Villepin joue contre la mobilisation syndicale

Publié le par Adriana EVANGELIZT

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Villepin joue l'accélération contre la mobilisation syndicale

Dominique de Villepin, qui semble décidé à prendre tous les risques pour gagner son pari dans l'opinion avant la présidentielle de 2007, accélère le calendrier législatif pour contrer la riposte de la gauche et des syndicats au contrat première embauche (CPE).

Le Premier ministre fait de l'urgence un mode d'action gouvernementale. Il a fait savoir lundi que le CPE serait discuté à l'Assemblée dès le 31 janvier, dans le cadre de l'examen du projet de loi sur l'égalité des chances.

Le gouvernement de droite, qui dispose de la majorité absolue à l'Assemblée, a en outre décidé d'utiliser la procédure d'urgence parlementaire pour mettre en place le CPE, un contrat à durée indéterminée destiné aux moins de 26 ans et assorti d'une période d'essai de deux ans, comme son aîné, le CNE, dans les très petites entreprises.

L'opposition de gauche et l'UDF ont dénoncé un déni des droits du Parlement.

Les principales organisations syndicales de salariés et de jeunes devaient se retrouver mardi après-midi au siège parisien de Force ouvrière pour décider d'une riposte commune au CPE.

Bruno Julliard, président de l'Union nationale des étudiants de France (Unef), a accusé le gouvernement d'"essayer de passer entre les mailles du filet". "Nous ne sommes pas dans une perspective de négociation de ce contrat, nous voulons en obtenir le retrait et nous mettrons tous les moyens pour", a-t-il réaffirmé sur RTL.

Le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, a d'ores et déjà affirmé que le CPE ne serait pas retiré sous la pression des manifestants.

"La détermination est totale parce que c'est pour le bien des Français, et en particulier des jeunes surexposés à tous les risques", a-t-il dit sur Europe 1.

Droite et gauche ont en mémoire la trajectoire du contrat d'insertion professionnelle (CIP), le "smic-jeunes" élaboré par le gouvernement d'Edouard Balladur et retiré au bout de quelques semaines de violentes manifestations étudiantes et lycéennes.

Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, le gouvernement Villepin, qui "craignait" un mouvement lycéen et étudiant, "a fait un calcul par rapport aux vacances scolaires et universitaires" de février-mars.

"AVEC LES DEUX MAINS"

"Mais, en accélérant le mouvement, il montre qu'il n'est pas sûr de lui", a estimé François Hollande.

Le premier secrétaire du PS juge que "les jeunes ont dans leurs mains leur destin et celui d'un mouvement plus puissant qui pourrait concerner tous les salariés".

Gauche et syndicats fustigent en effet le "détricotage" du droit du travail entrepris, selon eux, par le Premier ministre, qu'ils considèrent comme pris dans une surenchère libérale avec son rival, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, déjà en campagne pour 2007.

En annonçant la création du CPE, Dominique de Villepin a aussi ouvert le chantier miné de la modernisation sociale, en demandant aux partenaires sociaux de se pencher sur "la réforme globale du contrat de travail, y compris du régime juridique des ruptures négociées de contrat".

Cela a valu au Premier ministre d'être attaqué par la gauche, qui, par la voix de Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS de l'Assemblée, l'a accusé d'être un "troubadour du modèle social" qui prépare un "alignement" libéral de la France.

Dominique de Villepin, qui tiendra jeudi matin sa conférence de presse mensuelle, a réaffirmé agir pour l'emploi des jeunes "avec les deux mains, avec le coeur, sans idéologie, et avec le souci d'apporter des réponses concrètes".

"Les réponses que nous apportons n'ont de sens que si le pays tout entier se mobilise, si, au-delà de l'idéologie, nous défendons tous la nécessité d'agir concrètement pour faire bouger les choses", a souligné lundi le Premier ministre, pour qui le CPE est un "contrat anti-précarité".

"La lutte contre le chômage est un alibi, il y a une volonté de faire de la jeunesse une variable d'ajustement dans une économie en difficulté", a répliqué Bruno Julliard.

Le président du groupe UMP, Bernard Accoyer, a accusé la gauche de "créer une polémique, une désinformation". "Je n'hésite pas à dire qu'elle ment à la jeunesse de France parce qu'elle n'a rien fait de durable", a-t-il dit.

Sources : BOURSIER COM

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans CHÔMAGE

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