Sarkozy dans le droit fil de ses engagements de "rupture"

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Politique d'ouverture:

Sarkozy dans le droit fil de ses engagements de "rupture"

Photo prise en février 2006 de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et du socialiste Dominique Strauss-Kahn, à l'Assemblée nationale (Photo Stépane de Sakutin)

Nicolas Sarkozy annonce dans un entretien au Journal de Dimanche qu'il va poursuivre "l'ouverture", cette fois en direction d'éléphants du PS comme Dominique Strauss-Kahn et Jack Lang, et qu'il se situe dans le droit fil de ses engagements de "rupture".

Le président de la République voudrait notamment faire de l'ancien ministre socialiste des Finances le patron du Fonds monétaire international (FMI).

Alors que sa politique d'ouverture vers le centre et la gauche suscite le mécontentement des socialistes, mais aussi de l'UMP, M. Sarkozy veut tenir bon sur la ligne qu'il s'est fixée.

"J'essaie de faire ce que j'avais pensé devoir faire: l'ouverture, un style nouveau, une certaine rapidité de prise de décision", a-t-il énoncé. "Je l'avais rêvé, je le mets en oeuvre", a-t-il insisté.

Concernant l'ouverture, le chef de l'Etat, qui compte déjà dans son gouvernement de trente-deux membres (y compris le Premier ministre) trois personnalités du centre et six issus de la gauche, avait prévenu il y a quelques jours à Strasbourg: "Dans les semaines et les mois qui viennent, j'irai encore plus loin".

Il vient donc de proposer la candidature de M. Strauss-Kahn à la direction du FMI. "Je devrais priver la France de sa candidature parce qu'il est socialiste? Comment serais-je le Président de tous les Français si je raisonnais comme ça", s'est-il exclamé.

Et d'enfoncer le clou en proposant à un autre ancien ministre socialiste, Jack Lang, de participer à une commission chargée de réfléchir à une réforme des institutions. La même proposition a été faite par le président à Olivier Schrameck, ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin, et au juriste constitutionnel, classé à gauche, Guy Carcassonne.

Nicolas Sarkozy avance toutes ces propositions le jour même où François Fillon reconnaissait, lors d'un Conseil national de l'UMP où nombre d'élus ont manifesté leur grogne, qu'il fallait "encore convaincre" dans les rangs du parti majoritaire de l'intérêt de l'"ouverture".

Autre signe de "rupture": jusqu'ici, la fête nationale du 14 juillet était l'occasion, pour le président de la République, d'accorder des amnisties ou des grâces collectives.

Avec Nicolas Sarkozy, c'est du passé. "Je ne ferai pas d'amnistie collective et je n'accorderai pas de grâce collective", a affirmé le chef de l'Etat, qui reconnaît toutefois "l'utilité, pour des raisons humanitaires ou exceptionnelles, d'une grâce individuelle".

Autre différence avec ses prédécesseurs: l'interview télévisée traditionnelle du 14 juillet est supprimée. "Je veux entretenir un dialogue continu avec les Français", a-t-il dit.

"La prise de parole obligée, convenue, à date fixe, le 14-Juillet ou un autre jour, ce n'est pas ma conception du dialogue avec les Français", a-t-il affirmé.

Accusé par ses adversaires politiques d'être omniprésent, aux dépens de son Premier ministre, M. Sarkozy a voulu mettre les points sur le i: "les Français ne m'ont pas élu pour regarder passer les trains (...). "J'ai été élu pour conduire une action. Je la conduis avec le Premier ministre", a-t-il affirmé, précisant au passage - et c'est aussi une nouveauté - que le chef du gouvernement allait "participer à la politique étrangère de la France".

Autre innovation: le président Sarkozy ira lui-même expliquer ses orientations budgétaires devant l'Eurogroupe à Bruxelles. "L'économie, la croissance, le plein-emploi sont des sujets si importants que les chefs de gouvernement et chefs d'Etat doivent s'en préoccuper directement", a-t-il jugé.

Sources AFP

Posté par Adriana Evangelizt

Publié dans Sarkozy et la gauche

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article