Quand Devedjian crucifie Raffarin et les autres...
Devedjian nous a toujours semblé antipathique mais ça se confirme dans sa conduite... encore un qui oublie qui l'a mené là où il est. Ce milieu politique est vraiment de plus en plus délétère et puant. Excusez nous du peu...
Devedjian et Raffarin, les lettres du mépris
par Vanessa Schneider
Les ex-compères gouvernementaux règlent leurs comptes avec une rare violence.
Sanglant. Jean-Pierre Raffarin, ex-Premier ministre, et Patrick Devedjian, son ancien ministre délégué à l'Industrie, règlent leurs comptes depuis quelques jours à travers un échange épistolaire d'une rare violence dont Libération s'est procuré copie. A l'origine de cette guerre, la publication du livre de Patrick Devedjian A moi le ministère de la parole ! (1)
Ce proche de Nicolas Sarkozy, redevenu député UMP des Hauts-de-Seine depuis la nomination de Dominique de Villepin à Matignon, au printemps, y dit tout le mal qu'il pense de la Chiraquie. Du président de la République d'abord, qui n'a, selon lui, «jamais assumé l'identité de son camp». «Il n'a pas de socle de convictions, ajoute-t-il [...] Jacques Chirac reste l'auteur de ce mot d'anthologie prononcé en 1994 lors d'une réunion des députés RPR : "Je vous étonnerai par ma démagogie.'' C'est vrai, il n'a cessé de nous étonner.» De Dominique de Villepin, ensuite, qui «se laisse exalter par ses inspirations ou ses modèles littéraires, ce qui ne va pas sans risques». De Jean-Pierre Raffarin, enfin, sur lequel il s'acharne particulièrement.
Tout faux. Rien ne trouve grâce à ses yeux. Le slogan de «la France d'en bas» ? «Une formule de lutte des classes à connotation marxiste» qu'il qualifie de «désastreuse». Il décrit son ancien patron comme un homme dont «la communication était l'obsession» et qui «abordait peu les questions de fond». Son fonctionnement, d'après Patrick Devedjian : «Trouver un slogan puis tenter d'y mettre un contenu.» Comme si cela ne suffisait pas, «il avait le plus grand mal à trancher entre les différentes options», raconte l'élu sarkozyste qui conclut : «Pendant trois ans, l'indécision et le flottement ont régné à Matignon.»
C'en était trop pour Jean-Pierre Raffarin qui, du Sénat, a pris sa plus belle plume le 13 février pour remettre l'insolent à sa place. Et l'a fait savoir. Après un «mon cher ministre», faussement amical, il sort le bazooka. L'ancien chef de gouvernement laisse entendre que son détracteur faisait moins le malin quand il était sous ses ordres et pointe son ingratitude en rappelant qu'il l'a, pour sa part, toujours soutenu même quand il «dérapait». Il fait allusion aux couacs gouvernementaux lorsque son nouvel ennemi s'opposait à son ministre de tutelle, Thierry Breton.
Echecs et mat. Peu soucieux d'apaiser les choses, Patrick Devedjian lui a répondu jeudi dans une lettre postée depuis l'Assemblée nationale. Dans le même style au vitriol, il le renvoie aux échecs électoraux des régionales de 2004 et du référendum sur la Constitution européenne, en mai 2005. Jurant préférer les «arguments de fond aux vaines insinuations», il lui rappelle qu'il a, lui-même, récemment qualifié ses ministres de «chiens» et de «singes». Lors d'un récent déplacement à Versailles, l'ancien locataire de Matignon avait confié qu'une équipe devait être composée d'autant de chats, de chiens et de singes : «Les chiens sont attachés à leur maître, les chats à leur foyer, les singes sautent de branche en branche. J'avais probablement trop de singes !» Ambiance...
(1) Entretiens avec Emmanuel Kessler, l'Archipel, 17,95 euros.
Sources : LIBERATION
Posté par Adriana Evangelizt