cet outil s'inspire du «contrat nouvelle embauche» (CNE) créé l'an dernier pour les petites entreprises. Il s'attire d'ailleurs les mêmes critiques. Lundi, partis d'opposition, syndicats, mouvements de jeunes et associations de lycéens y ont vu un pas de plus franchi dans «la précarisation» des travailleurs et dans la «libéralisation» du marché du travail: une «véritable insulte» même, qui «illustre l'idée que le gouvernement se fait de la jeunesse: une main d'oeuvre bon marché», «corvéable et jetable à merci». Le gouvernement rétorque que c'est précisément cette politique de flexibilité, incarnée par les 280000 CNE signés à ce jour, qui a permis d'aligner huit diminutions mensuelles du chômage consécutives depuis le printemps et de faire chuter le taux national de 10,2 à 9,6pc.

Une embellie un peu forcée

Le chômage des jeunes, toutefois, n'a que peu bénéficié de cette embellie. Il plafonne toujours à 22,8pc (soit 620000 jeunes) et diminue deux fois plus lentement - d'où le plan présenté lundi. L'emploi des jeunes a lourdement pâti du démantèlement des emplois-jeunes de l'ère Jospin. Le gouvernement actuel le reconnaît d'ailleurs implicitement, puisqu'il est en train de recréer à tour de bras des dizaines de milliers d'emplois-aidés dans le secteur public. Ces emplois expliquent largement la décrue du chômage: 30pc des jeunes sont dans un dispositif d'emploi de ce type. Expliquent également cette décrue les radiations de demandeurs d'emplois jugés indisponibles et/ou de mauvaise volonté et l'arrivée à la retraite de la génération du «baby-boom», qui libère des milliers de postes.

Au demeurant, les spécialistes remarquent que, dans le secteur privé, très peu d'emplois sont créés. L'emploi salarié y régresse même parfois, dans l'industrie par exemple. Assez logiquement, seule une infime minorité (8pc) de Français attribue donc la décrue du chômage au dynamisme de l'économie. Et plus d'un Français sur deux (52pc) juge que cette décrue ne se poursuivra pas durablement.

S'il veut tirer un bénéfice de sa politique de l'emploi et y asseoir son profil de présidentiable, Dominique de Villepin devra dès lors redoubler d'efforts et continuer à faire preuve de volontarisme jusqu'à la dernière ligne droite de 2007. Il lui faudra aussi et surtout convaincre son propre camp: d'après les sondages, plus d'un électeur de droite sur quatre doute encore de la pérennité de ses succès dans ce domaine.

Sources : LIBRE BELGIQUE

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans CHÔMAGE

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