L'armée de terre excédée par les coupes qui la menacent

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Alors voilà à quoi va servir l'Armée de terre...  il faut qu'elle soit capable d'être la première armée arrivant en terrain hostile dans un conflit de type "irakien", qu'elle soit également en mesure d'être "nation-cadre", c'est-à-dire de conduire les opérations militaires engagées par une coalition internationale. Et enfin de conserver sa capacité de mener simultanément davantage d'opérations extérieures, comme c'est aujourd'hui le cas en Côte d'Ivoire, au Kosovo, au Tchad, au Liban et en Afghanistan. C'est peu de dire que les cadres de l'armée de terre vivent la période de plus en plus mal. C'est à dire que nos soldats, les Fils de la France, devront aller se faire trouer la peau pour les combats de l'OTAN. Voilà le menu des réjouissances. Et si notre pays est attaqué, il n'y aura plus personne pour le défendre et les Français pourront allègrement se faire massacrer. Comme en Irak, en Afghanistan ou en Palestine, cela va de soi. Cela fera partie des dommages collatéraux ainsi que  1,2 millions d'Irakiens qui n'avaient rien demandé à personne. Oui, décidément, l'avenir que nous trace ce gouvernement s'annonce plus que sinistre. Croyez-le, Sarkozy n'est pas un oiseau de bon augure. Ni pour la France, ni pour son Peuple.



L'armée de terre excédée par les coupes qui la menacent



par Jean GUISNEL




Ce sont les chiffres qui dépriment l'armée, et qui sont déjà dans toutes les conversations, alors même qu'ils ne sont pas encore officiels, soumis aux très difficiles arbitrages du ministre de la Défense Hervé Morin, puis du président de la République.

Aux dernières nouvelles, le chiffre de 54 000 suppressions de postes
que Le Point révélait dès le 17 janvier avant de les détailler le 20 mars demeure le bon. Mais avec une nuance : alors que le ministère de la Défense planchait à cette époque sur 39 000 suppressions de postes de militaires et 15 000 externalisations d'emplois civils, la donne a changé. L'évidence s'est finalement révélée aux "tronçonneurs" du contrôle général des armées qui ont concocté ces coupes sous la houlette du préfet François Lépine : externaliser les emplois civils (alimentation, habillement, mécanique auto, etc.) reviendrait (beaucoup) plus cher que les conserver au sein de l'administration d'État. Donc, on coupe. Et on supprime 54 000 emplois secs, dans des proportions et selon une répartition entre les armées qui font encore l'objet de négociations serrées. Une seule chose paraît certaine pour l'instant : l'armée de terre va supporter à elle seule près de la moitié des coupes prévues.

Très précisément, à l'heure où nous écrivons ces lignes, elle se prépare à être amputée de 26 200 postes sur 7 ans, dont 6 500 emplois d'agents civils de l'État. Ce dernier chiffre est particulièrement saisissant : s'il est effectivement retenu par le politique, comme le demande le contrôle général des armées, cela implique que plus aucun employé civil ne sera recruté sur la période considérée. Impossible ? C'est ce que l'état-major veut croire...

Quadrature du cercle

Devant une telle réduction d'effectifs, qui va entraîner la suppression d'au moins vingt de ses régiments, l'armée de terre envisage des remèdes sévères : réduire drastiquement les forces qui ne sont pas strictement indispensables à l'ensemble des missions opérationnelles, comme l'artillerie sol-air, la cavalerie lourde et le génie. Et maintenir intactes les capacités de l'infanterie et de la cavalerie légère. Renonçant à "l'échenillage", c'est-à-dire au maintien de la plupart des unités, chacune comportant des effectifs plus réduits, l'état-major prévoit plutôt l'inverse : réduire le nombre d'unités, chacune ayant des moyens humains plus importants. Car le paradoxe le plus étonnant de cette période de plus en plus tendue, c'est que l'Élysée et le ministre de la Défense exigent que l'armée de terre maintienne ses capacités de déploiement prioritaires, donc qu'elle soit capable d'être la première armée arrivant en terrain hostile dans un conflit de type "irakien", qu'elle soit également en mesure d'être "nation-cadre", c'est-à-dire de conduire les opérations militaires engagées par une coalition internationale. Et enfin de conserver sa capacité de mener simultanément davantage d'opérations extérieures, comme c'est aujourd'hui le cas en Côte d'Ivoire, au Kosovo, au Tchad, au Liban et en Afghanistan. C'est peu de dire que les cadres de l'armée de terre vivent la période de plus en plus mal. Le symbole qui les achève, c'est que leur armée sera à terme, avec nettement moins de cent mille hommes, bien moins nombreuse que la gendarmerie... Ils ne sont pas loin de penser que le politique s'approche dangereusement de la faute lourde...

Sources Le Point 

Posté par Adriana Evangelizt  

Publié dans Sarkozy-OTAN-Nucleaire

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