Robert Hossein fait vibrer le Stade de France
Ah Robert Hossein... qui n'a pas rêvé de Jeoffrey de Peyrac en son temps de jeune fille ? Un artiste de talent, trop rare sur nos écrans mais il est toujours là. Et il a fait vibré le stade de France hier soir dans un spectacle grandiose où Sarkozy était présent accompagné de Madame...
Le stade de France vibre devant "Ben-Hur",
péplum scénique de Robert Hossein
Le public du Stade de France a découvert vendredi soir avec enthousiasme le nouveau grand spectacle de Robert Hossein, "Ben-Hur", péplum scénique qui vaut surtout pour ses tableaux spectaculaires, réglés avec minutie.
Quelque 260.000 billets, sur les 300.000 mis en vente, ont été écoulés pour les cinq représentations prévues (22, 23, 26, 29 et 30 septembre à 20H45), "du jamais vu dans l'histoire du Stade de France pour un spectacle vivant", selon la production, qui affiche un budget de 13 millions d'euros.
Le spectacle a commencé avec près d'une demi-heure de retard, devant de nombreuses personnalités dont Nicolas et Cecilia Sarkozy, afin de permettre aux spectateurs retardés par les embouillages de prendre place dans un stade qui allait bientôt afficher complet (60.000 spectateurs).
A 21H10, après avoir bruyamment sifflé son impatience, le public manifestait sa joie à l'écoute de la voix éraillée et familière de Robert Hossein, 78 ans, narrateur de cette histoire légendaire d'amitié devenue haine entre le prince juif Ben Hur et l'officier romain Messala, il y a 2.000 ans.
Pour mener à bien cette super-production, Robert Hossein a une nouvelle fois collaboré avec l'historien et académicien Alain Decaux, qui a adapté et réparti sur dix tableaux le roman à succès "Ben-Hur" écrit en 1880 par l'Américain Lew Wallace et immortalisé par le cinéma hollywoodien.
L'homme de théâtre a aussi fait appel, en fond sonore omniprésent, à "La Symphonie des sables", musique à grand renfort de cuivres et de percussions, sirupeuse à souhait, composée dans les 1940 par son père André Hossein.
Le premier tableau, l'arrivée à grandes enjambées de dizaines de légionnaires devant le terrible empereur Tibère, démontrait chez le metteur en scène un talent intact pour régler de grandes scènes de foules.
Plus tard, la galère de Quintus Arius rapidement assemblée au centre du stade sous les yeux d'un public ébahi donnait lieu à une bataille navale plus spectaculaire encore.
Mais il fallait une bonne dose d'imagination pour s'imaginer la Mer Egée dans l'ellipse contemporaine du Stade de France et son sol invariablement couvert de terre rouge.
Surtout, les scènes avec dialogues - retransmis par haut-parleurs et mimés à grands gestes, au loin, par les comédiens - manquaient de crédibilité.
Comme à son habitude, Robert Hossein transformait ensuite les spectateurs, sinon en acteurs de son spectacle, du moins en supporteurs dignes de tifosis.
Une moitié du stade était invitée à agiter des foulards rouges, l'autre des jaunes, alors qu'un combat mobilisait une centaine de gladiateurs - sur quelque 300 comédiens et figurants - dans une ambiance de liesse qui avait l'intérêt de couvrir le bruit de fond du trafic routier.
Préparée pendant neuf mois par le dresseur et cascadeur Mario Luraschi, la course de chars se révélait comme attendu comme le "clou" du spectacle, et battait des records à l'applaudimètre.
Six attelages de quatre chevaux chacuns s'élançaient à une allure de galop impressionnante autour de deux obélisques.
Quatre d'entre eux finissaient la course, remportée comme il se doit par Ben Hur, peu avant un final avec un Jésus guérisseur des lépreux, en forme d'happy-end hollywoodien.
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt