Sarkozy pas réservé sur l'international

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Là aussi, il ne leurre personne. Il assure qu'il se ferait un devoir de «promouvoir les droits de l'homme», notamment en Chine et en Russie. Car la France, a-t-il déclaré, ne peut plus «se taire» face à l'évolution «préoccupante» de la situation des droits de l'homme dans ces pays. Mais pas un mot, bien évidemment des droits de l'homme en Palestine qui sont bafoués depuis plus de soixante ans. Il vaut mieux fréquenter le Crif et jouer les va-t-en guerre. Là, pareil, nous savons exactement ce qui nous attend côté politique étrangère.

Sarkozy pas réservé sur l'international

Par Alain AUFFRAY



En présentant hier sa vision de la diplomatie, il a voulu se montrer plus légitime que Royal.

Le candidat de l'UMP donnait hier, devant plusieurs centaines de journalistes massés dans l'hôtel Méridien-Montparnasse, à Paris, sa grande conférence de presse sur la politique internationale. Sans jamais s'interdire d'intervenir dans un domaine dont il conteste qu'il puisse être «réservé» au président de la République, Sarkozy s'était jusqu'à présent abstenu de le faire de manière trop ostentatoire.

Voyages. Mais la campagne étant lancée et une nouvelle candidature Chirac étant très improbable, cette retenue n'est plus de mise. La chiraquienne Catherine Colonna, ministre déléguée aux Affaires européennes, était d'ailleurs au premier rang hier, aux côtés de François Fillon et de Michel Barnier, pour écouter la prestation du candidat. «Nicolas Sarkozy va enfin hisser la campagne au niveau qu'elle mérite», se félicitait la porte-parole de l'UMP Valérie Pécresse, laissant implicitement entendre qu'avec «ses sujets sur la vie quotidienne», Ségolène Royal ne volait décidément pas assez haut.
 
Faisant largement référence à sa grande expérience, à ses voyages aux quatre coins du monde, Sarkozy a voulu convaincre qu'il serait à la fois le garant de l'orthodoxie gaulliste et l'homme du changement, capable de bousculer les vieilles «certitudes». Pas question de faire «table rase» de la politique conduite par le président sortant. Le candidat de l'UMP juge qu'elle fut «exemplaire», notamment dans les Balkans et en Irak. Il ne s'est risqué qu'à une critique implicite sur la politique africaine : il veut «tourner la page des complaisances» et réduire au «strict minimum» la présence militaire en Afrique.
 
 
Presque élogieux sur Chirac, Sarkozy a réservé ses critiques à la candidate socialiste, coupable d'avoir estimé qu'au lieu de financer la construction d'un porte-avions, elle souhaitait donner la priorité aux dépenses d'éducation : «Le budget de la défense ne peut pas être la variable d'ajustement de la dépense publique.» Le candidat de l'UMP s'est engagé hier «à maintenir au moins au niveau actuel» le budget militaire.
 
 
Coopération. Il a également tenu à se démarquer de sa rivale sur la question de l'Iran. Ségolène Royal s'est, à plusieurs reprises, prononcée contre l'accès de Téhéran au nucléaire civile. Nicolas Sarkozy, lui, a plaidé pour une coopération qui permette aux pays du Sud d'accéder à cette énergie. Il a suggéré la création d'une «banque mondiale du combustible civil», qui pourrait prioritairement profiter à l'Algérie. Contre les adeptes d'une realpolitik qui «cantonne l'action diplomatique à un effort pour ne rien changer», Nicolas Sarkozy a assuré qu'il se ferait un devoir de «promouvoir les droits de l'homme», notamment en Chine et en Russie. Car la France, a-t-il déclaré, ne peut plus «se taire» face à l'évolution «préoccupante» de la situation des droits de l'homme dans ces pays.

Sources Libération

Posté par Adriana Evangelizt


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