Sarkozy, une inlassable énergie au service d'une ambition
Nicolas Sarkozy, une inlassable énergie
au service d'une ambition
Nicolas Sarkozy, 51 ans a mis depuis son entrée en politique il y a plus de trente ans son inlassable énergie au service d'une ultime ambition: devenir président de la République.
Déterminé à se battre pour succéder en 2007 à Jacques Chirac, son ancien maître en politique qu'il "trahit" en 1994 pour rejoindre Edouard Balladur à la présidentielle de l'année suivante, M. Sarkozy doit encore recevoir l'onction de son parti - lors d'un congrès le 14 janvier - pour être candidat devant les Français.
A priori, ce ne devrait être qu'une formalité pour le président de l'UMP, même si la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, décidait de le défier.
Depuis 2002 et son arrivée au gouvernement, dans le sillage de la réélection de Jacques Chirac, M. Sarkozy est quasi omniprésent sur le terrain, ce qui fait dire à son conseiller politique François Fillon qu'il "affiche sa candidature" depuis "quatre ans déjà" et a donc "pris beaucoup d'avance" sur ses concurrents potentiels.
Omniprésent, il l'est également dans les médias comme en témoignent les multiples Unes qui lui sont consacrées. Une médiatisation forcenée qui agace dans son camp mais, de sondages en sondages, cet ambitieux qui n'aime rien tant qu'on l'aime et le dissimule mal reste l'homme politique le plus populaire à droite.
Adepte de la "rupture", "Sarko", comme l'appelle familièrement son entourage, est persuadé que "la France se donnera à celui qui en a le plus envie" et possède de l'énergie à revendre.
Il l'a prouvé depuis 2002 aux ministères de l'Intérieur, puis de l'Economie, et de nouveau à l'Intérieur, à partir de juin 2005, où il est revenu à l'occasion du remaniement gouvernemental qui fit suite aux échecs cuisants de la droite aux régionales, européennes et au référendum sur la Constitution.
Entre-temps, il aura réussi à damer le pion à Jacques Chirac en se faisant triomphalement élire contre son gré à la présidence de l'UMP, en novembre 2004, la place ayant été laissé vacante par Alain Juppé à la suite de ses ennuis judiciaires.
Peu à peu, le "grand parti de la droite et du centre" voulu par le président de la République en 2002, va devenir un parti presque entièrement sarkozyste, avec des adhérents toujours plus nombreux (plus de 300.000 revendiqués, soit trois fois plus qu'il y a deux ans), "séduits" par la "détermination" et la "niaque" de M. Sarkozy, comme beaucoup le confient lors des réunions mensuelles des nouveaux adhérents.
Fonceur, donnant le sentiment que rien ne lui fait peur ou ne l'arrête, Nicolas Sarkozy, avocat de formation, se targue de parler sans détour et de proscrire la langue de bois. Au point de faire scandale, comme lorsqu'il dit vouloir nettoyer un quartier sensible au "karcher"... phrase qui lui sera reprochée quelques mois plus tard lors de la crise des banlieues de l'automne 2005.
Celui que ses adversaires traitent parfois d'"agité" sait aussi manier l'humour: "je m'énerve pas, j'explique", dit-il souvent en plagiant l'un des célèbres Tontons flingueurs de Georges Lautner.
Il déploie beaucoup de passion pour essayer de convaincre et aime ponctuer ses discours de formules: "je veux", "je propose", "je le dis comme je le pense".
Il aime également se placer là où on ne l'attend pas: il supprime la double peine, se prononce pour le vote des étrangers aux élections locales, se réclame du libéralisme mais dénonce dans le même souffle "les patrons voyous"...
Sources AFP
Posté par Adriana Evangelizt